Certains secteurs pourtant valorisants et pleins d’avenir peinent à recruter. C’est le cas de l’ingénierie. Pour faire la lumière sur ses métiers méconnus et boudés, Syntec Ingénierie lance une série de BD courtes et claires. Une bonne idée que de passer par l’illustration pour aider les jeunes et/ou lycéen.ne.s hésitant.e.s ou en mal d’orientation.
A longueur de semaines et d’informations, on nous rabâche les oreilles avec les déficits existants ou à venir de professionnel.le.s bien formé.e.s dans des secteurs comme l’industrie ou l’ingénierie. Cette dernière qui a recruté en 2017, 53 000 collaborateurs est une filière en pleine croissance. Mais elle est aussi une filière boudée bien souvent en raison, dès les années lycée, d’un manque de définition précise de ses univers, de renseignements sur les différents métiers et/ou cursus ou de communication sur les débouchés, mais aussi sur leurs applications bien concrètes et les évolutions possibles, une fois le diplôme en poche.
Une nécessaire vulgarisation
Pour remédier à cette méconnaissance et évangéliser les jeunes recrues, Syntec-Ingénierie, fédération professionnelle de l’ingénierie avec près de 400 entreprises adhérentes et 13 délégations régionales, prend son bâton de pèlerin sous la forme d’une série format bande dessinée. Intitulée « Ingénie quoi ? Ce n’est pas ce que tu crois ! », les 5 volumes apportent tout en tas de réponses très pédagogiques, images à l’appui, aux questions éventuelles et récurrentes des lycéen.ne.s. « Nous avons souhaité innover et mettre à disposition des jeunes un support qui leur est familier. Faciles d’accès, les différents épisodes visent à promouvoir de façon ludique et réaliste notre secteur. Nous espérons qu’ils sauront susciter des vocations ! », présente Nicolas Jachiet, président de Syntec-Ingénierie.
Démarche d’autant plus vertueuse qu’il y a urgence. A l’instar du secteur très en vogue des nouvelles technologies ou de l’IA, de ses machines learning et de son deep learning. « L’intelligence artificielle pourrait créer 21 millions d’emplois avec des postes très qualifiés concentrant la valeur ajoutée de l’intelligence humaine », précise Franck Gayraud, DG d’Arcure, PME industrielle spécialisée en Intelligence Artificielle. Elle fera également émerger les nouveaux métiers comme knowledge engineer, data scientist, intégrateur d’IA. Sans parler des métiers aux intitulés futuristes, comme ceux de psy-designer, egoteller pour créer, éduquer et gérer l’intelligence artificielle. Or, en 2017, 34% des recherches dans le domaine de l’IA ont été réalisées par des scientifiques américains, 23% par les Chinois. « Nous faisons face à une pénurie de compétences en IA qui ne fait que se confirmer chaque jour en France. Cette pénurie est aggravée par l’arrivée massive de centres de recherche en IA sur Paris, largement motivée par l’appétit des GAFA pour les talents de l’ingénieur français et l’incroyable attractivité du Crédit d’Impôt Recherches », poursuit le dirigeant d’Arcure.
Pour faire faire face à cette pénurie : la formation. Et ça bouge, ce qui pourrait faire de la France un creuset d’experts et de talents ! A titre d’exemple dans l’IA, 81 écoles d’ingénieurs et 38 universités délivrent 138 cours liés à ce sujet. Parmi eux, 18 masters en IA, regroupant plus de 1000 étudiants, ont été recensés en 2017. Mais pas seulement, « ouverte en mars 2018, l’école Microsoft IA vient d’accueillir sa première promotion », complète Franck Gayraud « Des entreprises comme Google et Facebook organisent des cours pour enseigner à leurs collaborateurs le deep learning et les techniques associées. Après Google et Facebook, d’autres grands groupes internationaux implantent en France des centres de R&D en intelligence artificielle : Samsung, Fujitsu, IBM, Deepmind ». Il y a à l’évidence une carte à jouer et pas seulement dans ce domaine.
La France, creuset en puissance d’experts et de talents
En 4 pages chacune, et illustrées par Héloïse Chochois, les BD décrivent clairement les missions quotidiennes de 5 hommes et femmes exerçant dans dans l’ingénierie**. Réalisée à partir de témoignages de professionnels, l’objectif est bien de lever le voile sur des métiers totalement différents et des profils méconnus et ainsi de casser les clichés en général négatifs. « Il existe beaucoup d’idées reçues sur l’ingénierie. On entend fréquemment que c’est un secteur réservé aux hommes, qui n’emploie que des ingénieurs, ou encore que ce sont des métiers de bureau. Tout cela est évidemment faux ! Avec ces BD, nous souhaitons montrer concrètement le quotidien de professionnels de l’ingénierie. De l’aéronautique aux bâtiments, en passant par l’environnement et le digital, l’ingénierie emploie des hommes et des femmes issus d’horizons très divers mais qui travaillent tous avec un même objectif : améliorer notre quotidien, en le rendant plus agréable, plus durable ou encore plus sûr », confirme Nicolas Jachiet, président de Syntec-Ingénierie.
On part ainsi à la découverte de Christophe, architecte qui travaille comme BIM manager, Charlène, responsable d’études dans l’aviation, Jean-François, ingénieur en sûreté nucléaire, Sahar, écologue et titulaire d’une licence pro aménagement et environnement, et enfin Yannick, data scientist diplômé d’un Master en économétrie.
L’image à l’honneur et l’information en accès libre
Ces supports pédagogiques où l’image joue un rôle essentiel en captant l’attention, seront distribués dans tous les lycées de France et sont déjàen accès libre sur le site www.avenir-ingenierie.fr. De plus, entièrement remanié pour l’occasion, le portail délivre des informations sur l’ingénierie, les formations, les carrières et les entreprises qui recrutent, tout comme sur ses comptes Twitter, Facebook, YouTube et LinkedIn.
Une vulgarisation attractive et didactique qui ne peut qu’aider à une meilleure orientation alors que Parcoursup s’ouvrira dans quelques semaines et que souvent les aspirants ont une idée bien floue de leur avenir à court ou moyen terme.
Cliquez sur chacune des images pour lire l’intégralité de chaque épisode !
* Etude Kyu Lab pour Syntec-Ingénierie sur l’ingénierie française-juin 2017.
** Sahar Kanzari, BIM manager à Artelia, Christophe Phanouvong, BIM manager à Arcadis, Charlène Mari, ingénieure chargée d’études dans l’aviation à Egis, Jean-François Bossu, directeur de la maîtrise des risques nucléaires à Assystem, Noëmie Thebaud, écologue à SYSTRA, Yannick Boireaud, ingénieur économiste en data science à SEGULA Technologies.