Les patrons de Google peuvent dormir sur leurs deux oreilles. L’hégémonie du géant américain ne semble pas fléchir. Les parts de marché de Google Chrome dans le monde ont atteint 67,9% au mois de février, loin, très loin devant Safari (16,2%), Internet Explorer & Edge (5,5%) et Firefox (3,2%), selon les données collectées par W3Counter. En France, la puissance de la filiale du groupe Alphabet est légèrement moins écrasante (59,48% de PDM) d’après StatCounter.
Depuis quelques années, de plus en plus de prestataires proposent des moteurs de recherche alternatifs. Bing, Qwant, DuckDuckDo, Ecosia, Yahoo ! Search, Lilo, Swisscows, Peekier, Yandex… L’offre est pléthorique.
De la suite dans les idées
Un tout nouvel acteur vient d’arriver dans notre pays. Sur le papier, Latlas ne manque pas d’attraits. Cette solution française, qui affirme être « à contre-courant des GAFA », propose à ses clients de créer leur propre moteur de recherche en quelques clics. Son fondateur, Frédéric Plisson, n’est pas un novice dans ce domaine comme le prouve son épaisse chevelure grise. « Je travaille dans la tech depuis 20 ans, nous explique-t-il. J’ai créé en 1999 La Boussole qui est un annuaire de sites internet classés par ordre alphabétique. Mon idée était de suivre un modèle similaire pour faire mon moteur de recherche. »
Latlas.eu génère ses propres données à partir de l’annuaire de La Boussole. Hébergé en France, ce moteur ne trace pas les utilisateurs ni par voie publicitaire ni par voie géographique. « Nos clients peuvent également créer en ligne sur notre version Pro leur propre moteur de recherche en insérant facilement les sites à indexer, résume Frédéric Plisson. Aujourd’hui, nous avons déjà 40.000 sites et 4 millions de pages qui sont répertoriés dans notre base de données. »
Une goutte d’eau comparé à l’océan Google
Ces chiffres peuvent paraître importants mais ils sont en réalité minimes par rapport à la masse d’informations analysée chaque jour par les algorithmes de Google. 130.000… milliards de pages sont en effet indexées par la firme de Mountain View qui reçoit 80.000 requêtes par… seconde, soit 6,9 milliards par… jour, selon W3Counter. 15% des demandes sont nouvelles, soit 500 millions par jour. « Le problème avec ce modèle est qu’il se base sur des algorithmes qui refusent, par exemple, les vieux sites ou ceux qui sont sans https, affirme le fondateur de Latlas. La machine fait tout alors qu’avec nous, chaque site est visé par un humain, en l’occurrence moi, qui valide tous les liens. Nous refusons notamment les sites porno et ceux que nous considérons comme parasite. Nous agissons un peu comme un documentaliste pour nos clients qui peuvent nous envoyer des liens qu’ils ont trouvé ici ou là. »
Un concept… étrange
Quand on lui demande si ce ne sont pas plutôt ses clients qui agissent comme des documentalistes puisque ce sont eux qui trouvent les liens des sites et lorsqu’on lui affirme que ces derniers doivent très probablement utiliser Google pour faire leurs recherches, l’entrepreneur semble un rien désarmé. « Ce sont de bonnes questions et je n’ai pas réellement de réponses à vous apporter, nous affirme-t-il candidement. C’est vrai que pour trouver des pages, ils doivent utiliser Google… » Passer par Chrome pour mieux l’éviter ? Etrange logique…
Si Latlas.eu est un moteur de recherche classique et gratuit, Latlas.pro permet de créer ses propres moteurs de recherche et des outils de veille stratégique. La première option est facturée 75 euros HT par mois et la seconde 60 euros HT. « Pour l’instant, nous n’avons pas encore de clients car nous venons de nous lancer », avoue Frédéric Plisson. Pas sûr que les candidats se bousculent…