6 septembre 2024

Temps de lecture : 6 min

« Je rêve de faire partie des premiers qui iront marcher sur Mars », Christophe Pinguet (Shortcut Events)

Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker ou Missak Manouchian : Christophe Pinguet les a rencontrés. Ou presque… Le cofondateur de Shortcut Events répond au « Questionnaire d’INfluencia », autour d’une madeleine et d’un thé, au sein de l’hôtel Swann* – Proust oblige

INfluencia : Votre coup de cœur ?

Christophe Pinguet :  pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, qui ont été un véritable spectacle, et notamment pour Léon Marchand, quia brillé de mille feux, capturant l’attention du monde entier avec ses performances extraordinaires. Ce nageur français, déjà reconnu pour son talent, a dépassé toutes les attentes en remportant quatre médailles d’or. Son parcours a été un savant mélange de détermination, de talent brut et de travail acharné. Cela m’a fasciné ! Chaque course était une démonstration de sa maîtrise technique et de sa force mentale. Sa façon de glisser dans l’eau avec une aisance presque surnaturelle a laissé le public sans voix et a inspiré une nouvelle génération de nageurs. Les commentateurs sportifs ne tarissaient pas d’éloges, qualifiant ses performances de « légendaires » et « inoubliables ».

En dehors des bassins, Léon Marchand s’est montré humble et accessible, partageant avec ses fans ses moments de doute et de triomphe. Sa personnalité chaleureuse et son esprit sportif en ont fait un véritable coup de cœur pour beaucoup. Il est devenu un symbole d’espoir et un modèle à suivre, non seulement pour sa carrière sportive mais aussi pour ses valeurs humaines. Les supporters, arborant fièrement les couleurs de la France, ont vibré avec chaque mouvement de Léon, et son nom est désormais gravé dans l’histoire olympique. Ces Jeux ont été plus que des compétitions, ils ont été le théâtre d’une légende en devenir. Léon m’a fasciné car il est un peu un entrepreneur pour lui-même. Il me fascine toujours par son image gigantesque sur la Tour Montparnasse !

IN. : Et votre coup de colère ?

C.P. : Nous vivons dans une société qui n’est pas totalement facile à vivre, mais en même temps, dans notre monde occidental, on oublie un peu trop d’ouvrir les yeux sur toutes les chances que nous avons d’avoir accès à l’éducation, à la médecine et aux nombreuses facilités que nous offre l’époque moderne.  

On est plus porté à la râlerie sur tous les sujets qu’à s’émerveiller

Ma colère vient du fait qu’on est plus porté à la râlerie sur tous les sujets qu’à s’émerveiller. Et que ceux qui essaient de créer, de soutenir l’économie, de manifester une positive attitude par rapport au sociétal et à l’environnemental sont souvent critiqués. Et c’est vrai partout dans le monde. A un moment donné, on a envie de se dire : « doit-on baisser les bras ou pas ? ». Moi je n’ai pas l’habitude de baisser les bras, et je ne le veux pas.

J’étais un admirateur, même un fan parce qu’il était pop, et en même temps un petit garçon devant Jean d’Ormesson

IN. : La personne qui vous a le plus marquée dans votre vie ?

C. P. : il y a celles et ceux que j’ai eu la chance de croiser pour de vrai et ceux que je rêvais de connaître et que l’Histoire avec un grand H m’a fait rencontrer dans des circonstances un peu particulières, au travers des panthéonisations que j’ai organisées. Quand les cercueils arrivent au Panthéon, à l’intérieur il y a les corps de ces personnes illustres, qui font partie du roman national. Mon travail est de les mettre en vie lors d’une cérémonie. Et grâce à ma passion pour l’histoire de France, aux lectures que j’ai pu faire, aux recherches que j’ai effectuées, j’ai pu rencontrer des gens merveilleux comme Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker ou Missak Manouchian. C’est cela qui me porte le plus dans la vie.

Parmi les rencontres réelles qui m’ont vraiment marqué, il y a celle avec Jean d’Ormesson. Il y avait une telle intelligence derrière ses yeux bleus que j’ai été subjugué. J’étais un admirateur, même un fan parce qu’il était pop, et en même temps un petit garçon devant lui. Nous nous sommes rencontrés à l’hôtel Bristol à l’occasion d’éditions de ses livres pour la Pléiade. Il voulait me voir. Il m’avait donné un quart d’heure, nous sommes restés trois heures et demie ensemble.

J’aurais rêvé être parfumeur, mais je ne l’ai su qu’après

IN. : Si c’était à refaire

C.P. : Je serais un parfumeur star qui inventerait les grands parfums. D’abord, c’est tellement plus chic que l’événementiel (rires) mais surtout j’ai toujours trouvé que c’était un travail intellectuel et romanesque extrêmement profond, de mémoire, de voyage, bien sûr de choix d’éléments olfactifs. J’aurais rêvé être parfumeur, mais je ne l’ai su qu’après. Quand on fait des lancements de parfums, on se pose forcément avec les nez pour essayer d’exprimer, au-delà du marketing, ce qu’ils ont voulu dire dans leurs fragrances et souvent on va dans leur laboratoire. J’ai toujours trouvé extrêmement intéressant de discuter de leur travail avec des parfumeurs comme Francis Kurkdjian. Il y a là un temps long, une pause, une parenthèse par rapport à un monde qui va très très vite.  Un parfum, ça laisse une trace, alors qu’on vit dans un monde qui est complètement chaotique.

Il y a un mot qui pour moi résume bien les relations que j’ai avec mes ami(e)s : c’est celui de fidélité.

IN. : Votre plus grande réussite ? (pas professionnelle)

C.P. : Je n’ai pas la chance d’avoir une famille, je n’ai ni papa ni maman depuis très longtemps. Alors ma plus belle réussite, c’est ce creuset d’amitié que j’ai su fabriquer et que je garde précieusement depuis très longtemps. Ce cercle d’amis sincères n’est pas tous azimuts mais il est quand même assez large. Et je suis très fier d’avoir tant de jolies personnes autour de moi, de ne jamais m’être disputé avec elles. Il y a un mot qui pour moi résume bien les relations que j’ai avec mes ami(e)s : c’est celui de fidélité. Une fidélité réciproque, de ma part et de la leur. Et puis, mon autre réussite, c’est d’essayer à un moment de se battre contre qui on est pour être un peu meilleur, et d’y arriver.

IN. : Votre plus grand échec ? (idem) ?

C. P. : Mon échec personnel… est de ne pas avoir d’échec personnel, cela rend très inquiet pour le jour où ça va arriver ! Si cela arrive ! Mon Dieu… Est-ce que je vais être préparé ????

Ecrire un livre qui dévoilerait l’envers de la vie personnelle ou publique de personnalités influentes ou célèbres

IN. : Votre plus grand fantasme avouable ou inavouable

C.P. : J’ai un fantasme presque inavouable, mais que je vais quand même vous révéler : je rêve un jour d’aller toucher les étoiles, aller par exemple dans la navette spatiale d’Elon Musk et faire partie des premiers qui iront marcher sur Mars, car je suis un aventurier (rires).

Mais mon fantasme actuel – celui-là très avouable – est d’écrire un livre qui dévoilerait l’envers de la vie personnelle ou publique de certaines personnalités influentes ou célèbres (présidents, chefs d’entreprise, artistes, sportifs, ou il y a encore 3 semaines Elon Musk !) en particulier à travers le prisme des rencontres marquantes inouïes que j’ai eues avec elles. Inspiré par l’idée d’un « itinéraire d’un enfant gâté », ce projet viserait à explorer non seulement les succès et les privilèges, mais aussi les défis, les doutes et les leçons apprises au cours de ces rencontres.

Dans ce livre, je souhaiterais partager des moments authentiques, et mes plus belles anecdotes qui révèlent la réalité derrière les rencontres. Chaque chapitre serait une fenêtre ouverte sur une époque de ma vie qui va du Palace à l’Élysée.

Mon objectif est de transmettre l’idée que la vie est un mélange d’opportunités et de défis, et que chaque échange a contribué à façonner ma vision du monde. En partageant ces récits, je voudrais encourager les lecteurs à apprécier la profondeur des expériences humaines et à comprendre que derrière chaque succès se cache souvent un parcours semé d’embûches. Car chaque puissance a aussi sa part de fragilité. Cela permettrait de montrer que même ceux qui semblent avoir tout réussi ont connu des moments de vulnérabilité et de remise en question

Ce livre serait une célébration de la vie dans toute sa complexité, un hommage à ceux qui, malgré les privilèges, ont su garder les pieds sur terre et apprendre des leçons précieuses. C’est un projet qui me tient à cœur et qui, je l’espère, résonnera avec ceux qui cherchent à comprendre l’envers du décor.

Trop de gens ne savent pas faire fructifier la joie de vivre

IN. : quel est votre bien le plus précieux ?

C.P. : l’optimisme et la joie de vivre. Ça va avec ma vie de tous les jours, sur le plan personnel et avec mon entreprise. C’est très précieux la joie de vivre. Trop de gens ne savent pas la faire fructifier.

IN. :  avec quoi seriez-vous très heureux sur une île déserte ?

C.P. : Le silence. Je ne me vois pas dans une vie normale aller dans un monastère faire une cure de silence. Mais sur une île déserte, le silence devient un atout, il permet une quête sur soi-même et de réfléchir à l’étape d’après. Puisque je suis sur cette île dont je ne vais pas sortir immédiatement, je pourrai en profiter.

* l’Hôtel Littéraire Le Swann, situé au cœur du quartier historiquement proustien de la plaine Monceau et de Saint- Augustin, présente une collection d’œuvres originales sur l’écrivain ainsi que des pièces de haute couture, des photographies, des tableaux, des sculptures. Notre interviewé(e) pose à côté d’une sculpture de Pascale Loisel représentant bien sûr l’auteur d’ « À la recherche du temps perdu »

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L’actualité de Christophe Pinguet et de SHortcut Events

Pour Shortcut Events 2024 « devrait être l’année des records. Les victoires sont au rendez-vous », affirme Christophe Pinguet.
– D’abord sur ses activités de haut prestige liées à l’institutionnel, avec entre autres :
. la panthéonisation de Missak Manouchian
. les Commémorations Internationales des 80 ans du Débarquement en Normandie, à Omaha Beach, en présence d’Emmanuel Macron, de quelque 25 chefs d’Etat et des derniers vétérans.

– L’agence a aussi été très active sur les JO et JO paralympiques de Paris 2024 avec toute l’activation Sanofi, partenaire premium dont la Sanofi Cup Final, avec olympiade interne et un grand spectacle au stade Charléty (7000 personnes, 85 pays, 240 athlètes sanofiens). Elle a également travaillé sur les conventions des 2024 volontaires à l’Unesco ou encore une exposition-événement à la Maison Sanofi.
– Elle a fait le lancement des médailles olympiques et paralympiques pour la maison Chaumet, et pour Louis Vuitton celui des malles olympiques dans lesquelles voyage la torche
– Pour le CIO puis On Location : Shortcut Events a organisé le grand dîner des chefs d’état au Louvre avant les JO et la garden party en prémices des Jeux Paralympiques

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