Le potentiel des Français est indéniable. Notre culture, notre histoire et notre éducation font de nos concitoyens, un peuple plein de ressources et d’idées. Mais savons-nous vraiment tirer profit de cette énergie créative ?
Pour évaluer ce vivier et comprendre les problèmes qui conduisent à une non optimisation du talent à la française, Occurrence, cabinet d’études et conseil indépendant, a dressé pour l’association Ticket for Change, un état des lieux de la volonté citoyenne qui peut animer les Français. L’étude se focalise sur les principaux sujets de société qui préoccupent nos compatriotes mais aussi sur leur envie de passer à l’acte. Et s’ils agissent, dans quel domaine se sentent le plus à l’aise ? Et surtout, disposent-ils des outils nécessaires pour agir ? Moult questions qui amènent des réponses chiffrées et intéressantes. Par exemple, la santé (64%), la sécurité (53%) et l’emploi (49%) arrivent en tête des préoccupations de nos concitoyens. Etonnant de voir la sécurité arriver en deuxième position quand on parle de talent, ce qui démontre bien à quel point nous vivons une période anxiogène…
L’étude révèle aussi que 94% d’entre eux souhaitent agir, 35% ont même eu une idée concrète. L’environnement (32%), la santé (32%), la sécurité (26%) et les droits (26%) sont les domaines d’action privilégiés. La France pays des idées est un vrai réservoir d’hommes et de femmes désireux d’avancer mais n’ayant pas trouvé les moyens de le faire : l’indice du gâchis de talents culmine même à 74… Une situation d’autant plus dommageable en ces temps de changement social et qui trouve sa source dans de nombreux facteurs. Le financement (50%) et le temps (43%) sont les principaux freins perçus comme responsables de l’inaction. A l’inverse, le temps (53%), la confiance en soi (52%) et le « bon moment » (36%) sont les leviers mis en avant par les Français, qui ont déjà contribué à résoudre un sujet de société.
Selon les âges et le niveau de diplôme, ces résultats démontrent le vivier dont la France se prive. Pour Céline Mas, directrice générale associée du cabinet Occurrence : « L’étude révèle un véritable potentiel d’engagement chez les Français qui, très largement (94%), ont envie d’agir pour relever les défis de notre société. Le gâchis de talents est surtout d’ordre opérationnel, posant la question cruciale des structures et moyens existants et à inventer pour réaliser ces vocations. En définitive, ces résultats dressent un tableau du pays offensif pour l’avenir : sous réserve de proposer des leviers et de l’accompagnement calibré, les Français sont en mouvement et prêts à transformer la société ». Certes, l’environnement structurel permettant d’entreprendre n’est pas parfait. Mais il existe et offre les conditions et les outils pour agir et mettre en place les projets. Il doit surtout être amélioré tout comme la confiance des Français qui doit se renforcer. Car même avec le meilleur système permettant d’agir et de faire éclore les talents, il faudra bien réussir à chasser le pessimisme ambiant qui plombe la motivation hexagonale…