La ville de Vienne s’offre un clip touristique totalement surréaliste

L’Office du tourisme de Vienne semble inspiré ces derniers temps. L’année dernière, il s’était déjà fait remarquer avec la campagne… comment dire… non conventionnelle « Vienna strips on OnlyFans », qui exposait les plus grandes œuvres artistiques de la ville sur la plateforme OnlyFans pour critiquer le fait que Facebook avait censuré une image de l’iconique Vénus de Willendorf. Pour rappel, OnlyFans permet de s’abonner à des utilisateurs contre de l’argent pour accéder à du contenu pornographique, d’où l’ironie de la situation. Couvrez ce sein en calcaire vieux du paléolithique que je ne saurais voir. Cette année, l’organisme s’est à nouveau associé à l’agence Jung von Matt DONAU et, pour la première fois, au réalisateur Björn Rühmann pour produire une œuvre encore plus absurde. Il fallait le faire.

Mon ventre à moi

Belly raconte l’histoire d’un ventre sur patte qui traverse une crise existentielle car son « compagnon » d’alors le délaisse dans l’espoir d’affiner sa silhouette. Ça parait absurde ? Ça l’est, mais la symbolique est intelligible à souhait. Plutôt que de se perdre, impuissant, dans une relation qui ne lui apporte plus rien, plutôt que d’assister, doucement mais surement, à la mort lente et douloureuse de son grand amour, notre âme en peine choisi de se reprendre en main par le biais d’un voyage à Vienne. On est bien loin de la fuite en avant : Belly va chercher à s’accomplir personnellement, à se (re)trouver à travers la découverte d’un territoire qu’il ne connait pas et les expériences nouvelles qu’il habite. Une ode à l’inclusivité et à la force émancipatrice du voyage totalement absurde, drôle et touchante à la fois.

Une ode à la ville de Vienne aussi, dont le clip dépeint parfaitement les multiples facettes. La bande-son est tout aussi typique puisqu’elle est assurée par l’Orchestre symphonique de Vienne tandis que la piste électronique est signée par le compositeur et DJ Electric Indigo. Notre voyage se conclue de la plus belle des manières pour notre ventre adoré, tout simplement car le bonheur se trouve parfois juste sous nos yeux. Ça parait cliché ? Ça l’est. Mais l’exécution, et c’est là le plus important, ne l’est absolument pas. La métaphore fonctionne d’autant plus que la Vénus de Willendorf, vieille de près de 30 000 ans et exposée au musée d’histoire naturelle de la ville, est souvent citée comme le premier modèle de corps positif au monde.

Une prise de parole cohérente

« Les vrais moments d’indulgence se font de plus en plus rares de nos jours, alors que nous nous perdons dans des discussions sans fin sur l’amour de soi, l’acceptation et la positivité du corps », a déclaré Norbert Kettner, Directeur de l’Office de Tourisme de Vienne. « La culture Viennoise remet en question les idéaux corporels depuis des centaines d’années. Nous avons pensé qu’il était temps d’embrasser les conséquences de l’amour de soi. « Belly » est une figure héroïque qui, à la fin, arrive à un constat : ce n’est que si l’on s’aime soi-même que l’on peut vraiment se faire plaisir. Sans honte. Sans jugement ».

Avant de laisser Michael Maria Morgenbesser, Directeur de la Création de Jung von Matt DONAU, conclure : « Nous voulions créer un film qui reste fidèle à son message principal. Quelque chose qui n’est pas restreint à 30 secondes, qui ne ressemble pas à tout le reste, qui valorise l’amour de soi et qui invite tout le monde à se faire plaisir. Avec Björn Rühmann et ses prouesses poétiques, nous avons trouvé le réalisateur idéal pour donner vie à cette idée, mais aussi pour lui faire atteindre de nouveaux sommets. Travailler avec lui et les productions Zauberberg a été un véritable plaisir – comme toujours ». Mission accomplie messieurs.