Hérézie pour Alerte : la pauvreté se lègue de père en fils, comme une entreprise ou une fortune…

Hier démarrait la première campagne d’Alerte. Ce collectif créé en 1994 sous l’impulsion de l’Uniopss est un lieu de réflexion et d’échanges sur la pauvreté et l’exclusion qui regroupe entre autres, Action contre la faim, EMMAÜS France, Médecins du monde ou encore l’Armée du salut. Sa vocation est de porter auprès des pouvoirs publics et de l’opinion la parole des personnes en situation de précarité et d’exclusion, et d’influer sur les politiques de solidarité à mettre en œuvre.

Pour cette première prise de parole, agence et annonceur décident de communiquer sur l’hérédité qui semble comme fatale d’une génération à l’autre, et surtout comment faire en sorte pour lutter contre ce déterminisme social. « En France, il faut toujours en moyenne six générations pour espérer sortir d’une situation précaire« , explique-t-on à l’agence. « Une fatalité qui condamne les enfants avant même leur naissance et qui démontre encore aujourd’hui une frontière étanche entre les différentes strates sociales« . La pauvreté se lègue de père en fils donc, comme l’entreprise ou la fortune le fait dans d’autres familles plus chanceuses, faisant persister, sur des dizaines d’années, les inégalités.

Pour symboliser cette cynique réalité, Hérézie et Alerte ont pris le parti de détourner des devantures de commerces de proximité, souvent également héréditaires, comme des cafés, pharmacies ou petites industries, pour montrer au plus grand nombre que la pauvreté aussi, se transmet de « Père en fils ». Les affiches, en plus de sensibiliser, invitent à l’action par le biais d’un QR code renvoyant vers une pétition nationale.

C’est l’incontournable typographe et lettreur, Vincent Audoin, ayant notamment peint, au sein de son collectif Lettreur&Gold, les enseignes présentes sur les façades de films de Wes Anderson, qui est à l’œuvre sur cette campagne.

Pour ce projet, le typographe a créé à la peinture depuis son atelier, des lettrages uniques inspirés des commerces sur lesquels ils seraient apposés. Pour s’incarner sur les façades, c’est ensuite le talent de François Peyranne à la photographie et à la retouche qui s’est exercé dans un souci d’éco-responsabilité.