L’adblocking se porte bien en France. Normal, les consommateurs sont intelligents et leur tolérance à l’intrusion arrive à ses limites… Les chiffres de la dernière étude Connected Life 2017 de Kantar TNS confirment la forme olympique du bloqueur de pub…
On a souvent tendance à dire que les Français sont en retard et n’arrivent pas à consommer comme aux Etats-Unis, au Japon ou en Chine. On fait des louanges du taux d’engagement des consommateurs chinois que l’on aime à comparer (au prorata du nombre d’habitants) aux consommateurs Français. Mais certains oublient souvent de dire que ces marchés sont sclérosés par une surconsommation de produits et de medias comme les USA ou le Japon. Ou bien encore que l’on a affaire à des marchés naissants et des consommateurs tout frais et naïfs percevant, pour l’instant, les marques et la publicité comme des compagnons du quotidien.
Le consommateur français est mature, et pour le séduire, il faut faire preuve de créativité, de générosité et d’audace. Et si l’on se fie au dernier opus de l’étude, Connected Life 2017 réalisée par Kantar TNS, ils sont encore nombreux, annonceurs, médias et publicitaires, à ne pas avoir bien compris où cibler nos chers compatriotes… Car avec 34% d’utilisateurs d’adblockers, la France est, tout comme l’Allemagne (39%), un des « grands pays économiques » où le phénomène est le plus accentué : Etats-Unis 25%, Royaume-Uni 27%, Chine 21% et Japon 13%. Elle se situe d’ailleurs au-delà de la moyenne européenne qui est de 30%. Et dans le monde, près d’un internaute sur cinq (18%) déclare avoir installé un adblocker. Un phénomène qui se révèle moins prégnant en Asie (16%) et encore moins au Moyen Orient et en Afrique (6%).
2 fois plus d’utilisateurs d’adblockers en France que la moyenne mondiale
Des chiffres que corroborent d’autres résultats de l’étude. C’est en Europe (39% vs 34% dans le monde), et notamment en France (46%) que le sentiment « d’être poursuivi par les marques sur internet » est le plus marqué ; quand dans le même temps, l’enthousiasme des Français à l’égard du « brand content » se révèle moindre que dans d’autres régions.
Avec de telles statistiques de rejets, la personnalisation et les contenus sociaux pourraient être, selon l’étude, deux moyens pour s’adresser aux utilisateurs d’adblockers. Les marques ont une occasion de renforcer leurs stratégies de messages personnalisés, sans pour autant être intrusives. Car une proportion significative des utilisateurs d’adblockers (30% en Europe, 21% en France) reste favorable à des « publicités adaptées à leurs goûts et centres d’intérêts ».
Quant à la communication sur les réseaux sociaux, qui n’arrivent toujours pas à trouver sa vitesse de croisière, elle a un énorme boulevard avec 72% des internautes équipés d’adblockers, qui consultent aux moins une plateforme sociale toutes les semaines…