Pour la première Journée internationale de la Fille le 11 octobre, Duval Guillaume et Plan Belgique ont voulu marquer les esprits. Quoi de mieux pour faire passer son message auprès des jeunes que de les confronter à une réalité qu’ils ignorent, celle de millions de femmes dans le monde. Comment ? En interrompant leur cours pour leur annoncer que, pendant que les garcons resteraient étudier, elles devraient quitter la classe car une activité exceptionnelle leur était réservée. Les cris de joie ont vite laissé place à l’exaspération et aux complaintes.
Au programme des filles, une matinée passée à éplucher les pommes de terre, récurer les toilettes et passer la serpillère dans les couloirs. Autant dire que quand Plan Belgique a ensuite réuni les victimes, elles étaient réceptives au discours : ce qu’elles avaient subi quelques heures seulement, 75 millions de jeunes filles le vivent malgré elles au quotidien. En cause, la pauvreté, les violences et la discrimination.
Contacté par INfluencia, Duval Guillaume, qui s’était déjà entre autres distingué pour « Stop the Traffic » confirme la double ambition de l’opération : « Accroitre la prise de conscience sur toutes les jeunes filles privées d’éducation, et lancer la campagne de mi-novembre en diffusant en ligne le film de la journée pour le relayer sur les médias sociaux ». Les deux objectifs ont été atteints. En touchant près de 1,5 millions de personnes, surtout via Twitter, YouTube et Facebook, l’opération a lancé un appel fort à la mobilisation mondiale « Levez la main pour les filles ».
Plan Belgique espère récolter 4 millions de mains levées pour représenter symboliquement les 4 millions de jeunes filles qu’elle s’engage à scolariser d’ici 2016.
De beaux résultats donc. Mais on aurait juste aimé que la corvée de ménage et d’épluchage soit aussi confiée aux garçons…
Il y a quelques mois, INfluencia relatait l’initiative aussi spectaculaire de l’association féministe belge Zij-kant. Pour stigmatiser le trop grand écart salarial entre les hommes et les femmes, elle s’offrait un spot très réussi avec l’ex-star américaine du porno Sasha Grey. Là aussi l’opinion publique a été interpellée.
Le droit à l’éducation ou au même salaire sont des combats aussi justes que porteurs et les marques ne doivent pas en laisser le monopole aux associations. On peut facilement imaginer par exemple une marque de vêtements communiquer intelligemment sur la parité et l’égalité. Faire tomber les barrières sexuelles et les préjugés est aussi un atout marketing de brand content et d’éveil du consommateur.
Si l’homme se féminise et vice-versa, les marques en sont en grande partie responsables. Reste maintenant à utiliser les mêmes armes pour une cause morale et humanitaire.
Benjamin Adler