17 novembre 2020

Temps de lecture : 3 min

L’intelligence artificielle prépare (enfin) sa révolution

Pour clore cette année comme il se doit, nous vous avons concocté un état des lieux des applications technologiques à base d’intelligence artificielle à travers le monde.

Pour clore cette année comme il se doit, nous vous avons concocté un état des lieux des applications technologiques à base d’intelligence artificielle à travers le monde.

À mesure que l’année 2020 livre -enfin- ses derniers enseignements, il était temps de nous concentrer sur les progrès réalisés -ou non- par l’industrie des intelligences artificielles. La dernière annonce de ce fichu millésime était lâchée le 13 novembre dernier par Facebook et sa volonté de confier à une I.A. en machine learning le soin de hiérarchiser sa file d’attente de modération. Jusqu’à présent, les publications considérées comme enfreignant les règles de l’entreprise, une fois signalées par les utilisateurs ou par les filtres d’apprentissage automatique, étaient traitées chronologiquement par une armée de 15 000 modérateurs humains à travers le monde.

Avec son nouvel outil, Facebook veut s’assurer que les publications les plus importantes sont vues en premier par ses petites mains à l’aide d’un amalgame de divers algorithmes d’apprentissage automatique. Le tri se fera donc en fonction de trois critères : leur viralité, leur gravité et la probabilité qu’elles enfreignent les règles. Une initiative judicieuse qui permettra de mettre plus rapidement hors course les publications les plus dommageables. Reste à présent au Zuck’ d’accompagner comme il se doit ses employés, dont les mauvaises conditions de travail ont conduit à de nombreux traumatismes ces derniers années.

Mais entre les annonces ubuesques qui n’ont tout simplement pas été tenues -on se rappelle au bon souvenir d’Elon Musk et son million de robo-taxis pronostiqué pour fin 2020- ou les promesses qui tardent à se concrétiser -la presse écrite a encore de beaux jours devant elle- il nous fallait prendre un peu de recul.

La « révolution » se fait attendre

Le 16 juillet dernier, l’US Census Bureau, une administration publique étasunienne délivrant des études de marché, publiait un rapport sur l’utilisation de l’intelligence artificielle en entreprise. Une enquête effectuée à la fin 2018 auprès de 583 000 entreprises américaines qui nous permet de relativiser quelque peu les promesses de ces dernières années. Le machine learning n’est par exemple déployé que chez 2.8% des entreprises sondées. Une fois pris en compte les autres pans considérés dans l’étude -e-connaissance vocale, machine vision, véhicules autonomes, robotique, réalité augmentée, etc.-, nous avons seulement moins d’une entreprise sur 10 -8.9%- ayant recours à, au moins, l’une de ces technologies.

Mais comme le résume Brynjolfsson, co-auteur de l’étude et directeur du Standord Digital Economy Lab : « Nous n’en sommes qu’au tout début de l’adoption de l’IA. Les gens ne doivent pas penser que la révolution de l’apprentissage machine est en train de s’essouffler ou qu’elle est du passé. Il y a un raz-de-marée devant nous ». L’enquête ayant été réalisé il y a presque deux ans, nul doute que ses résultats sont en décalage avec la réalité du monde post-Covid-19 et l’explosion des usages à base d’I.A. qui l’accompagne. Les experts prédisent même que d’ici 2022 80% voire 90% des entreprises auront recours à ces technologies, avec en tête de gondole les TPE et les PME pour les tâches concernant les chaînes de montage, le traitement des données ou même pour remplir des activités de maintenance.

Déjà une valeur sûre

L’intelligence Artificielle constitue l’un des marchés qui a connu la plus grande croissance ces cinq dernières années et cela n’est pas près de changer. Certaines de ses applications en B2B, tels que pour les centres d’appels, sont de plus en plus utilisés en entreprise, comme le révèle une étude conduite par le site Research and Markets : « en 2018, le marché global des centres d’appels à base d’I.A. atteignait les 914,5 millions de dollars. Il devrait générer 2,901 millions de dollars d’ici 2024, témoignant d’une croissance de 22,6% en à peine six ans ». Un essor que devrait aussi connaître les technologies de reconnaissance d’images. Toujours selon cette étude, ce marché « devrait connaitre une croissance de 26,9% entre 2020 et 2026 pour atteindre, in fine, les 8,898 million de dollars ». Un phénomène qu’il est nécessaire de corréler avec l’explosion des usages de ces technologies pour combattre la propagation du Covid-19. En ce qui concerne le marché global des technologies à base d’intelligences artificielles, celui ci devrait atteindre les 169,411 million de dollars en 2025.

En bref, des prédictions plus qu’encourageantes et bien supérieures à n’importe quels autres marchés technologiques. Tant qu’Elon Musk ne (re)tente pas l’impossible avec ses promesses irréalisables, les détracteurs devraient se tenir à carreau.

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