INfluencia : quelle est la genèse du dispositif Faire Demain ?
Édouard Reis Carona : le micro-don se retrouve partout avec des cagnottes de plus en plus nombreuses. Sur des thématiques qui nous tiennent à cœur comme la solidarité ou l’environnement, certains de nos abonnés nous semblaient prêts à aider financièrement des projets qui se développent près de chez eux et qui les intéressent. Nous voulions nous aussi participer. En tant que premier média de France, il est de notre responsabilité de nous situer à l’interface de ceux qui prennent des initiatives et de nos lecteurs, pour rendre concrète la solidarité qui est au cœur de notre projet éditorial. La rédaction consacre de plus en plus d’articles aux circuits solidaires qui se mettent en place localement, à travers des initiatives de vie quotidienne, qui apportent des solutions parfois très modestes, mais placées sous le signe du bon sens. Ces sujets mettent en avant des lecteurs acteurs de la solidarité, des amis ou des familles qui se lancent collectivement dans des projets. Ces petites histoires finissent par faire un projet éditorial positif qui touche les lecteurs. Entre le faire-savoir et l’envie de se rendre utile, il manquait une étape d’entre-aide pour permettre aux lecteurs intéressés à tout un chacun de participer à l’aventure.
IN : comment se répartissent les rôles ?
ERC : la proximité avec les lecteurs nous a permis d’être un intermédiaire de confiance et de montrer que nous sommes un acteur impliqués sur les territoires. Faire Demain propose à des abonnés « solidaires » de contribuer à hauteur de 50 centimes par mois. Ouest-France double cette somme et la complète au besoin pour atteindre une enveloppe au totale de 1000 euros, une enveloppe allouée à des projets sélectionnés par la rédaction et soumis au vote des abonnés solidaires. Par exemple, pour participer à l’investissement d’une entreprise dans le cadre de sa politique RSE, à la création d’une association, d’une micro-entreprise…
IN : quel bilan tirez-vous des débuts de l’opération ?
ERC : nous nous demandions s’il y aurait assez d’exemples à mettre en valeur. En fait, on a des tonnes de pépites ! Cinq projets ont été sélectionnés en septembre. Le dispositif implique un bon sourcing à travers notre réseau de rédactions. Il a fallu sensibiliser nos 600 journalistes pour que tout le monde soit au même niveau d’information et acquière ce savoir-faire de story telling autour des initiatives solidaires. Le travail sur le micro-don a renforcé les liens entre les services : rédaction, commercial-marketing, communication, abonnements… Ces sujets, qui étaient déjà dans nos colonnes, sont désormais mieux exposés et valorisés. Ils passent d’un département à l’autre via les newsletters, les déclinaisons vidéo, les réseaux sociaux, ou nos outils qui permettent aux associations de sourcer leurs opérations. Nous espérons que les gens qui ont envie de s’investir localement se diront qu’ils pourraient même avoir le soutien de Ouest-France en tant que précieux accélérateur de projet !
