Une unité calculée en fonction de l’espace rédactionnel (en pages ou en minutes) consacré à un sujet et de l’audience du média véhiculant cette information. Rien de bien amusant néanmoins dans les sujets qui en ressortent et qui permettent de mesurer, si cela était encore nécessaire, combien la peur guide nos pas en matière de consommation média.
L’intérêt de cet indice, créé par Secodip (TNS) et produit par Onclusive aujourd’hui, est d’analyser la médiatisation d’un événement, d’une thématique ou d’une personnalité, et de pouvoir la comparer, dans le temps, avec celle d’autres sujets.
Cela nous permet, par exemple, de savoir qu’en 2023, pour la deuxième année consécutive, l’environnement et la question climatique caracolent en tête des sujets qui ont trouvé la plus grosse caisse de résonance dans les médias. Ce qui peut passer pour une bonne nouvelle puisque cela tend à prouver la prise de conscience collective et l’ampleur du problème.
Vous l’aurez compris, en 2024, nous avons décidé de rester optimistes. Mais d’un optimisme éclairé, notamment par ces données que nous a confié le Service d’information du Gouvernement et que nous considérons d’utilité publique.
Faits marquants
2023, c’est d’abord l’impression d’un monde de moins en moins sûr qui s’installe. Le 7 octobre, l’attaque du Hamas provoque une onde de choc médiatique, comparable à celle observée lors de l’assassinat de S. Paty (4 k UBM1 en 48 h), tandis que la riposte de l’armée israélienne qui s’ensuit suscite critiques et inquiétudes internationales sur le sort de la population palestinienne. À plusieurs milliers de kilomètres de là, le conflit en Ukraine demeure un des principaux sujets d’attention des journalistes, qui quotidiennement font le récit des combats sur place, même si la couverture s’érode sensiblement par rapport à 2022, en particulier dans les JT2 (79 k UBM vs 223 k UBM en 2022). Sur le front environnemental, la prise de conscience climatique se poursuit au gré des canicules, sécheresses et catastrophes naturelles (incendies au Canada, séismes en Turquie et en Syrie…), toujours plus visibles dans l’espace médiatique (123 k UBM vs 117 k UBM en 2022).
L’an 2023 est aussi, en France, socialement marqué par un hiver jalonné de manifestations contre la réforme des retraites (85 k UBM), dont la visibilité médiatique atteint son paroxysme au moment du passage du 49-3. Sur le plan économique, l’inflation poursuit son ascension pour atteindre un record historique en février, maintenant un intérêt continu des journalistes et des Français pour le pouvoir d’achat (65 k UBM). Les bonnes nouvelles en matière de réindustrialisation3 (16 k UBM) éclaircissent un peu l’horizon, en lien avec une multitude d’annonces gouvernementales sur le sujet.
La deuxième partie de l’année laisse progressivement la place aux enjeux sécuritaires, portés par les violences urbaines. Celles-ci ont éclaté le 27 juin après la mort de Nahel – tué par un policier après un refus d’obtempérer alors qu’il est en voiture à Nanterre (18 k UBM) – et duré jusqu’au 5 juillet un peu partout en France, puis ont repris lors du drame de Crépol, l’assassinat du jeune T., au mois de novembre (3,3 k UBM). Par ailleurs, alors que le spectre du terrorisme plane toujours, celui-ci revient de plein fouet dans l’actualité après l’assassinat de D. Bernard, professeur de français, tué par un ancien élève radicalisé le 13 octobre. En fin d’année, les regards se focalisent sur de la question migratoire (36 k UBM), en lien avec le projet de loi sur l’immigration (15,7 k UBM), dont les médias donnent à voir les débats houleux au Parlement.
*Unité de bruit médiatique
1L’UBM est un indicateur d’impact médiatique offline et online. Il quantifie le nombre d’individus potentiellement exposés à une information en France, quelle que soit la source de l’information et sur l’ensemble des canaux médiatiques, traditionnels ou digitaux; 100 UBM signifie que chaque Français de 15 ans et plus a été exposé une fois à un sujet.
2Une couverture divisée presque par quatre dans les JT de 20 heures par rapport à la première année, selon la Revue des médias / INA global. 357 nouveaux sites ouverts en France.