Ok boomer, l’expression de défiance d’une génération échaudée
Si la génération des boomers a connu le plein emploi et n’a pas été trop alertée sur la crise climatique, la multiplication des attentats et la menace de pandémies mondiales, il n’en va pas de même pour la Gen Z qui a dû faire face à tout cela dès ses débuts. Comme le sujet des violences policières qui, s’il a toujours existé, paraît aujourd’hui atteindre un paroxysme dangereux, entraînant toujours plus de défiance. Des menaces bien réelles et de plus en plus concrètes qui ont exacerbé sa défiance envers les institutions de ces générations antérieures apparemment plus favorisées qu’elle ne l’a été. Des générations nostalgiques des Trente Glorieuses quand ces nouveaux citoyens doivent composer avec une mondialisation exponentielle sur tous les tableaux.
L’Éducation, un système qui paraît défaillant
Encore une fois, c’est le système éducatif qui est identifié comme la pierre angulaire de la société contemporaine, en ce qu’il doit les aider à comprendre et agir. Entre la formation aux médias, et la compréhension des enjeux politiques, sa tâche est immense mais ne semble pas tenir ses promesses. Ils jugent en effet ce système obsolète, notamment dans ses lacunes sur l’éducation au paysage médiatique qui privilégie de plus en plus le format court, l’opinion plus que l’analyse, et l’émotion plus que le fait.
Les réseaux sociaux, terrain de jeu ambigu de la sphère politique
Si l’agora que forment les réseaux sociaux a su donner voix au chapitre à de nombreuses violences trop longtemps tues, cette parole libérée se voit également concurrencée par une production exponentielle de contenu à valeur de divertissement.
Impossible de ne pas penser au pouvoir hypnotique des formats courts en social media qui “aspirent” les utilisateurs pendant un temps déraisonnable, et semblent produire addiction et trouble de la santé mentale, voire abrutissement intellectuel.
L’exemple de la vidéo avec Emmanuel Macron créée par Mcfly et Carlito témoigne de la perméabilité entre politique et divertissement : un concours d’anecdotes à vocation plus humoristique que signe d’une quelconque volonté d’éducation politique.
Les étudiants mettent ainsi en exergue le risque de mélanger divertissement et information, et ainsi de confondre la sympathie ou le pouvoir de séduction d’un personnage politique avec ses idées et son programme.
Mais certains formats comme lesprit-critique ont vocation à développer l’esprit critique (comme le nom du podcast le suggère) de ses auditeurs et spectateurs. Tout en respectant les codes des formats rapides et immédiats qui performent désormais le plus.
Un paysage médiatique néanmoins reconnu comme pluriel
Si fortes que puissent être leurs critiques de l’exploitation médiatique par le politique, les étudiants nous ont toutefois affirmé avoir conscience de vivre dans un pays démocratique où la censure médiatique n’est pas aussi puissante qu’en Chine ou en Egypte par exemple, et où la mise en scène des personnages politiques ne revêt pas la dimension ultra théâtrale des Etats-Unis.
“Les médias sont un vecteur de démocratie important, et on a la chance d’avoir un paysage médiatique pluriel”.
En résumé
L’École de Communication Sup de Pub a allié ses forces avec Influencia pour donner la parole à des jeunes communicants issus de la Gen Z dans des interviews “canapé” où s’expriment librement leurs pensées. Tout d’abord représentants de leur génération, ils en sont également des observateurs éclairés. De quoi nourrir une envie d’insights, et redonner ses lettres de noblesse à la notion d’égocentrisme, bien souvent attachée à cette génération.
Une série en 12 épisodes, écrite par Mathilde Beauhaire, à retrouver chaque mardi.