3 janvier 2022

Temps de lecture : 2 min

La ville de Lyon ne veut plus associer son nom à TotalEnergies… Merci Greenpeace

La mairie de Lyon a demandé à ses institutions culturelles de ne plus accepter de subventions du géant français de l’énergie suite à des pressions de l’ONG écolo. Ce mouvement risque t-il de faire tache d’huile dans toute la France ?

Gardez ces sous que je ne saurais encaisser… La mairie de Lyon a décidé de ne plus accepter de fonds provenant de TotalEnergies. La fondation du géant français de l’énergie qui s’est récemment donné un nouveau nom pour tenter de faire oublier que 95% de ses revenus provenaient en 2019 de la vente de gaz et de produits pétroliers soutenait depuis de nombreuses années la culture lyonnaise. Elle accordait notamment des subventions à l’Opéra de Lyon et au Musée des Beaux-Arts (MBA) de la ville. Le maire de la cité rhodanienne Grégory Doucet, et sa majorité écologiste ont toutefois décidé juste avant les fêtes de Noël de ne plus recevoir de financement de TotalEnergies. Cette décision fait suite à une demande de… Greenpeace.

Un documentaire choc

L’association de protection de l’environnement mène depuis plusieurs mois un véritable bras de fer contre le groupe pétrolier français. Son documentaire intitulé L’emprise total montrait comment la multinationale utilisait « son immense pouvoir pour garantir la pérennité de son modèle économique basé sur les énergies fossiles ». « A notre insu, Total est partout dans nos vies : écoles, musées, stades », résumait cette série de quatre épisodes. Le 4 octobre, Greenpeace est allé encore plus loin en lançant une initiative citoyenne européenne pour réunir 1 million de signatures et contraindre la Commission européenne à examiner un projet de loi visant à interdire les publicités, les partenariats et les mécénats des entreprises vendant des biens et/ou des services fossiles. Le 6 octobre, l’antenne française de l’association environnementale a jeté un nouveau pavé dans la mare en envoyant des volontaires habillés de combinaisons souillées de pétrole, manifester les pieds dans les bassins qui entourent la pyramide du Louvre afin de dénoncer le partenariat entre TotalEnergies et le célèbre musée parisien. Et au début du mois de décembre, Greenpeace a lancé une procédure devant le tribunal administratif contre le Louvre.

Un exemple qui en appelle d’autres?

Parallèlement, l’ONG a commencé à faire pression sur les municipalités pour qu’elles refusent toutes aides en provenance de groupes pétroliers et gaziers. La mairie de Lyon est la première à avoir entendu ses arguments. Greenpeace espère que cet exemple va faire boule de neige dans le reste du pays. « La culture se doit d’être à l’avant-garde de la société et de montrer l’exemple face à l’urgence climatique et cela commence par cesser de cautionner les activités climaticides des entreprises pétrolières et gazières, résume Edina Ifticene, chargée de campagne Pétrole à Greenpeace France. L’opéra et le musée des Beaux-Arts de Lyon viennent d’ouvrir la voie. Le musée du Louvre leur emboîtera-t-il le pas ? Après la ville de Lyon, les autres villes françaises vont-elles se positionner ? Il est temps pour toutes ces institutions d’exclure l’industrie fossile de leurs chartes de mécénat ! »

BP à la même enseigne

Les pétroliers français ne sont pas les seuls à ne plus pouvoir sponsoriser d’événements culturels sans soulever de critiques ? En 2019, des écologistes se sont réunis devant la Royal Opera House de Londres pour critiquer le partenariat de l’établissement avec le géant BP. La Royal Shakespeare Company a, elle aussi, été montrée du doigt après avoir accepté des fonds de ce même géant de l’énergie. Après s’être détournés des fabricants de cigarettes et des producteurs de vins et spiritueux, les institutions culturelles vont-elles maintenant devoir refuser l’argent de l’or noir ? Le mouvement semble être lancé.

 

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