INfluencia : Quelles sont les origines de SeenThis ?
Jean-Robert Mamin : SeenThis est une société suédoise fondée en 2017qui a commencé à se lancer en Scandinavie, puis au Royaume-Uni, en Amérique et en Asie-Pacifique. Son arrivée en Europe continentale remonte au mois de juillet avec l’ouverture du bureau parisien que je dirige et qui compte trois salariés. L’entreprise emploie aujourd’hui 120 collaborateurs dans ses 11 bureaux. Les trois fondateurs suédois, qui contrôlent la quasi-totalité du capital, sont toujours aux commandes et très impliqués dans la gestion quotidienne de ce business.
IN : Quelles sont les spécificités de votre technologie ?
J.-R. M. : Comparée à la technologie traditionnelle, notre solution repose sur le streaming adaptatif. SeenThis permet une amélioration instantanée de l’expérience utilisateur à la fois pour les images fixes et les vidéos, tout en réduisant le gaspillage de données et les émissions excessives de carbone.
Notre technologie, qui découpe les contenus en des petits paquets de 2kb alors que les fichiers traditionnels doivent être totalement téléchargés avant d’être visionnés, s’adapte automatiquement à la livraison des données pour chaque appareil, iOS, navigateur et bande passante disponible, permettant une qualité maximale pour chaque utilisateur avec un minimum de gaspillage de données.
Nos publicités se diffusent uniquement lorsqu’elles sont visibles et se mettent en pause lorsqu’elles ne le sont pas. Les données sontainsi uniquement transférées lorsque l’utilisateur les consomme, évitant ainsi le gaspillage de data lié à une mise en mémoire tampon excessive et au chargement de contenu hors écran. Au début, notre technologie était supposée aider les marques à diffuser le plus efficacement possible leurs contenus mais nous avons réalisé qu’elle pouvait aussi leur permettre de réduire significativement leur empreinte carbone.
Une étude effectuée par Lumen Research montre que les campagnes que nous diffusons génèrent 1,7 fois plus d’attention pour 1000 impressions que les displays traditionnels. 80% des contenus que nous déployons sont visionnés contre 49% pour les vidéos et les images issues de la technologie conventionnelle. Notre temps de chargement est, quant à lui, jusqu’à 70% plus rapide. Noscontenus sont plus marquants créativement et impactants environnementalement.
IN : Quel est l’impact environnemental précis de votre solution ?
J.-R. M. : La publicité digitale génère 60 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 30 millions de vols entre New York et Berlin, et le volume de transfert de données va continuer de progresser de 20% chaque année. Internet représente entre 2% et 4% des émissions planétaires alors que le transport aérien ne dépasse pas 2%. Sur les tableaux de bord de leurs campagnes que nous leur fournissons, nos clients peuvent consulter à tout moment les réductions de leurs émissions de CO2 liés à l’utilisation de notre solution. Pour une campagne d’image corporate qu’une marque a lancé avec trois films de 15 secondes qui ont généré 236,2 millions d’impressions, 61% des données ont été économisées ce qui a permis de réduire de 18% les émissions de CO2, soit l’équivalent de 1,9 milliard de sacs en plastique ou de 10.000 voitures roulant 11.300 km par an. En moyenne, otre technologie diminue de 30% à 40% des transferts de données d’une campagne digitale.
IN : Qui utilise votre technologie ?
J.-R. M. : Notre solution est très efficace pour diffuser des vidéos et des images dans des zones avec des bandes passantes de mauvaise qualité comme en Amérique Latine, en Afrique ou dans certaines régions en Asie et aux Etats-Unis. Samsung, Amazon, Coca-Cola, Pepsi, Nestlé, Audi, H&M, BMW, Nespresso, Ralph Lauren, American Express, Elizabeth Arden et Pampers font notamment appel à nous. De nombreux éditeurs utilisent aussi notre solution dont The Telegraph, The Guardian, The Wall Street Journal, Clarin et ESPN. Nous travaillons aussi avec les plus grandes agences comme Omnicom, Mediabrands, Dentsu, Carat, Publicis et Havas.
IN : Comment vous rémunérez-vous ?
J.-R. M. : Au coût par mille impressions (CPM). Notre tarif moyen est de 1 euros par CPM.
IN : Votre technologie est-elle disponible pour diffuser des contenus sur les réseaux sociaux ?
J.-R. M. : Non. Nous n’avons toujours pas reçu les autorisations pour lancer notre technologie sur les réseaux sociaux. Mais cela ne nous empêche pas d’avoir des projets d’expansion. Nous prévoyons notamment d’ouvrir de nouveaux bureaux en Europe et notamment en Espagne et en Allemagne.