13 mars 2023

Temps de lecture : 3 min

Faut-il donner sa langue à ChatGPT ?

Depuis quelques semaines, l’opinion publique s’est emparée avec vivacité du sujet ChatGPT. On admet que l’outil est assez poussé, mais une telle agitation est-elle pour autant justifiée ? Comment les marques peuvent-elles s’emparer du sujet sans risquer de mettre en péril leur notoriété ? Faut-il avoir peur du grand méchant ChatGPT ?

Si d’autres outils existaient auparavant, ChatGPT affiche un bond technologique assez conséquent. Cet outil, qui fait partie du projet OpenAI, permet de créer du contenu de façon textuelle à la manière d’un humain et de façon autonome. Grâce à ChatGPT, on peut rédiger des contenus en un temps record, ou récupérer du code en html ou en Python pour créer des plugins par exemple. Pour les métiers du digital et de la production de contenu en général, cela ouvre d’importantes perspectives. Surtout en SEO où le contenu devient un élément de plus en plus important. On peut donc trouver avec ce type d’outil un moyen d’économiser du temps sur d’autres choses. Mais peut-on imaginer laisser ChatGPT gérer à lui seul la production de contenu d’un site ? Spoiler alert : non.

 

Le sens et le juste, ces deux notions si humaines

Si créer du contenu avec une intelligence artificielle constitue un gain de temps, il est impératif de procéder à des vérifications humaines avant publication. Soit pour optimiser le texte, soit pour en vérifier l’exactitude. L’IA est une machine que l’on entraîne et qui peut être entraînée à divulguer des informations erronées. Ainsi, l’un de ses dangers est la dérive des propos. Les utilisateurs du chatbot conversationnel SimSimi en ont fait les frais il y a quelques années. Cette application, qui atteint une popularité notable dès 2015 grâce à YouTube (et donc auprès d’un public jeune), acquiert du nouveau vocabulaire en fonction des interactions qu’elle a avec ses utilisateurs. Mais ses propos sont très vite devenus déviants et hostiles. Elle a d’ailleurs été suspendue au Brésil en 2018 et a subi des controverses en Thaïlande pour avoir affiché des propos blasphématoires et injurieux.

 

Autre problème : le manque de sources. On ne sait pas d’où provient l’information. Les données peuvent être fausses ou obsolètes. ChatGPT par exemple ne sait rien après 2021. Pour lui, la reine d’Angleterre est toujours Elizabeth II. Délicat donc pour une marque d’être associée à ce type de contenu. Troisième point, le signifié : si je demande à une IA d’écrire un texte sur les termes Paris-Brest, que va-t-elle comprendre : la pâtisserie, le trajet, les villes, une rencontre sportive… ? Enfin, la question de la validation est primordiale. Si l’on sollicite ChatGPT dans un domaine dont on n’est pas spécialiste, comment s’assurer que ses réponses sont valides, si l’on n’est pas soi-même compétent pour trancher ? L’intelligence artificielle ne peut donc en aucun cas être livrée à elle-même.

 

Le ghosting ou la menace de Google

Si ChatGPT est une intelligence artificielle, les algorithmes de Google fonctionnent aussi grâce à l’IA et sont surentraînés à en repérer d’autres. Et le géant du web le dit très clairement : écrire du contenu non naturel n’est pas recommandé. On s’expose ainsi soit à un déclassement, soit à une pénalité assez importante, qui peut aller de la simple page ignorée à un blacklisting du site. Le risque : ne plus être visible. Google n’indexera plus les pages. Et pour un site web, cela peut vite devenir catastrophique… L’IA peut en outre facilement créer des contenus qui se ressemblent, donc possiblement considérés comme du contenu dupliqué par Google, ce qui est fortement déconseillé. La question se pose nécessairement ici aussi.

 

Aux oubliettes ChatGPT ?

Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Certains outils sont vraiment très bluffants et permettent de gagner du temps sur des activités intellectuellement moins stimulantes, mais essentielles pour un site qui possède notamment une forte activité e-commerçante. Certains outils (Neuroflash, OpenAI, Copy.ai…) vont même plus loin en permettant de régler la précision du texte, le degré d’originalité, le nombre de mots attendus…Une intelligence artificielle se montrera par exemple très utile pour compléter des descriptifs d’articles marchands, des déclinaisons de coloris ou de matière. Une aide précieuse pour certains sites qui comprennent des millions de références, à condition, encore une fois, de garder une supervision humaine. 

L’intelligence artificielle peut donner des idées de contenu, de mots clés à utiliser, aller plus vite dans la rédaction et créer du contenu sur mesure plus facilement. Néanmoins, comme pour tous les outils, elle dépend de la manière dont on l’utilise. Oui, on peut gagner en créativité. Mais peut-elle remplacer le métier de rédacteur ? Comme à chaque arrivée d’une nouvelle technologie, on extrapole beaucoup. Le métier de rédacteur ne va pas disparaître dans un futur proche. Néanmoins, il est amené à évoluer, c’est certain.

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