25 juillet 2024

Temps de lecture : 7 min

Visite du centre des opérations de GL events, tour de contrôle nouveau format pour superviser ses activités sur près de 60 sites. Un défi à la taille des JOP 2024

Partenaire et fournisseur officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le groupe référent dans l’événementiel en France et à l’international a développé un nouvel outil qui centralise toutes les informations en temps réel émanant de la soixantaine de sites où il intervient pendant les Jeux. Une démarche multidimensionnelle pour gagner en réactivité, sécurité, productivité et suivi des process, destinée à être dupliquée sur d’autres opérations. Pourquoi ce centre des opérations ? Comment fonctionne-t-il ? Quels sont les enjeux ? Explications sur place avec Pascal Estève, directeur de la sûreté globale du groupe GL events, Etienne Lavigne, coordinateur du centre des opérations projets olympiques et paralympiques pour GL events et Olivier Ferraton, directeur général délégué de GL events.

C’est au premier étage de l’aérogare des Invalides (Paris 7e), transformé au rez-de-chaussée en un immense Coca-Cola Food Fest pour les Jeux olympiques, que GL events a installé son centre des opérations (CDO) depuis le 15 mars (fermeture fin octobre après démontage des sites). Plusieurs plateaux sont aménagés parmi lesquels, la salle de contrôle dans laquelle nous sommes autorisés à pénétrer. Pascal Estève, directeur de la sûreté globale du groupe GL events (colonel de gendarmerie) et Etienne Lavigne, coordinateur du centre des opérations projets olympiques et paralympiques pour GL events (ancien directeur du Dakar pendant près de 15 ans) nous expliquent son fonctionnement et nous présentent ses enjeux.

Partenaire et fournisseur officiel des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, GL events qui a obtenu quatre contrats majeurs de Paris 2024 (installations des stades temporaires au pied de la tour Eiffel et place de la Concorde, espace institutionnel au Trocadéro et Versailles) fournit des produits et services liés à la planification, la conception, l’installation et l’intégration dans les sites de structures polyvalentes (aménagements intérieurs, tribunes (160 000 places), distribution électrique…) mais également des compétences en termes d’accueil et d’hospitalité. Il est présent sur 54 sites olympiques et 6 sites non olympiques comme le Palais Brongniart (Paris 2e) qui accueille la Team USA House (délégation américaine des JO). « GL gère un certain nombre de projets sur ces Jeux olympiques avec des enjeux que nous avons qualifiés de XXL par rapport à ce défi sportif. Nous avons des exigences très fortes sur le plan contractuel et des risques élevés de toute nature, sécuritaires, opérationnels, réputationnels, environnementaux… qui sont démultipliés sur un événement comme celui-ci. Le centre des opérations est une tour de contrôle qui nous permet de décloisonner toutes les activités et de superviser chacun des projets. Sa singularité est aussi d’avoir la capacité à être accompagnateur de gestion de projets », explique Pascal Estève. Chaque journée fait l’objet d’une note détaillée transmise à l’étage supérieur où se trouve la direction de GL events. « On rapporte quotidiennement à la direction générale et à Olivier Ginon, président du groupe tout ce qui se passe sur nos chantiers », spécifie Pascal Estève.

Un nouvel outil pour superviser et intervenir

Après avoir longé plusieurs couloirs et traversé un bureau, nous découvrons la salle des opérations organisée autour d’un mur de huit écrans (chaîne d’information en continu, chaîne olympique, écran main courante, boucle sécurisée, carte météo, Paris 2024, outil de cartographie…) et un écran principal. Plusieurs opérateurs sont présents au côté de Pascal Estève qui nous présente ce nouvel outil réalisé en interne par GL events. Ce dernier permet « d’avoir une visibilité à l’instant t sur tout ce qui est en cours de livraison et de montage sur les sites ». Il est structuré autour de six projets aux acronymes propres à l’entreprise : NRJ (énergie), OVS (tribunes), SPA (parc de Versailles), VER (Versailles), SAT (projets satellites) et EDA (économat des armées). L’outil est ainsi alimenté en informations par les différentes verticales internes mais aussi des entités externes. « Nous avons créé un réseau de partage d’informations avec des partenaires extérieurs parmi lesquels Paris 2024 qui a deux centres des opérations – le Main Operation center et le Games Security Command Center – mais également des organismes étatiques comme le ministère de l’intérieur et la préfecture de police de Paris… Nous pouvons aussi être signaux faibles pour eux car nous sommes présents sur tous les sites », explique Pascal Estève.

Cet outil centralisé se distingue par la capacité de réactivité qu’il offre aux équipes, les opérateurs du centre des opérations et les collaborateurs leur permettant de savoir comment se comporter face à un problème. Dans cette perspective, chaque collaborateur a suivi une formation et dispose d’une plaquette (de poche) avec QR code comportant un certain nombre d’informations (numéro pour entrer en lien avec le centre des opérations…). Dans la pratique, comment ça fonctionne ? À réception d’un message via le QR code ou lors d’un appel direct, « nous allons créer une alerte et la renseigner, quelle est la nature du problème, sur quel site… On peut avoir tous les types d’incident possibles, de la détérioration de matériel, des problèmes d’inondation, une blessure… On affine toutes ces informations puis on va les pousser à des directions pour s’assurer du suivi des faits », explique Etienne Lavigne. Les événements sont classés par grandes familles définies par GL events : les matériels, les événements extérieurs (visite des autorités, un événements météo…), les événements concernant les personnes… Selon l’importance ou/et la gravité de l’incident, le COJO pourra être prévenu.

Trois missions

Le centre des opérations assure trois missions principales. La première est de monitorer en temps réel la livraison et le montage des prestations de GL events et gérer les enjeux de maintenance pour être en capacité de déclencher un dépannage en urgence sur un site. « Nous avons des brigades d’intervention qui peuvent faire toutes les opérations de maintenance pour assurer dans la durée la qualité des prestations, 24h sur 24h, 7 jours sur 7. Pour chaque projet comme l’énergie (NRJ), ce sont en moyenne 5 brigades, soit 25 personnes », détaille Etienne Lavigne. La deuxième mission est de centraliser toutes les informations qui remontent des sites, les tracer, les qualifier pour ensuite les orienter sur une maintenance ou le chef de projet compétent(e). Pour cela, GL events a établi une cartographie des risques de 1 à 4 (4 représentant le risque maximum comme une cyberattaque sur les installations). « Il faut objectiver tout ce qui va se dérouler comme incident sur un site. Il y a un canal unique de remontées d’informations », souligne Pascal Estève. À date, 1138 alertes (de niveau 1 à 4) ont été dénombrées depuis le 15 mars, 906 alertes de niveau 1, 3 de niveau 4. Au moment où nous échangeons une demande en énergie qui peut impacter la cérémonie d’ouverture arrive au centre des opérations, sa prise en charge est immédiate. « Cette même information aurait été au niveau 2 il y a deux mois, aujourd’hui, elle est au niveau 3, nous devons avoir une capacité plus forte à quatre jours de la cérémonie », indique Etienne Lavigne. Enfin, la troisième mission concerne la capacité d’armer une cellule de crise avec pour priorité l’humain (qui englobe aussi les animaux comme les chevaux à Versailles). « Nous avons écrit tous les process pour faire face à n’importe quelle crise. Si demain nous avons un incident que l’on qualifie de majeur pour le groupe comme un collaborateur qui se blesse grièvement lors d’une opération de montage, nous basculons en capacité de crise », poursuit Pascal Estève.

Un contrat de nouvelle dimension

Si GL events est prestataire de nombreux grands événements sportifs internationaux (Mondial de football, JO, Jeux du Commonwealth…) depuis plusieurs décennies, le contrat des Jeux de Paris 2024 est d’une toute autre dimension pour le groupe nécessitant le développement ou/et le renforcement de certaines expertises et la collaboration avec des prestataires externes.  » Nous avons notamment renforcé des compétences en broadcast, car nous sommes sur une taille incroyable de l’International Broadcast Center (centre de radio-télédiffusion des images et sons de la compétition), installé au Parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis). Nous fournissons les installations intérieures et extérieures qui vont permettre à OBS (Olympic Broadcasting Services, filiale du CIO, en charge de capter les images des compétitions sportives) de se plugger mais également l’énergie sur l’ensemble des sites (avec Loxam pour les moyens techniques). Par ailleurs, notre volonté a été d’entraîner avec nous des entreprises de nos secteurs d’activité mais également d’autres secteurs nécessaires à la conduite et la réalisation des projets. C’est une opportunité professionnelle et financière pour l’ensemble des acteurs du marché. Ce sont près de 1500 sous-traitants qui nous accompagnent sur ces Jeux » , souligne Olivier Ferraton, directeur général délégué de GL events qui vient d’annoncer (18 juillet 2024) une croissance de 19% de son chiffre d’affaires au premier semestre 2024 à 820,6 M€ et un objectif de croissance revu à la hausse de +9% (vs +7%). Une dynamique sans nul doute portée par les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 qui va lui apporter une forte visibilité notamment à travers ses différentes installations et savoir-faire. Cet événement sera également l’occasion de valoriser son centre des opérations. « Ce nouvel outil est une première que nous allons « commercialiser » sur toutes nos opérations, l’idée étant d’apporter une valeur ajoutée en termes de sécurité et de suivi sur l’ensemble des processus dans la création et la gestion d’un chantier, en France et à l’international. Nous avons déjà d’autres organisateurs futurs qui sont venus visiter notre centre. Nous essayons de promouvoir cette démarche dans l’intérêt des deux parties, l’organisateur et notre entreprise », expose Olivier Ferraton.

L’énergie, une expertise en devenir

Si le groupe mobilise ses équipes depuis de nombreux mois, 4500 personnes (au plus haut) dont un noyau de 50 personnes œuvrent pour les Jeux (8 à 10 personnes assureront la maintenance sur chaque site durant l’événement), le centre des opérations a également adapté à la dimension et aux enjeux de l’événement. « Il a fallu augmenter nos capacités de gestion de crise face à la complexité et la grandeur de cet événement avec plusieurs dizaines de sites et plusieurs événements en simultanée », indique Pascal Estève. Cet événement a aussi donné lieu à la signature de nouvelles prestations comme l’énergie (avec Loxam). « L’énergie est un contrat unique par son volume et majeur qui nous permet d’être présent sur tous les sites », ajoute Pascal Estève. Un défi de taille sur certains sites, comme le Grand Palais (site monumental avec son immense verrière) où la température doit être maintenue à 22° pour les performances sportives en conformité avec les normes communiquées par le CIO.

Les Jeux de Paris 2024, une formidable vitrine pour GL events déjà tourné vers les prochains grands événements internationaux (Exposition universelle, Jeux olympiques de Los Angeles 2028…). « Nous avons face à nous des concurrents, charge à nous de montrer que nous avons la meilleure offre, opérationnelle, technique et organisationnelle (…) et que notre filière peut se développer « , conclut Olivier Ferraton.

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