Les « techies », interrogés par Trainline et BDM, veulent aujourd’hui travailler pour la HealthTech ou la GreenTech. Le confinement a été pour eux l’opportunité de réfléchir aux secteurs porteurs et leur a aussi permis de se former.
Il y a parfois loin de la coupe aux lèvres mais cela n’empêche pas les pros de la tech de rêver et de dire tout haut des envies qu’ils avaient l’habitude de susurrer tout bas. Le confinement a été l’occasion pour de nombreux « techies » de faire leur introspection et de se poser les questions qui comptent pour leur avenir. Durant ces huit semaines où notre pays a été mis sous cloche, 90% des professionnels de la tech ont télétravaillé à temps complet. A peine 6% d’entre eux ont passé une partie de la semaine dans leur bureau et le reste à leur domicile et seulement 4% sont allés chaque jour sur leur lieu de travail habituel. Coincés chez eux, ils ont eu tout le loisir de réfléchir aux secteurs et aux technologies qui risqueraient de devenir tendance cette année.
De la parole aux actes
Pour mieux connaître leurs opinions, la plateforme indépendante spécialisée dans les voyages en train et en bus Trainline a demandé à BDM qui accompagne au quotidien les professionnels du digital d’interroger 926 personnes travaillant dans le développement et la gestion de projet, le design, le support IT, le réseau et l’intelligence artificielle. Pour ces sondés, les spécialités qui vont faire le plus parler dans la tech cette année seront, dans cet ordre, la HealthTech (66 %) la GreenTech (63 %), la BioTech (42 %), la FoodTech (25 %) et l’AgriTech (24%). « Ces secteurs sont ceux qui’ s’approchent le plus du bien-être et de l’amélioration de nos modes de consommation, analyse Flavien Chantrel, le responsable éditorial du BDM qui a mené l’enquête pour Trainline. Les professionnels de la tech souhaitent aujourd’hui donner un sens à ce qu’ils font et il est donc logique que la santé arrive en tête de leurs priorités. Cette étude confirme d’ailleurs des tendances qui existaient avant la pandémie ».
Voeux pieux ou réels projets?
On peut toutefois se demander si les résultats de cette enquête ne se contentent pas de montrer les vœux pieux des « techies ». Si un sondage interrogeait les salariés des fabricants d’armements sur leurs envies pour l’avenir de la planète, la plupart d’entre eux parleraient de paix et d’amour et non pas de guerre et de haine. Flavien Chantrel estime pourtant que les souhaits profonds des professionnels de la tech pourraient avoir un réel impact sur l’avenir de ce secteur. « Les profils très recherchés n’ont aujourd’hui que l’embarras du choix pour choisir un employeur et la plupart d’entre eux auront tendance à privilégier un projet qui présente des garanties plus éthiques, résume l’expert de BDM. 94% des sondés nous ont ainsi expliqué qu’ils n’hésiteraient pas à quitter la société qui les emploie si elle ne correspondait pas à leurs valeurs ».
55% des techies se sont formés pendant le confinement
Concernant les technologies les plus « tendance » en 2020, la cybersécurité arrive en première position puisqu’elle est citée par 62% des professionnels interrogés. Elle devance d’un point seulement l’Intelligence Artificielle (61%). La 5G, sujet particulièrement d’actualité puisque son déploiement devrait commencer dans les prochains mois, complète le podium (53%). Sans surprise, la data est également bien positionnée, en quatrième place, devant la réalité virtuelle, l’internet des objets et la blockchain. Cette enquête montre, en outre, à quel point les pros de la tech n’ont pas perdu leur temps pendant le confinement. Avant l’arrivée de la pandémie en Europe, près des deux-tiers de ces spécialistes déclaraient vouloir monter en compétences dans l’année via une formation, que ce soit en présentiel (30%), gratuitement en ligne (26%) ou en payant en ligne (18%). La plupart d’entre eux n’ont pas attendu le second semestre pour concrétiser leurs envies puisque 55% du panel a profité de l’ enfermement pour le faire. Les formations gratuites en ligne sont sorties grandes gagnantes de cette période sans précédent puisqu’elles ont séduit 34% des sondés, loin devant les webinars (20%) et les formats payants en ligne (12%). « Ce dernier chiffre est faible car il est encore très compliqué pour un salarié de se faire financer des cours sur internet », explique Flavien Chantrel. Cela pourrait rapidement changer si la pandémie continue à faire des siennes dans les prochains mois…