Jouer avec la nourriture, en faire une œuvre d’art… de l’esthétique au gourmand en passant par le dégoulinant et le minimaliste. Elle dépasse ses fonctions primaires, elle devient plus que jamais expression créative.
En 2016, on ne se nourrit plus pour vivre, on vit pour se nourrir. Trop de pression, la crise, on cherche à échapper à une routine oppressante et on s’offre des moments OFF ; une parenthèse sans privations. Place à la génération foodporn, celle qui s’extasie à la vue de la nourriture et qui passe son temps à regarder des recettes, des blogs (Tasty, Buzzfeed food), Top Chef… La bouffe nous en met plein la vue. Bienvenue à l’époque du beau et bon !
Fat and Furious burgers, le site haut en calories
Patissez s’est fait une réputation internationale avec ces milkshakes fous.
Cette petite pâtisserie de Canberra les a d’ailleurs nommés Freakshakes
Tu es ce que tu photographies
La gourmandise se partage, il y a une vraie surenchère du « manger beau » sur les réseaux sociaux : Sonic (chaine de fastfood) a même développé des milk-shakes carrés pour avoir le cliché parfait sur Instagram. Chez soi, au resto du coin ou dans un oasis perdu, ce réflexe que nous avons adopté de photographier notre plat sous son plus beau jour est indicateur d’une réelle fascination pour la nourriture. Consommer du « normal » ne suffit plus.
Olive Hummer
Après le multicolore, le look Galaxy s’installe
Clichés parisiens
Un petit tour des restaurants les plus instagrammés à Paris. Tellement artsy, on oublierait presque qu’on y va pour manger : Fich, Obermamma, Le clint, Loup, La mangerie, Season, Sinople, PNY, Obladi, Tenbelles, Bootcafé, Maison Bastille…
Loin de l’indus’, le DIY
Le partage se faisait avec sa grand mère autour du four, aujourd’hui nous avons troqué notre carnet de recettes contre des tutoriels vidéos et photos disponibles 24/24. Mettre en scène nos plats pour un rendu esthétique est devenu accessible grâce à des plateformes de partage, comme Pinterest. Pimpez votre plat de coquillettes ou tentez une recette trans : brookie, cronut…
Cette tendance lourde (d’ailleurs ne dépasse pas t’elle le stade de tendance ?) s’exploite naturellement dans le marketing. Nos emballages troquent leurs allégations contre des visuels alléchants.
Expérience et sensorialité
Certes le packaging a toujours connu la mise en scène des ingrédients, mais aujourd’hui on se prend la nature en pleine face. L’aliment prend la pose (quasi-érotique?).
Superlatifs
EXTRA, ULTRA, GIANT, OMG ! On met en avant l’ingrédient de manière excessive. Souvent, l’image se substitue aux mots.
Show : poses langoureuses pour pauses gourmandes
A croquer : on se laisse émerveiller par cette nature morte d’Ekselence.
Des atouts au garde-à-vous
Tesco sort le barbeuq’, comment y résister ?
Un boucher qui égorge des haricots et enficèle des lentilles
Prises d’en haut, Instagram style
Aliments en postures suggestives, Tcho, très chaud !
Glossy
Esprit vintage
Cookie mafia : les gangsters gourmets dealent du sans gluten
Hey, Stripper ! Des bouteilles et des briques gorgées de fruits se dévoilent…
Explosion de plais… de cerise
Pita pizza babes…bases
Orgie : toujours plus de zoom, quand l’obscène devient gourmand
Presque réel, tellement gourmand
Le champignon, à l’aise devant l’objectif
Le produit mis en vitrine
Pulpeux
Fruits do it better !
Trash : style expérimental, on ose et on surprend
Un tableau de gourmandise et de générosité. Oumph réussit haut la main à nous faire saliver !
Saucisse bondage et rouge sang. Krasnogorie veut dire montagnes rouges. Le pattern viande est en fait un trompe l’œil, regardez plus près…
En apesanteur
Attention fruits sexy pour grandes chaleurs
L’Agent Provocateur de la glace… Tellement bon, c’en est scandaleux
Délicat
La fête dans le cake
Mise en abîme de mise en scène
Food en 2016 ? Un spectacle dans l’assiette !