Créée en novembre 2023, l’association vise à recenser, répertorier et centraliser les données relatives aux entraves à la liberté d’informer et les pressions subies par des journalistes dans l’exercice de leur métier.
« Nous sommes partis d’un sentiment, qui est celui d’une augmentation inquiétante des atteintes à la liberté de la presse », a déclaré Olivier Scaglia, journaliste du quotidien Le Télégramme et membre du bureau de l’association.
« C’est pour sortir de ce sentiment diffus que nous avons choisi de rationaliser le suivi de ces atteintes en les qualifiant, en les catégorisant », a expliqué Olivier Scaglia. « En somme, de faire notre travail de journalistes », a ajouté Lucile Berland, journaliste et membre du bureau de l’association.
La structure souhaite réunir journalistes et associations afin de produire des rapports sur les atteintes à la liberté d’informer, « réunies sous quatre grandes catégories », explique Cécile Dolman, journaliste et co-présidente de l’Ofalp : « les atteintes juridiques comme les procédures baillons, l’obstruction au travail d’information, les atteintes à l’intégrité physique et morale des journalistes, les censures et les pressions exercées sur les journalistes ou leurs rédactions ».
L’association se veut ouverte à tous, à quelques exceptions près : les entreprises ne peuvent pas adhérer, y compris celles du secteur de la presse, afin de garantir l’indépendance des travaux.
« Le projet s’inspire notamment d’initiatives qui font un travail d’identification et de recensement des entraves à la liberté d’informer, comme les ONG Freedom House aux Etats-Unis, l’European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF) ou le baromètre de la liberté de la presse de l’association Reporters sans frontières (RSF) », ajoute Lucile Berland.
L’association a annoncé travailler à un premier rapport annuel sur les atteintes à la liberté d’informer et à développer d’autres actions de plaidoyer et de sensibilisation.
Le 13 mars, le Parlement européen a adopté une législation inédite sur la liberté des médias destinée à protéger les journalistes et à lutter contre les ingérences politiques dans les décisions éditoriales.
Pendant les négociations, la France notamment avait insisté pour inclure une possibilité d’exception « au nom de la sauvegarde de la sécurité nationale », suscitant l’inquiétude de la profession et des défenseurs de la liberté de la presse.
La portée de ces dérogations a finalement été limitée, et le texte ne mentionne pas la sécurité nationale.