20 mai 2024

Temps de lecture : 2 min

JO : Amnesty International se mobilise contre la reconnaissance faciale en France

L'ONG vient de lancer une nouvelle campagne de mobilisation et de sensibilisation visant à interdire la reconnaissance faciale. À cet effet, elle va organiser plusieurs actions dans les prochaines semaines. Événement symbolique le 28 mai au cimetière du Père Lachaise à Paris pour alerter sur les risques posés par les technologies de surveillance et demander une loi.    

Dans quelques semaines, les Jeux olympiques et paralympiques 2024 auront recours à la vidéosurveillance algorithmique (VSA) à « titre expérimental »  comme le permet la loi du 19 mai 2023 relative aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 comprenant plusieurs dispositions concernant la VSA. Cette nouvelle technologie qui a soulevé des débats et des craintes sur la notion de vie privée notamment lors du vote de la loi d’expérimentation – testée lors des quatre concerts de Taylor Swift à la Défense Arena, du 9 au 12 mai dernier – continue à susciter des inquiétudes pour l’avenir.

Amnesty International vient de lancer une campagne visant à interdire la reconnaissance faciale, qui marquerait le basculement vers une société de surveillance. L’ONG alerte « pour que l’héritage de cet événement exceptionnel ne soit pas le déploiement de technologies toujours plus intrusives et destructrices de nos vies privées ».

« Face aux enjeux sécuritaires, la France a choisi de se tourner vers des technologies de surveillance toujours plus intrusives, malgré les risques en matière de droits humains. La prochaine étape pourrait être la reconnaissance faciale, permettant d’identifier, suivre, et surveiller les individus partout et tout le temps, au détriment de leur droit à la vie privée. Il devient urgent de fixer des limites et de voter une loi bannissant une fois pour toutes l’usage de la reconnaissance faciale en France », déclare Katia Roux, chargée de plaidoyer Technologies et Droits humains à Amnesty International France dans un communiqué du 13 mai 2024.

Bien que la reconnaissance faciale ait été exclue du dispositif sécuritaire des JO, l’ONG s’inquiète de son utilisation. « Si la VSA représente déjà une menace pour les libertés individuelles, son déploiement ouvre aussi la voie à l’utilisation de la reconnaissance faciale, qui peut permettre d’identifier, suivre et surveiller les individus, au détriment de leur droit à la vie privée. Or, lors des négociations concernant le règlement de l’Union européenne sur l’intelligence artificielle l’année dernière, la France a joué un rôle moteur pour que la reconnaissance faciale puisse être utilisée dans le contexte du maintien de l’ordre », indique le communiqué du 16 mai 2024.

« Seule une interdiction totale de la reconnaissance faciale permettra d’éliminer les risques que ces technologies font peser sur nos libertés fondamentales. Toute tentative d’introduire des exceptions rendra l’interdiction illusoire » précise Katia Roux.

Amnesty International va ainsi organiser de nombreuses actions dans les prochaines semaines, sur les réseaux sociaux, à Paris et en région, sur le trajet de la flamme olympique, pour sensibiliser le grand public aux impacts des technologies de surveillance de masse sur les droits humains. Elles viseront aussi à exiger des parlementaires de réelles garanties en adoptant au plus vite une loi qui interdise formellement, en France, la reconnaissance faciale à des fins d’identification dans l’espace public.

Mardi 28 mai 2024 à 9h15, Amnesty International convie les citoyens à un évènement au cimetière du Père Lachaise. Action symbolique pour ne pas avoir à enterrer prochainement nos vies privées !

Des porte-paroles d’Amnesty International seront présents sur place.

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