Quelles saveurs pour le futur de la cuisine ? Entre technologie, prises de conscience ou découvertes… nous ne manquons pas d’ingrédients. Tour d’horizon des mutations en cours.
Les innovations s’enchaînent, la tech progresse et les préoccupations des consommateurs évoluent chaque jour. Le digital y joue un rôle central que ce soit d’un point de vue technologique ou idéologique. Il continuera à bouleverser et transformer nos usages, notre façon de shopper et de nous informer.
Le digital au service du « bien manger » ? Aujourd’hui, il va encore plus loin, en ouvrant la voie vers de nouvelles expériences, voire de véritables révolutions d’usage, accompagnant les mutations observées dans nos comportements alimentaires. En effet, l’envie de « manger mieux » se développe chaque jour au sein des foyers avec une nette préférence pour le fait maison, les produits frais, le bio et les filières d’approvisionnement courtes.
Les applications dédiées et objets connectés se multiplient ainsi pour faciliter encore plus les besoins des Français, en leur donnant la possibilité de manger mieux et plus sain. Bien manger signifie aussi mieux manger, plus responsable, à l’image des applications qui viennent proposer des solutions accessibles à tous pour limiter le gaspillage alimentaire et favoriser l’esprit collaboratif à grande échelle (des industriels aux petits producteurs jusqu’au grand public). Une dose d’inspirations pour saisir toutes les opportunités de la transformation digitale.
Tech & food
Intelligence artificielle & cuisine cognitive : l’intelligence artificielle ouvre le début d’une révolution en cuisine. Après les objets connectés, l’électroménager hyper perfectionné, ce sont les robots chefs qui tendront à se démocratiser. Avec le Chef Watson, les ingénieurs d’IBM ont crée un robot capable d’imaginer de nouvelles recettes inédites. Plus de 10 000 ont été intégrées et le robot Chef ressort des milliers d’associations de saveurs avec une vraie force de création en s’adaptant à nos régimes ou encore aux aliments dont on dispose.
Data revolution : applications pointues pour analyser nos aliments et décrypter nos étiquettes, smart plate, objets connectés, bracelets… La Big data n’a pas fini de révolutionner le food et d’influencer nos modes de consommation. Ces technologies sont désormais accessibles à tous les publics et tendront à se démocratiser pour devenir une norme dans les prochaines années.
Les biotech : les biotechnologies se sont emparées de l’alimentation. AGM (animaux génétiquement modifiés), agro-culture, aquaculture… Une véritable course au clonage et aux modifications génétiques de la chaîne alimentaire s’opère aux quatre coins du monde avec l’ambition de préserver l’environnement et résoudre la crise de l’élevage.
Nouveau paradigme des protéines
Le déclin de la viande – désamour et scandales sanitaires : entre les scandales sanitaires et les recommandations alarmantes de l’OMS la viande a complétement perdu la cote. Au delà de l’aspect santé il y l’argument moral de la souffrance animale mais aussi environnemental (l’élevage : principal responsable des gaz à effet de serre produit 18% d’émissions de CO2, monopolise 70% des terres arables de la planète et 23% des ressources en eau). De ce fait émergent de nouveaux comportements responsables comme la montée du flexitarisme, des protéines végétales, la démocratisation des insectes ou encore des algues, la production de viandes et lait en éprouvettes et le retour des boucheries artisanales.
L’intestin, 2ème cerveau
Alimentation santé, je suis ce que je mange : l’intestin est un organe extrêmement précieux et complexe qui contient des millions de neurones. Comme le cerveau, le tube digestif dispose de neurones connectés entre eux qui émettent des signaux lui permettant de se contracter et de participer à la digestion. Les chercheurs commencent à peine à décrypter cette conversation secrète. Ils se sont aperçus par exemple que notre cerveau entérique, celui du ventre, produisait 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur qui participe à la gestion de nos émotions. Il y a un vrai dialogue entre l’intestin et le cerveau, les émotions et l’anxiété, voila la grande nouveauté.
Tendance aux intolérances alimentaires, un phénomène sociétal identitaire : une récente enquête indique que 30 % de la population déclarent une allergie alimentaire alors que le taux réel est inférieur à 4 %. Régimes santé, engagement éthique (végétarien, vegan,…), allergies, religion… les motifs sont nombreux et se multiplient. Le digital y joue chaque jour un rôle central, car c’est souvent sur le web et les réseaux sociaux que les premières convictions naissent et se partagent à l’échelle mondiale. De plus en plus d’offres et beaucoup d’opportunités arrivent pour répondre à ces nouvelles attentes.
Photo de Une : Lernert & Sander