Humane espère ne pas reproduire les erreurs du passé et entend construire une technologie “inclusive”, “accessible”, “bonne”, “éthique”, “respectueuse de la vie privée”, “centrée sur l’humain”
« Nous sommes à la veille de l’un des plus grands changements technologiques et cela va vraiment être incroyable pour l’humanité » s’enthousiasmait Bethany Bongiorno sur la scène de SXSW, en évoquant le succès fulgurant de ChatGPT. Mais il manque encore, selon, elle, « un appareil et une plateforme permettant d’exploiter pleinement la puissance de l’IA. »
Une IA « contextuelle » et omniprésente
Avec Humane, la startup qu’elle a co-fondé avec son mari Imran Choudhri, elle travaille justement depuis quatre ans à la création d’un appareil portable, permettant “d’emmener l’IA partout”, associée à une plateforme « qui fournit le contexte dont l’IA a besoin pour atteindre son plein potentiel« .
Peu d’informations ont fuité sur ce fameux appareil, car depuis 2018, Humane se montre particulièrement discret et évasif sur ses projets. Mais à SXSW, le couple d’entrepreneurs en a dit un plus sur sa vision d’une IA “contextuelle” : « avec les progrès de l’apprentissage automatique, plus vous utiliserez votre appareil, plus il apprendra à vous connaître, à connaître vos besoins, votre voix, votre vie. Imaginez une IA tellement alignée avec vous qu’il vous suffira de montrer une paire de chaussures pour savoir si elle est disponible dans votre pointure« .
“Notre appareil est conçu pour nous permettre d’arrêter de regarder nos écrans et de commencer à regarder le monde”
Ou encore : « imaginez un appareil que vous emportez partout avec vous, qui peut utiliser OpenAI pour écrire un de ces e-mails compliqués que nous avons tous à envoyer un jour ou l’autre. Imaginez être capable de poser une question sur une galerie d’art ou un restaurant ou une nouvelle ville, sans avoir besoin de quoi que ce soit d’autre, que d’un smartphone. Et bien sûr, toutes ces actions pourront être réalisées presque instantanément« .
Plus concrètement, selon différentes sources, l’appareil pourrait être équipé de capteurs de mouvements, de vidéo et de microphones, ainsi que d’un projecteur laser, pour afficher des informations. « L’avenir n’est pas sur votre visage » assure en tout cas Imran Choudhri, rejetant ainsi les technologies de réalité virtuelle et augmentée, considérées comme trop invasives.
L’anti-iPhone ?
“Notre appareil est conçu pour nous permettre d’arrêter de regarder nos écrans et de commencer à regarder le monde,” ajoute Bethany Bongiorno, qui, dans sa précédente vie, a notamment participé au lancement de l’iPad. Son mari, lui, a travaillé sur l’iPod et l’iPhone. Et selon lui, le smartphone “a apporté beaucoup de bonnes choses, mais il est évident aujourd’hui que même avec tous ses aspects positifs, il a aussi une part d’ombre, liée notamment à une mauvaise utilisation des données personnelles, à la désinformation et à la méfiance qu’il suscite. Il y a aujourd’hui davantage de barrières entre nous et le monde qui nous entoure”.
Pour ces raisons, Humane espère ne pas reproduire les erreurs du passé et entend construire une technologie “inclusive”, “accessible”, “bonne”, “éthique”, “respectueuse de la vie privée”, “centrée sur l’humain”, ou encore “transparente”. “Il est essentiel de rétablir la confiance pour que les interfaces homme-machine évoluent véritablement,” martèle ainsi Bethany Bongiorno.
Avec cette vision, Humane a déjà convaincu de nombreux investisseurs et des partenaires technologiques comme Microsoft, OpenAI, LG et Volvo, dans le but “de construire le prochain ordinateur mobile personnel”… Ses fondateurs promettent de dévoiler quelque chose de plus concret “d’ici quelques mois”.