Le colloque Démocratie, Information et Publicité réunit presse, agences et annonceurs à la Sorbonne !

« La haine de la presse est une servitude qui se vit comme libératoire ». Ce seront les premiers mots prononcés par un Raphaël Enthoven tout à son affaire dans cet amphithéâtre où il explique à son auditoire attentif que « les démocraties sont pleines de gens qui boivent la soupe que leur servent les médias sociaux. » Le philosophe, auteur, éditorialiste de l’hebdomadaire Franc-Tireur poursuit, « la liberté collective s’élève dès que l’on accepte la discussion avec l’opposition. » Le ton est celui du tribun.

Les interventions suivantes seront moins philosophiques ou plus pragmatiques, c’est selon. Ainsi, Hervé Navellou président de l’UDM pointe du doigt le rôle sociétal et citoyen des marques : « les marques ont tout intérêt à disposer d’une information diversifiée pour toucher un public plus large, en insistant sur la nécessité de disposer du pluralisme des médias et d’un environnement qualitatif également primordial. »

Nathalie Sonnac présidente du Cop de Clémi, évoque, elle, le besoin, comme dans d’autres secteurs en danger, « de repenser le financement des médias notamment moyennant une taxe… » Car, explique-t-elle, « si ce colloque se tient aujourd’hui c’est que l’heure est grave, et qu’il s’agit de régler un problème qui ne fait qu’augmenter. »

80% de la publicité est captée par les Gafam, les annonceurs doivent être solidaires de la presse informationnelle. Un propos corroboré par Fanny de Larue, directrice du groupe Le Messager, qui indique pour sa part « que la presse de proximité est la dernière étape avant la disparition du lieu auquel elle est rattachée. » Désert informationnel comme désert médical ?…

En clair, et sans dévoiler l’intégralité du contenu de ce colloque porté par des professionnels aux convictions profondes et inquiets pour certains, de l’avenir du triptyque démocratie, information, publicité, il est temps d’être solidaires, et de trouver ensemble une issue par le haut pour tous les partenaires somme toute, scandalisés par les méthodes de Gafam peu regardants, tant sur leurs contenus, que sur la déontologie en termes d’information.