« ffollozz est la première école de marketing d’influence en France », Frédéric Abecassis

Les chiffres montrent, tout d’abord, que les annonceurs investissent de plus en plus d’argent dans la communication d’influence et de moins en moins dans la presse et la télévision.

INfluencia : quelle est la genèse de votre école ?

Frédéric Abecassis : l’idée de créer cette école est née en 2021 lorsque j’ai rejoint l’Institut supérieur des médias (ISCPA) du groupe IGS. Plusieurs éléments expliquent notre décision. Les chiffres montrent, tout d’abord, que les annonceurs investissent de plus en plus d’argent dans la communication d’influence et de moins en moins dans la presse et la télévision. Cette évolution est logique car le seul moyen aujourd’hui pour toucher les 15-24 ans est de communiquer auprès d’eux sur les réseaux sociaux. Pour les séduire, les « ads » sur les fils d’actualité ne fonctionnent plus. Il faut qu’une marque se rapproche d’une personne qu’ils connaissent, c’est-à-dire d’un influenceur. Ce secteur voit, par ailleurs, apparaître de plus en plus de nouveaux métiers comme « chef de projet influence », « chief influenceur officer » ou « talent manager » qui est le nouveau nom de ceux qu’on appelait auparavant « impresarios » ou « social media manager ». Une fois que la décision a été prise de fonder cette école, nous avons dû obtenir l’aval du rectorat et toutes les autorisations nécessaires avant d’intégrer nos premiers étudiants.

Certains parents sont encore réticents face à l’influence et ils ont tendance à faire des amalgames lorsqu’ils entendent parler d’affaires comme celle entre Booba et Magali Berdah.

IN : quels sont les cursus que vous proposez aujourd’hui et combien d’étudiants formez-vous ?

F.A. : nos 13 premiers étudiants suivent depuis le mois de septembre dernier une 3^ème année de bachelor en alternance. Ils ont, pour la plupart d’entre eux, passé des BTS communication ou commerciaux et deux viennent de l’ISPCA qui est notre école partenaire. Une fois acceptés par ffollozz, ils passent une semaine et les deux jours suivants en entreprise avant de suivre des cours pendant trois jours. Ce rythme de 7 jours ouvrés en agence et de 3 jours sur les bancs de l’école va durer toute l’année. Ces élèves sont ceux qui, parmi les 30 postulants qui ont passé le concours, ont été notés au moins 10/20 lors des épreuves d’admission qui comprennent deux écrits à distance et un oral en visio ou en physique. Nous espérons accroître le nombre d’élèves d’au moins 50% à la prochaine rentrée. Nous allons aussi ouvrir au mois de septembre prochain un master qui devrait compter une quinzaine d’étudiants. Nous allons ensuite attendre deux ou trois promotions d’élèves qui pourront témoigner de leurs expériences avant de proposer un cursus complet post-bac. Certains parents sont encore réticents face à l’influence et ils ont tendance à faire des amalgames lorsqu’ils entendent parler d’affaires comme celle entre Booba et Magali Berdah. En 2025, nous souhaiterions accueillir une centaine d’étudiants dans notre école.

IN : en quoi consiste la formation académique de votre cursus ?

F.A. : ils suivent des cours de communication, apprennent les bases et l’histoire de l’influence et découvrent les différences entre les réseaux sociaux. On leur montre aussi comment interpréter les datas afin de pouvoir analyser leurs campagnes et on leur dit comment choisir un influenceur plutôt qu’un autre pour tel ou tel produit et telle et telle cible. Des cours leur sont également prodigués sur le droit et l’éthique. Mais les programmes les plus populaires sont ceux liés à la création de contenus. Pour notre futur master en deux ans, la première année sera assez généraliste et la seconde comprendra des cours plus spécialisés notamment sur l’influence politique et la communication de crise. 

IN : à quels métiers se prédestinent vos étudiants ? 

F.A. : ils souhaitent tous travailler dans l’univers de l’influence sans pour autant vouloir devenir influenceurs. La plupart aimerait rejoindre des agences d’influence ou de créateurs de contenu et deux ou trois voudraient être recrutés par des annonceurs. 

Ce nom est une contraction du mot « follower », « oser » et « Magicien d’Oz».

IN : où se trouve votre école ? 

F.A. : sur le campus du groupe IGS près du Canal Saint-Martin dans le 10^ème arrondissement à Paris. 

IN : pourquoi avoir baptisé votre école ffollozz ? 

F.A. : ce nom, qui est le fruit d’un long brainstorming, est une contraction du mot « follower », « oser » et « Magicien d’Oz». Comme nous ne voulions pas de problème de copyright avec les ayants droit du roman américain, nous avons eu l’idée de mettre deux « z » à la fin de notre nom et une personne autour de la table ce jour-là nous a proposé de l’écrire également avec deux « f » afin de renforcer son originalité.

IN : existe-t-il d’autres écoles comparables à la vôtre en France ?

F.A. : des écoles en communication proposent des formations sur l’influence mais aucune école est spécialisée sur ce secteur. Nous pensons toutefois que notre modèle va bien finir par être copié un jour ou l’autre.

Le 20 mars prochain nous organisons sur notre campus un colloque sur le marketing d’influence

IN : le monde de l’influence souffre aujourd’hui d’une assez mauvaise image et rares sont ceux qui connaissent les différents métiers liés à ce secteur. Comment allez-vous changer cet état de fait ?

F.A. : nous allons communiquer en organisant notamment le 20 mars prochain sur notre campus un colloque sur le marketing d’influence. Des sociologues, des experts spécialisés dans les médias, des agences et des influenceurs seront présents pour parler, d’une manière assez académique, de ce secteur en plein boom.