Comprendre l’Empire du Milieu n’est pas chose aisée pour les Occidentaux… Frédéric Raillard, le co-fondateur de FF GROUP analyse chaque semaine pour BFM Business et INfluencia le premier marché du monde à travers cette chronique social media inédite. Depuis plus d’un an Fred décrypte cette Chine ultra-connectée qui compte près de 800 millions de netizens en partageant ce qu’il a vu, lu et entendu sur Weibo, WeChat, Huaban, Youku. INfluencia est partenaire de cette aventure…
HotTopic : Leonardo Di Caprio et son Oscar déclenchent le délire sur les réseaux
Comment Leonardo Di Caprio et son « Oscar », enfin décroché, après 22 ans de carrière, auraient-ils pu échapper aux commentaires en Chine ? Le Baidu Index a même affirmé que c’était le plus haut score jamais réalisé sur le web chinois par une cérémonie des « Oscar », avec 2, 5 milliards de media impressions. Pas étonnant, car l’acteur est adoré en Chine, et pour plusieurs raison. Il y a peu d’acteurs hollywoodiens connus et reconnus dans les villes de Chine, hors Beijing et Shanghai. Ce qui n’est pas le cas de Leonardo Di Caprio populaire partout et sujet de beaucoup de memes publié sur les réseaux sociaux et dans lesquels il est détourné dans plein de situations différentes. Il est un vrai sujet d’inspiration sur Internet depuis des années. De plus, les Chinois s’amusent également du fait qu’il était un beau gosse avant, et que petit à petit, en vieillissant, en s’épaississant et en étant plus drôle, il est devenu ce qu’ils appellent un “uncle”.
Les Chinois adorent son évolution. Un événement dont ont aussi bénéficié les marques en termes de communication grâce aux « dai gou » (ces femmes chinoises qui profitent de leurs voyages à l’étranger pour acheter énormément de produits afin de les revendre en Chine) qui ont fait une énorme promotion spéciale pour célébrer l’ »Oscar » de Leo Di Caprio. Collant ainsi aux habitudes des Chinois, dingues de l’activation commerciale. Mais la retransmission des « Oscar » a suscité aussi beaucoup d’ironie à propos de toutes ces stars qui essaient de gagner des awards sans jamais ou presque les décrocher. Telle Katy Perry qui n’a toujours pas eu son Grammy, en a fait les frais sur la toile. A voir ici.
HotBrand : Harper’s Bazaar cartonne avec sa « Une » de « Boys love »
Les magazines de mode, ici, appartiennent à une ancienne industrie : le papier qui est en totale opposition avec le digital. Si certains sont en situation d’urgence d’autres sont arrivés à très bien à réinventer leur business model. Comme Harper’s Bazaar qui s’est donc illustré cette semaine avec, sur sa cover, Hu Ge et Huo Jianhua, deux très beaux acteurs de la télévision chinoise. Surfant ainsi sur le goût des Chinoises pour l’homosexualité masculine, comme nous l’avons évoqué la semaine dernière. Elles aiment voir deux hommes dans leur intimité, et parfois plus. Cette « Une » n’est pas tendancieuse mais montre des situations -shootés par la photographe chinoise Chen Man- dans lesquelles les deux hommes sont ensemble : dans la neige… S’appuyant simplement sur cette tendance du “Boys Love”, il a ainsi fait un carton total avec 50 000 exemplaires vendus le premier jour, et un total de 380 millions de media impressions. Déclenchant même dans la foulée un marché parallèle de revente où les prix étaient multipliés par 20. A voir ici.
HotPost : La régulation de l’Internet chinois se durcit
La censure est un sujet inépuisable en Chine. Et il en est donc encore question suite à l’arrêt de cette série chinoise traitant de l’homosexualité, dont nous avons récemment parlé, par le Bureau de Diffusion des Informations. Ne lâchant rien ce dernier a publié un post dans lequel il énumère les nouveaux sujets tabous à la télévision et les plateformes vidéos en Chine. Parmi lesquels, l’homosexualité, le sexe en dehors du mariage, le one night stand, la romance entre adolescents ainsi que les histoires d’esprits, de fantômes et de superstitions. Ce dernier sujet faisant partie de la Chine antique est bien ancré dans la société chinoise. Il y a eu 147 000 retweets le premier jour sur Sina Weibo et des réactions virulentes de la part des jeunes qui y voient un retour en arrière.
Se demandant ce qu’ils vont pouvoir regarder à la télévision et sur le web. Mais aussi jusqu’où cette logique ira. Comme par exemple interdire les produits Apple à cause de son nouveau CEO, ouvertement homosexuel. Une proscription qui viendrait s’ajouter à celle de la semaine dernière et qui concerne les entreprises étrangères privées de publier des contenus sur la toile en Chine. Tout cela pour avoir plus de contrôle sur la télévision et surtout du web chinois. A voir ici.