18 septembre 2017

Temps de lecture : 4 min

Food evolution : qu’est-ce qui a changé dans notre quotidien ?

Avec le digital, les consommateurs ont modifié leur manière de s’alimenter ou de s’approvisionner au quotidien, préfigurant ainsi un changement profond et durable des usages, comme nous n’en avons pas connu depuis des décennies. Si le digital et les nouvelles technologies ont clairement modifié les comportements des consommateurs et bouleversé leurs habitudes alimentaires, est-ce pour le meilleur ?

Avec le digital, les consommateurs ont modifié leur manière de s’alimenter ou de s’approvisionner au quotidien, préfigurant ainsi un changement profond et durable des usages, comme nous n’en avons pas connu depuis des décennies. Si le digital et les nouvelles technologies ont clairement modifié les comportements des consommateurs et bouleversé leurs habitudes alimentaires, est-ce pour le meilleur ?

Tentons de comprendre quels sont les bénéfices immédiats et futurs de toutes ces nouvelles solutions numériques qui touchent à la fois le contenu de nos assiettes, mais aussi la façon dont ce contenu nous parvient.

La personnalisation

Au-delà du simple discours, il y a bien une tendance de fond à proposer des ingrédients et des services qui répondent plus intimement aux besoins de chacun. Que ce soit la livraison de repas à domicile, les services de coaching nutritionnel, ou bien encore l’explosion du phénomène des bières artisanales, chacun peut désormais composer et adapter son alimentation de manière totalement personnalisée à ses goûts, ses humeurs et ses contraintes horaires. Trouver plus aisément des recettes qui vont me plaire. Disposer d’une cure de vitamines personnalisée. Organiser un dîner avec autant de plats adaptés à chacun des convives. Voire, demain, imprimer mes plats individuellement à domicile…

L’accessibilité et l’immédiateté

Jamais nous n’aurons eu un accès aussi large à une variété grandissante de produits frais, voire locaux, et quasiment en temps réel. Que ce soit les fermes urbaines ou bien encore les plateformes de produits de la ferme, un nombre croissant de projets s’activent à réduire le temps d’accès à la fraîcheur et à l’authenticité. Même Amazon propose désormais un service « farm to door » (aux États-Unis pour l’instant). La réduction du temps passé à s’approvisionner, voire à être livré, est l’une des réponses les plus attractives aujourd’hui, car la grande majorité d’entre nous ne planifie pas et choisit au dernier moment ce qu’elle va manger. Il n’est pas loin le temps où nous disposerons chaque jour d’une « solution repas » personnalisée, à notre porte, sans plus nous inquiéter de savoir si elle sera savoureuse et équilibrée.

La variété et la nouveauté

Grâce aux appareils connectés, aux imprimantes 3D ou encore à l’avancée de la robotique, une déferlante de nouveaux repas va faire irruption dans notre cuisine. En parallèle, les agriculteurs et les centres de recherche développent de nouveaux ingrédients et de nouvelles variétés, qui répondent à notre frénésie de saveurs et de nouveauté; les chefs, désormais assistés par l’intelligence artificielle, concoctent de nouvelles combinaisons de goûts et de textures, qui repoussent les limites de la nouvelle cuisine.

La transparence et la traçabilité

77 % des Français disent chercher plus qu’il y a 5 ans à connaître l’origine d’un produit alimentaire avant de l’acheter*. Le géant américain Walmart, après avoir été épinglé en 2011 pour une affaire de viande de porc faussement labellisée bio, s’engage dans la voie de la traçabilité grâce à une collaboration avec IBM, afin de suivre numériquement le parcours d’une partie de ses produits. Cela notamment grâce à une technologie basée sur l’intégration de la blockchain dans la chaîne d’approvisionnement.

Le développement conjoint des capteurs, de la communication sans fil et des technologies informatiques de sécurité, sans oublier l’arrivée de nouvelles technos comme le testeur de gluten portable Nima, permettent donc désormais de tracer les produits individuellement, depuis le champ jusqu’à l’assiette, pour connaître leur origine, leur mode de fabrication, les validations qualité qu’ils ont subies. Nous allons donc de toute évidence vers une alimentation plus saine et plus traçable, de nature à rassurer le consommateur.

La redécouverte du naturel

Depuis quelques années, on assiste à l’explosion des nouveaux modes alimentaires, fondés -entre autres- sur le développement de nouvelles protéines. Le bio ou ce que l’on appelle le végétal est bien plus qu’une simple tendance : son développement répond à des inquiétudes croissantes des consommateurs quant à la profusion de composants ajoutés dans nombre de produits que nous ingérons au quotidien. Les grands industriels américains en ont pris la mesure, par exemple en soutenant le retour aux arômes et aux colorants d’origine naturelle.

Un nombre croissant d’experts, de start-up et d’industriels s’accordent à dire que nous sommes au seuil d’une nouvelle révolution agricole, dans le sens où les surfaces cultivables, les troupeaux et les agriculteurs aujourd’hui disponibles ne sont plus extensibles, alors que les besoins alimentaires vont augmenter d’un tiers dans les 30 ans à venir. Certains anticipent aussi l’effet des changements climatiques sur les capacités de production d’ingrédients indispensables à notre alimentation actuelle, et qui vont demander de trouver des substituts pertinents.

Ceci explique la floraison de projets et de produits qui réinventent des plats du quotidien tout en intégrant des protéines végétales à fort potentiel nutritif -coco, pois, légumineuses, céréales- ou des microalgues, tout en sachant imiter et reproduire de manière industrielle les saveurs et les textures que nous connaissons et apprécions. Dans cette veine, les insectes se présentent comme une alternative efficace, mais encore sujette à l’appréciation des consommateurs occidentaux et aux contraintes réglementaires de nombreux pays qui en limitent la diffusion. Certains projets, encore plus technologiques, envisagent aussi de créer des ingrédients ou des produits en laboratoire.

La gestion de la rareté, des ressources et du surplus, et la valorisation des déchets

En parallèle de la révolution technologique, nous vivons une prise de conscience généralisée de la fragilité de notre écosystème, de la nécessité de préserver nos ressources et de vaincre la malnutrition dans le monde.

Face au désastre écologique, nos choix alimentaires nous donnent l’impression d’agir en encourageant d’autres systèmes de production et de distribution. Manger est devenu un acte éthique et militant, alors que les enjeux sont multiples quant aux impacts de nos consommations sur les êtres humains, les animaux et l’environnement.

D’où l’avancement d’initiatives de plus en plus variées, afin de trouver des solutions vraiment opérationnelles pour optimiser les rendements sans impacter la nature, gérer les surplus et les invendus, et in fine assurer une meilleure traçabilité et redistribution des richesses.

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