19 novembre 2024

Temps de lecture : 6 min

La 1ère édition des Lauréates, organisée par les médias ELLE et La Tribune, a fait date

Afin de mettre en lumière les femmes qui révolutionnent l’économie et la société, La Tribune, le premier média économique national ancré dans les territoires, et le magazine ELLE, engagé depuis sa création pour les droits des femmes ont souhaité s’associer pour lancer une initiative inédite baptisée Les Lauréates.

Depuis quelques semaines, les rédactions des deux titres ont sélectionné partout en France, trente femmes aux parcours admirables, qui changent les mentalités et les pratiques dans les milieux professionnels et associatifs, suscitent des vocations, contribuent à faire avancer la société et inventent un futur désirable dans la tech, l’environnement, la RSE, la santé, la mode, la culture ou encore la beauté.

Toutes ont été célébrées le 5 novembre dernier pour la première fois, lors d’une soirée particulièrement inspirante au 3 Mazarium à Paris, dont Sarah Poniatowski, créatrice et fondatrice de Maison Sarah Lavoine, était la marraine. Parmi elles, huit femmes se sont vu décerner un prix coup de cœur par les rédactions et les lecteurs/lectrices de La Tribune et de ELLE.

Catégorie « Les visionnaires » (Innovation, recherche, disruption)

Fatoumata KÉBÉ, astrophysicienne

La tête dans les étoiles et les pieds sur terre. Telle est Fatoumata Kébé qui découvre le monde de l’espace grâce à l’encyclopédie astronomique de son père. Un monde entier s’ouvre alors à la jeune fille qu’elle est. Et elle ne décrochera, dès lors, plus son regard du ciel. Ingénieure, titulaire d’un Master en mécanique des fluides, elle obtient un doctorat en astronomie à l’institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides. Mais sa particularité, tient à son intérêt pour les débris spatiaux générés par la conquête de l’espace. Issue d’un milieu populaire, c’est dans les quartiers prioritaires qu’elle distille son savoir et sa passion via des ateliers qui feront naître, peut-être, de nouvelles vocations. Elle a créé l’association Ephémérides, pour rendre les sciences liées à l’astronomie et au spatial accessibles à tous. Et parce que le sujet de la place des femmes dans les métiers du spatial est toujours d’actualité, Fatoumata Kébé milite au sein de Women in Aerospace et Femmes et Sciences. Au Mali, pays dont sont originaires ses parents, elle lance Connected Eco, un dispositif d’irrigation pour les champs et de capture des besoins en eau en temps réel. Elle est également autrice, notamment de La Lune est un roman (éd. Slatkine et cie).

Aurélie JEAN, numéricienne et entrepreneure

Elle est l’une des voix françaises qui porte une autre vision et un discours décomplexé de l’intelligence artificielle. Surdouée – un diagnostic posé lorsqu’elle a six ans – Aurélie Jean s’intéresse d’abord à la physique et obtient un doctorat en science et génie des matériaux. C’est au sein du prestigieux Massachussetts Institute of Technology (MIT) qu’elle s’intéresse à la modélisation appliquée à la médecine. Elle développera même un algorithme pour l’armée américaine. Après un passage chez Bloomberg et le BCG, Aurélie Jean fonde sa propre entreprise, In Silico Veritas et multiplie les casquettes, se partageant entre le conseil, l’entreprenariat, la recherche et l’enseignement. Avec De l’autre côté de la machine, publié en 2019, elle ajoute celle d’autrice. Un premier ouvrage qui désacralise ce qu’est un algorithme et le pouvoir, précisément, de la machine. S’ensuivent Les algorithmes feront-ils la loi, Data&Sport et La révolution (Les éditions de L’Observatoire). Avec Amanda Sthers, elle co-écrit Résistances 2050 (Les éditions de L’Observatoire), roman dystopique. Son dernier opus Le Code a changé (Les éditions de l’Observatoire) s’intéresse à l’amour, vraie étude sociologique de notre siècle.

Catégorie « Les engagées » (Causes, climat, diversité, inclusion)

Lamya ESSEMLALI, présidente de l’association Sea Shepherd France

L’environnement est le fil conducteur de sa vie. Titulaire d’un Master en sciences environnementales, Lamya Essemlali grandit à Gennevilliers. Sa rencontre avec Paul Watson en 2005 va profondément changer sa vie. L’année suivante, ils créent ensemble la division française de l’ONG maritime, Sea Shepherd France dont Lamya Essemlali prend la présidence en 2008. Ses actions la mènent autour du globe, pour sauver les tortues ou protester contre les navires-usines. En parallèle de Sea Shepard, elle crée un centre de soins pour les animaux marins blessés en Bretagne. Avec les éditions pour enfants Evalou – maison d’édition sensible à la cause animale – elle donne vie à Captain Paul, une série d’albums illustrés qui retrace – sans violence ni armes – les aventures de Paul Watson. Aux côtés de six autres associations, elle co-fonde Rewild, organisation qui vient au secours des animaux sauvages victimes de trafics.

Claire NOUVIAN, fondatrice de l’ONG Bloom et autrice

La planète, et plus particulièrement son milieu aquatique, Claire Nouvian en a fait le combat d’une vie. En 2001, alors qu’elle visite l’aquarium de Monterey, en Californie, la productrice et réalisatrice audiovisuelle découvre un monde qui lui était jusqu’alors inconnu : l’exploitation des abysses. Confrontée à un vide juridique, Claire Nouvian, ancienne journaliste et productrice de documentaires va alors s’engager en fondant l’association Bloom en 2005. Avec la publication de son livre Abysses (Fayard), traduit en onze langues, la Bordelaise d’origine cherche tous les moyens possibles pour sensibiliser l’opinion publique et la conscience collective. Et elle réussit : interdiction du chalutage profond au-delà de 800 mètres dans l’ensemble des eaux européennes en 2016, interdiction européenne de la pêche électrique en 2019. Claire Nouvian est devenue une référence du militantisme environnemental. Elle est récompensée, entre autres, du Goldman Prize en 2018 – considéré comme le Prix Nobel de l’environnement. La communauté scientifique lui a aussi rendu hommage en donnant son nom à une nouvelle espèce de corail bambou des Bahamas : Cladarisis nouvianae.

Catégorie « Les pépites » (Jeunes femmes qui vont compter)

Léa MOUKANAS, écrivaine fondatrice et présidente de l’association AÏDA

Son premier livre, La machine à remonter le temps (Les éditions du net), est publié en 2014 alors qu’elle n’a que 14 ans. Le second l’est l’année suivante. Baptisé Ulysse chez les Phéniciens (Les éditions du net), il s’inspire de son pays natal, le Liban, auquel elle est très attachée. En 2017, Léa Moukanas intègre Sciences Po. Mais c’est la perte de sa grand-mère qui va définitivement orienter son parcours et son combat. Frappée d’une leucémie foudroyante, Aïda Younès Frangié donne son prénom à l’association que Léa Moukanas fonde alors qu’elle a 15 ans et qui a pour objectif de soutenir et accompagner les jeunes atteints d’un cancer ainsi que leurs familles. Léa Moukanas devient ainsi la plus jeune présidente d’association caritative de France. Elle est également la co-fondatrice du Collège citoyen de France. Sa philosophie et son combat, elle le relate dans Je veux être utile – L’engagement n’a pas d’âge (Robert Laffont) paru en 2023.

Catégorie « Les inspirées » (Imaginaire, culture, médias)

Justine PLANCHON, présidente de Mediawan Prod

On ne sait quel est le plus beau cadeau qu’elle ait reçu, mais la caméra offerte par son père a clairement donné une orientation à la carrière professionnelle de Justine Planchon. Journaliste freelance, après avoir obtenu une maîtrise des lettres classiques à La Sorbonne, elle enchaîne les postes au sein de plusieurs sociétés de production, notamment chez Endemol ou Coyote, où elle est rédactrice en chef adjointe. Au sein de Troisième Œil Productions, elle est productrice et en devient la directrice des programmes et du développement. En 2021, elle rejoint Mediawan et plus précisément Mediawan Prod, à qui l’on doit des émissions ultra-connues de tous, de « C à vous » à « C dans l’air » ou « Ça commence aujourd’hui » en tant que directrice générale. Elle en est nommée présidente en mars 2022. Justine Planchon est aussi très engagée sur la place des femmes dans la société et le monde économique.

Catégorie « Les concrètes » (Ancrées dans le local, réalités sociales, terrain)

Olivia BARREAU, fondatrice de l’association Moi et Mes Enfants

En 2015, Olivia Barreau se retrouve seule avec deux jeunes enfants à charge. Elle doit alors réorganiser sa vie, jonglant entre sa carrière artistique et ses responsabilités de mère, tout en faisant face à des difficultés financières. En 2017, déterminée à transformer son expérience en force, elle fonde l’association Moi & Mes Enfants pour mettre son énergie et ses talents au service d’autres familles monoparentales, qui sont à 82 % portées par des femmes, en les aidant à surmonter leurs propres épreuves. C’est ainsi qu’elle imagine des tiers-lieux solidaires adaptés à leurs besoins. Touchée par la condition des femmes qu’elle accompagne et le regard qu’elles portent sur elles-mêmes, elle crée le mouvement Mères & Ambitieuses, qui grâce à des formations, conférences et spectacles, motive les femmes à rêver grand. Tout en continuant à agir pour faire évoluer les politiques publiques, elle se lance pour défi depuis 2022 de faire bouger les lignes en entreprise.

Catégorie Coup de cœur des lecteurs et des lectrices

Aurélie AUBERT, 1ère médaillée d’or française de Boccia aux Jeux paralympiques de Paris 2024

Au début, elle n’aimait pas ce sport. Pourtant c’est lui qui a permis à Aurélie Aubert, atteinte de paralysie cérébrale, d’entrer dans l’Histoire des Jeux paralympiques 2024. C’est vers l’âge de 12 ans que cette native de Dreux découvre la boccia, sport de boules inspiré de la pétanque. Une première rencontre qui sera marquée d’une seconde, toute aussi majeure, avec Claude Llop Civille, infirmière de profession, qui va devenir son assistante de jeu et sa coach. Il faut attendre 2012 et sa 4ème place au Championnat de France pour qu’Aurélie Aubert se passionne véritablement pour son sport. Capitaine de l’Equipe de France aux Jeux paralympiques 2024, elle remporte la médaille d’or en individuel, donnant à la France sa première distinction dans la discipline. Elle est élue porte-drapeau de la délégation tricolore pour la cérémonie de clôture.

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