14 mars 2022

Temps de lecture : 2 min

Firmin Zocchetto (PayFit) : « Devenir licorne est un point de passage et non pas une ligne d’arrivée »

Fondée en 2015, PayFit est devenue au mois de janvier la 23ème licorne française. Sa levée de 254 millions d’euros menée par l’Américain General Atlantic a permis à l’éditeur d’un logiciel de paie et de gestion RH de voir sa valorisation atteindre 1,82 milliard d’euros. Un de ses trois cofondateurs, Firmin Zocchetto, nous raconte sa belle histoire…
INfluencia : Comment vous est venue l’idée de créer un logiciel en ligne de paie et RH ?

Firmin Zocchetto : J’étais encore étudiant et avec un copain originaire de Mayenne comme moi et un Toulousain, nous avons réalisé un jour que 99% des fiches de paie dans les petites entreprises étaient encore imprimées sur du papier. Cela nous a choqué. Nous avons donc pris une collocation à trois et nous avons développé un programme informatique capable de gérer la complexité du droit du travail et des conventions collectives. Le modèle français est très compliqué et trouver une solution simple pour les dirigeants d’entreprise nous a motivé.

IN : Combien de temps a duré cette période de développement ?

F. Z. : Seize mois. Nous avons commencé à travailler en 2015. A la fin de la même année, nous avons bouclé une première levée de fonds de 500.000 euros et nous avons trouvé notre premier client seize mois après le lancement de nos recherches. Nous nous sommes ensuite développés très rapidement. Cela nous a prouvé que nous étions sur la bonne voie. Trois mois après la signature de notre premier contrat, nous comptions déjà 250 clients. Nous en avons aujourd’hui 6500 et notre application est utilisée par 150.000 salariés. Les entreprises paient en moyenne un forfait mensuel de 20 euros par employé pour utiliser nos services. La France représente 80% de notre business mais nous sommes aussi présents en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni où nous employons respectivement 70, 50 et 35 collaborateurs. Aujourd’hui, nous avons 800 employés mais nous allons continuer à recruter.

IN : Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur vos activités ?

F. Z. : Nous étions comme beaucoup d’entreprises dans l’inconnu lorsque le Covid est apparu au début de l’année 2020 mais nous nous sommes vite rendus compte que nos clients avaient énormément besoin de nous dans cette période troublée. Nous avons dû énormément travailler pour intégrer dans notre logiciel tous les changements législatifs qui ont été votés dans l’urgence concernant notamment le chômage partiel, le report du paiement des cotisations et le décalage de la prise des congés payés. Nous avons aussi aidé de nombreux chefs d’entreprises qui se demandaient s’ils pouvaient profiter ou non de ces mesures. Mais a posteriori, je peux dire que cette crise a permis en deux ans aux TPE de faire un bon de dix ans dans l’accélération de leur digitalisation.

IN : A quoi vont vous servir les 254 millions d’euros que vous venez de lever ?

F. Z. : Cet argent va nous permettre de nous développer à l’international et d’investir dans de nouveaux produits sans devoir attendre d’être rentable. Nous avons toujours eu une ambition européenne et bientôt mondiale mais pour cela, vous avez besoin d’investissements.

IN : A quoi cela sert-il d’être une licorne ?

F. Z. : Cela booste votre communication et votre visibilité et cela vous aide à recruter et à parler aux journalistes. C’est vraiment très positif pour l’image de la société mais il ne faut pas que ce statut nous grise pour autant. C’est un point de passage et non pas une ligne l’arrivée qui récompense tout le travail accompli.

IN : Où vous voyez-vous dans trois ans ?

F. Z. : J’espère que dans trois ans, plus aucune entreprise de moins de 100 salariés dans les quatre pays où nous sommes présents ne donnera de fiche de paie en papier à ses employés ! En 2024, je pense que nous aurons 2000 salariés et 15.000 clients et nos services seront utilisés par des centaines de milliers de salariés. Nous allons aussi élargir notre offre de services. Notre logiciel permet déjà de faire des dons sur salaire mais il pourra bientôt permettre aux collaborateurs d’obtenir des avances, de gérer leurs frais professionnels et de poser des demandes de congés payés. Aujourd’hui, à peine 1% des salariés de TPE utilisent PayFit. Notre marge de croissance est donc énorme…

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