L’étude de Cisco date de début 2013 mais revient comme un marronnier à chaque article sur l’imprégnation historique des smartphones dans nos vies quotidiennes : notre compagnon de tous les jours devient incontournable et plus nous en sommes dépendants, plus les fabricants se régalent ! D’ici 2016 il devrait y avoir quelque 10 milliards de téléphones intelligents sur le globe. Forcément, les secteurs d’activités traditionnelles s’adaptent et s’arment de leurs plateformes digitales. La banque ne fait pas exception. Avec son établissement 100% online et social, la startup russe Instabank remodèle le B2C de l’industrie bancaire.
Le principe de cette application est novateur sans être ésotérique : permettre l’utilisation des comptes Facebook et Foursquare pour effectuer des transferts plus facilement, payer en ligne et mieux tracer ses factures. Financée par le venture fund Life.SREDA, Instabank espère gagner son pari de marier notre gestion financière avec nos interactions quotidiennes sur les réseaux sociaux, lesquels ont profondément changé nos échanges et nos partages sur la Toile. Avec quels atouts la startup moscovite ambitionne de relever ce challenge historique ? En jouant sur trois tableaux.
Concrètement, en téléchargeant l’appli gratuite – mais encore expérimentale et utilisée par des early adopters – chaque client reçoit automatiquement une carte de crédit virtuelle. Il peut alors y créditer son argent réel pour simplifier ses paiements en ligne. En se connectant ensuite à Facebook, il aura la possibilité d’envoyer de l’argent à ses « Amis » en deux clics seulement, et même y ajouter un message et un visuel au destinataire.
Instrument marketing avant tout ?
Ceux qui disposent d’un compte sur Foursquare peuvent aussi rattacher le lieu exact à chaque paiement effectué, pour mieux se rappeler les détails. L’application a également le mérite d’aider ses utilisateurs à collecter les fonds de ses amis pour l’achat d’un cadeau commun, ou le paiement d’une addition, au restaurant, à l’hôtel ou dans un bar. Enfin, last but not least, en plus de proposer de très esthétiques infographies fournissant les statistiques utiles sur les dépenses et les rentrées, Instabank offre un taux d’intérêt de 10%.
Instrument marketing ou service bancaire ? Viktor Dostov, de la Russian Electronic Money Association répond : « C’est du marketing. De nos jours, les smartphones sont devenus un des canaux les plus importants pour les services financiers, et la principale interface des réseaux sociaux. Il fallait bien combiner ces deux segments et Instabank constitue une belle promesse. »
Dans un pays encore réticent au paiement sur supports mobiles et au social banking, l’application russe dénote par son audace. Si elle ne constitue pas une nouveauté mondiale, Simple aux Etats-Unis ou bien Fidor Bank en Allemagne ayant lancé des projets similaires – Instabank enfonce une porte ouverte et conforte la naissance d’une tendance. La Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont les trois prochaines cibles de la startup russe, qui a prévu d’être sur Android dans les six prochains mois.
Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA
Rubrique réalisée en partenariat avec ETO