On aurait pourtant pu penser qu’après la pandémie – si elle est vraiment terminée – les Français n’auraient qu’une envie : se précipiter hors de leur domicile et enfin faire la fête avec d’autres. Eh bien non, un Français sur deux, selon l’Observatoire Cetelem, préfère nettement le cocooning aux sorties. La vie sociale est passée en arrière-plan, certaines activités sont en net recul depuis trois ans : 39% de nos concitoyens reconnaissent se rendre moins souvent à un spectacle ou faire la fête, 35% vont moins au restaurant, et 31% font moins de shopping. Finis les bains de foule : 65% déclarent ne pas aimer se trouver dans des grands rassemblements. Je ne vous citerai pas tous les chiffres de l’étude mais ils sont éloquents.
La crise sanitaire a laissé de fortes traces sur le vivre ensemble, créant une nouvelle normalité inquiétante, une distance entre les gens qui s’est accrue. Certes, nous n’en sommes pas encore à vivre le phénomène des hikikomoris, ces, adolescents ou jeunes adultes japonais, qui vivent reclus chez eux, sans aucun contact social depuis au moins six mois. Mais gare à la contagion.
Et si, comme l’affirme la psychanalyste Sophie Brau, le repli sur soi était « avant tout une maladie du désir » ? Risquons-nous de devenir des êtres assistés ?
*La Civilisation du Cocon, Vincent Cocquebert , Editions Arkhé
** zOOm de l’Observatoire, deuxième volet consacré aux « pratiques et moyens pour se faire plaisir au quotidien ». Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 19 au 23 mai 2022
***La tentation du repli, Sophie Braun, éditions Mauconduit