The Good : Bioviva commercialise des jeux éducatifs exclusivement fabriqués en France et éco-conçus. Pouvez-vous nous décrire la Raison d’Être de Bioviva et les preuves de son engagement depuis 1996 ?
Jean-Thierry Winstel : La raison d’être de Bioviva est simple : faire du bien à soi, aux autres et au monde en créant, développant, produisant et commercialisant des jeux éducatifs sur les thèmes de la nature et l’épanouissement de l’enfant. Nos preuves d’engagement sont multiples : 25 ans d’éco conception, notre première ACV en 2008, la première entreprise labellisée Origine France Garantie, la première entreprise à mission de son secteur d’activité, la seule entreprise à gagner deux fois de suite le trophée de la responsabilité sociétale de la marque, gagnante deux fois des trophées des éco produits du ministère de l’environnement, prix de la culture scientifique du ministère de la recherche. Nous avons une vraie volonté d’éco-concevoir nos jeux avec zéro plastique et sans aucun élément électronique. Nous avons un souci constant de mesurer et réduire notre empreinte environnementale. Par exemple, notre collection star les « Défis Nature » (vendue à plus de 5,5 millions d’exemplaires à travers le monde) permet aux petits comme aux grands de mieux connaître l’étonnante biodiversité de notre planète et de se sensibiliser aux espèces menacées.
TG : Pourquoi le Made in France est si important pour Bioviva et comment valorisez-vous l’éco conception de vos jeux face aux concurrents asiatiques notamment pendant le Green Friday ?
JTW: Il était inconcevable pour moi de développer des jeux éducatifs qui favorisent le respect du monde vivant sans tenir compte de leur mode de fabrication. Il y a 25 ans, la préoccupation sociale et environnementale de la fabrication des jeux en Chine était totalement inexistante. Même si les marges étaient beaucoup plus faibles, il était hors de question pour Bioviva de fabriquer en dehors de France. Je souhaitais porter haut une innovation et une conception française au plus proche des lieux de distribution. Nous avons choisi d’être pugnace et malin dans notre feuille de route. Nous avons pu gagner en performance et rentabilité dans tous les détails de l’éco-conception de nos jeux de société. Par exemple, l’éco-conception nous a permis de concevoir la boîte « calage » en remplaçant le calage plastique par un seul morceau de carton. C’est moins cher, plus solide et plus respectueux de l’environnement. Nous avons fait deux bilans carbone et deux ACV (Analyse de Cycle de Vie) très optimisées et qui nous ont permis de concentrer nos efforts désormais uniquement sur les impacts de livraison transport. Nous choisissons les transporteurs qui eux-mêmes compensent leurs impacts GES.
Chaque année, contre le Black Friday qui détruit de la valeur, nous lançons le Green Friday en reversant 10% de notre chiffre d’affaires du jour à une association au lieu de couper notre site internet. Cette année nous avons choisi ZERO WASTE. Nous souhaitons démontrer depuis des années notre cohérence en accord avec notre Raison d’Être.
TG : Vous avez lancé des nouveautés comme Climat Tic-Tac. Est-ce que la pédagogie des changements climatiques ou de la biodiversité par le jeu est un business ou un devoir ? Envisagez-vous des partenariats avec les écoles, les universités ou les entreprises ?
JTW: C’est tellement un devoir pour Bioviva que les ventes de Climat Tic-Tac ne sont pas encore au rendez-vous et nous le regrettons mais cela fait seulement 3 mois que nous l’avons lancé. S’il y a une seule entreprise au monde qui doit faire un jeu éducatif sur les changements climatiques c’est bien Bioviva! Ce jeu a été créé par les experts du CNRS et du GIEC et il est encore trop tôt pour juger le succès du jeu Climat Tic-Tac. Nous sommes en discussion avec le C3D et aussi La Coalition des Fondations Françaises pour le climat pour faire connaître cet outil pédagogique. Nous avons une vraie volonté de s’engager dans des partenariats avec les écoles et les universités. Nous travaillons avec l’université de Montpellier 2 sur le master de la Biodiversité pour de l’alternance chez Bioviva. Nous invitons des enseignants des écoles locales à participer à notre Bioviva Lab dans le cadre de la conception des futurs jeux éducatifs. Nous sommes en train de réfléchir à concevoir des outils spécifiques pour les écoles.
TG : Bioviva est devenue une entreprise à mission en 2020. Quels sont les piliers de votre stratégie RSE ?
JTW : Depuis que nous sommes société à mission nous avons nommé un pilote du comité de mission. Mais pour être très honnête, cela s’inscrit dans la droite lignée de ce qu’on fait déjà depuis des années. C’est une affirmation encore plus forte de notre positionnement.
Sur la question sociale, nous améliorons sans cesse la qualité de vie au travail (généralisation du télétravail à 3 jours/semaine, mise en place de massage pour tout le personnel 3 à 4 fois par an, intégration d’une mutuelle et d’un plan d’épargne entreprise abondés de 100%).
Sur la partie environnementale : pas de transport en avion pour les trajets de moins de 1000 km, limitation de l’usage de la voiture par la promotion de notre forfait mobilité douce.
Nous avons mis en place une stratégie de sobriété numérique. Une première étape passera par un nouvel hébergeur de notre site pour une approche numérique plus responsable. Nous sommes en train d’installer des panneaux solaires sur les ombrières du parking de l’usine, et nos jeux seront produits avec de l’énergie renouvelable locale à partir de 2022.
TG : Quels sont les défis de Bioviva en 2022 ?
JTW : Nous sommes en train de lancer le premier programme international d’éducation à la biodiversité pour les 6-12 ans à partir de la Fondation Bioviva. La Fondation Bioviva a pour mission d‘éduquer les enfants du monde en situation d‘exclusion, grâce à des outils ludiques et pédagogiques favorisant le respect de Soi, de l’Autre et de la Vie dans toute sa diversité. Les 50 000 premiers jeux sont en cours de distribution auprès de centres d’accueil et de camps de réfugiés en Syrie (Fondation Nour, ONG Bee, SSSD), en Turquie (Anne Méclisi) et au Liban (SOS Chrétiens d’Orient).
Ils ont été financés par une opération de crowdfunding qui a permis de récolter 30 000 € auprès de donateurs particuliers et d’entreprises partenaires. La fondation va étendre son périmètre en 2022 avec le lancement de ce nouveau programme éducatif international. Cet articles a d’abord été publié sur The Good