Connaissez-vous le « mot de l’année », désigné par la version américaine de Bible du langage, le prestigieux dictionnaire Oxford ? C’est … UNFRIEND. Un mot sans véritable équivalent dans notre belle langue. On peut le traduire par « désamicaliser», « décopiner» – version québecoise- ou plus prosaïquement « faire le ménage autour de soi ».
Mais attention autour de soi dans le monde virtuel, puisqu’il s’agit de retirer une personne de son réseau d’amis dans un réseau social comme Facebook. Le mot – et sa consécration – est terrible mais il ne fait qu’entériner une tendance de fond sur la Toile, où les marques nous incitent à sacrifier nos « friends » sur la Toile. En janvier dernier aux USA Burger King s’engageait à donner un Whopper gratuit à tous ceux qui se séparaient de 10 amis Facebook sur leur site. Le succès a été phénoménal : 234 000 utilisateurs ont été « radiés » des listes de contacts en échange de quelque 23 000 hamburgers. Plus récemment c’était au tour de 13è rue en France de nous proposer de choisir un tueur à gages, et de lui donner un contrat pour tuer virtuellement un ami de notre choix.
Bien sûr, si un jour, il vous arrive d’être « unfriended », ce n’est pas grave, tout ceci est « pour de faux » comme disent les enfants.
Et puis, et si la course effrénée au nombre d’amis devenait ringarde ? Et si avoir moins de 100 friends devenait trendy ? Le nouveau mot de l’année en 2010 serait peut-être… « REALFRIEND ».
Isabelle Musnik