23 janvier 2013

Temps de lecture : 2 min

Guerre du sexe contre guerre des armes

A l’étranger depuis dix jours, je n’ai de nos engagements militaires que les titres de la presse sur le net. Pas de télé, pas d’info en continu… Comme une actualité qui arriverait à l’ancienne, un peu refroidie. Cela permet de se souvenir de quelques mythes. En particulier celui de Lysistrata, inventé il y a 2500 ans.

Pour nos dirigeants des propos définitifs et des attitudes dites « martiales »

Ils n’ont pas été élus pour faire la guerre et se retrouvent en première ligne. Presque, les armes à la main. Alors bien sûr, ils adoptent, comme on dit, une attitude « martiale » du nom de la divinité latine, Mars, dieu de la guerre. La guerre existe depuis toujours, malheureusement doit confesser le mythologue réaliste : guerre préhistorique (puis historique) de conquête et de défense de territoire, guerre de civilisation des Grecs (les anciens) contre les « Barbares », guerres d’ego démesurés entre cités de la même langue et de mêmes divinités…

Quelle attitude pour les femmes de ces dirigeants devenus soldats ?

Dans la mythologie, les récits de repos du guerrier sont abondants. Le gars est engagé. Rentré chez lui, en permission ou définitivement, sa compagne est aux petits soins : culinaires, sexuels et autres douceurs pour contrebalancer la rudesse du combat, le stress des enjeux, l’engagement viril. Majoritairement, en cas de conflit, on laisse les filles et les femmes à l’arrière, comme elles seules sont susceptibles, physiologiquement, de renouveler le groupe. Elles soutiennent le moral et assurent l’avenir. De l’arrière à la passivité, il y a un grand pas qu’un poète grec refusa.

Le mythe de Lysistrata et le rôle du féminin actif en temps de guerre.

Le Coluche d’il y a 2500 ans, un certain Aristophane, polémiste et auteur de comédies en eut marre de ces guerres à répétitions, de ces fils qui partaient, tombaient, de ces otages incessants entre cités rivales. Il inventa le mythe de la guerre du sexe. Puisque les femmes ne faisaient pas la guerre (et qu’elles ne votaient pas à l’époque), elles feraient la grève du sexe tant que les hommes n’auraient pas déposé les armes et qu’elles ne seraient pas nommées « général en chef » à la place des hommes. Voici quelques vers du poète grec :

« Si le doux Amour et la déesse de Chypre répandent
l’attrait du désir sur notre sein et sur toute notre personne, s’ils
inspirent aux hommes l’ardeur de la passion, j’espère que les Grecs
nous donneront un jour le titre de général en chef.
Le Magistrat – Par quel exploit ?
Lysistrata – Pour avoir fait enfin cesser leurs folies et leurs courses
en armes sur le marché. »

Il paraît que cela a marché… Quelque temps !

 
Face à l’attitude de Mars, l’attitude de Vénus.

Sans vouloir entrer dans le débat de la justesse de telle ou telle intervention, le mythologue rêve qu’avec Facebook et Twitter et les autres… qui peuvent jouer un joli rôle dans les libération des peuples, les filles s’interrogent. Par-delà les frontières, les causes, les religions, ne pourraient-elles pas comme celles de Lysistrata rejouer une scène de la guerre/ grève du sexe ? On n’arrêtera sans doute pas les guerres mais on pourrait en réduire la durée. La paix par le désir.

Guerre du sexe contre guerre des armes. Qui gagnerait…. ?
On sait qu’au sommet de l’état, certaines sont déjà très adeptes des « tweets ciblés »…

Georges Lewi, Mythologue, spécialiste des marques
Blog : www.mythologicorp.com

  

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