Kamala Harris sur les traces de Barack Obama grâce au travail de l’artiste Shepard Fairey

Seize ans après avoir réalisé son affiche Hope à l’effigie de Barack Obama, dans le cadre de la campagne présidentielle de 2008, Shepard Fairey, l’artiste aux multiples casquettes – street artiste, muraliste, sérigraphiste, illustrateur, etc. – en remet une couche pour Kamala Harris. L’artiste de 54 ans a récemment dévoilé un portrait de la candidate démocrate, vice-présidente des États-Unis et remplaçante de Joe Biden dans la course à l’élection présidentielle américaine de 2024.

Bien sûr, l’œuvre en question s’inscrit parfaitement dans le style, reconnaissable entre mille, de Shepard Fairey, aussi connu sous le pseudonyme Obey – qui est également le nom de sa marque iconique de vêtement : un portrait stylisé au pochoir dans lestons bleu et rouge et assorti d’un slogan constitué d’un seul mot fort en lettres capitales : « Forward », ou « de l’avant », dans la langue de Barbara Krugger, dont l’œuvre a d’ailleurs grandement influencé Shepard Fairey. Ce dernier a donc utilisé la même recette que pour son affiche de 2008, qui avait été ensuite largement reprise par l’équipe de campagne du candidat Barack Obama, jusqu’à devenir un symbole de son élection. Vu le succès que fut l’opération, on ne lui en voudra donc pas, en tant que démocrate convaincu, de retenter l’exercice…

L’artiste est sûrement habitué à ce que ses œuvres soient régulièrement citées par les politiques, à l’image de sa Marianne qui trône fièrement dans le bureau du président Macron à l’Élysée depuis 2016. Cela ne l’empêche de se prononcer quand il considère que son message artistique et ses valeurs sont dévoyés dans une veine tentative de récupération politique. Concernant sa Marianne, justement, dont il avait fait une fresque pour rendre hommage aux victimes des attentats du Bataclan, il s’était plaint pendant l’été que Jordan Bardella l’utilise comme fond pictural pour ses vidéos sur les réseaux sociaux. Il avait alors déclaré à France Inter : « Un homme politique qui utilise cette image, mais qui ne porte pas une politique qui défend ces valeurs ne mérite pas de l’utiliser ».

En guise de conclusion, on vous relaye sa réponse au journaliste qui lui demandait ce que représente à ses yeux la notion « d’espoir ». L’artiste estime qu’il n’est rien, aujourd’hui, sans action : « L’action, c’est ce qui transforme l’espoir en réalité. On ne peut pas juste être plein d’espoir sans rien faire ». Et dans la situation politique que traverse la France, « quiconque se soucie des valeurs démocratiques doit voter. Préserver un système qui peut être rendu meilleur si on le pousse dans la bonne direction, c’est le seul espoir ».