1. Frustration ? hype nouvelle génération
La peur du manque est le biais comportemental générationnel le plus caractéristique de nos années 20. Fomo, drops, … sont devenus les gros mots du petit Robert de la Gen Z. Ce sont aussi les témoins lumineux d’un luxe qui se réinvente devant nos mieux pour nous donner toujours moins, de Suprême à Louboutin.✔Suprême et ses drops à répétition.✔Louboutin et ses ruptures de stock permanentes.
la pénurie est la réponse combative des maisons de luxe à la montée en puissance de la fast fashion
Dans un futur très (très) proche, la pénurie rentrera naturellement dans l’équation de notre consommation, et ce à tous les maillons de la chaîne, de la conception du produit à sa communication. Si la rareté a toujours été la clé de voute du luxe, son penchant actuel pour la pénurie est la réponse combative des maisons de luxe à la montée en puissance de la fast fashion.
L’incroyable machine du manque apporte au luxe tout un champ lexical de vertu.
Car cultiver le manque possède un bel éventail de bénéfices naturels. Sur les ventes d’abord, puisqu’il est beaucoup plus facile d’écouler son stock lorsque l’on produit moins d’offre qu’il y a de demande. La distribution, elle, devient plus ciblée et l’objet, lui, sur-valorisé. L’incroyable machine du manque apporte au luxe tout un champ lexical de vertu. La pénurie crée la demande, le rareté renforce l’exclusivité et la frustration devient la hype nouvelle génération. Mais surtout, elle entraine une redistribution inattendue du pouvoir…
2. Pénurie ? pouvoir rendu aux marques
Le plus intéressant, c’est que devant nos yeux et sans le voir venir, le pouvoir que l’on criait depuis des années avoir donné aux consommateurs, a bel et bien été rendu aux marques, pour valoir ce que de droit.
le nombre de followers que la pénurie ne cesse d’apporter aux marques.
Donner de moins en moins est bel est bien le secret pour obtenir de plus en plus. Il est par exemple incroyable de voir le nombre de followers que la pénurie ne cesse d’apporter aux marques. Quand les consommateurs ne sont plus sûrs de pouvoi racheter leurs produits, ils n’ont plus d’autres choix que de les suivre en rang d’oignon pour être sûr de ne rien rater, pas un post, pas drop. Ça y est, les marques ont définitivement repris le pouvoir…
La valorisation récente à 3,8 milliards de dollars de StockXet son aura flamboyante
Le FOMO (fear of missing out) se mue petit à petit en FOMB (fear of missing buying) et entraine des comportements d’achats obsessionnels compulsifs complètement dingues. Le luxury streetwear est probablement le segment du luxe qui profite le plus de cette frénésie. La valorisation récente à 3,8 milliards de dollars de StockX (e-commerce de drops de sneakers de luxe) est un exemple flagrant de l’aura flamboyante qui entoure la pénurie. Cerise sur le gâteau, il n’y a pas plus écologique que la pénurie. Et ça, c’est définitivement Gen Z…
