Des élus de droite comme de gauche de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée, où il était auditionné, l’ont mis sur le gril.
« J’avoue des doutes sur la représentation du grand public, sur l’exercice lui-même, ses retombées », a lancé Jean-Jacques Gaultier (LR), quand Sarah Legrain (LFI) a dit craindre une « énième réplique du grand débat » avec le risque de « ne déboucher sur pas grand-chose ».
Lancés en octobre, les Etats généraux de l’information (EGI), promesse de campagne d’Emmanuel Macron, sont pensés comme « un temps d’échange » entre experts, acteurs des médias et citoyens, et doivent déboucher sur des propositions de modifications législatives ainsi que sur des recommandations pour « garantir le droit à l’information ».
Les détails peuvent être consultés sur le site https://etats-generaux-information.fr/.
Une consultation en ligne a déjà été organisée, ainsi qu’une journée de débats à Auxerre qui n’a pas fait salle comble. C’était « un pari de ne pas aller dans la France TGV » et « on savait que ça allait être compliqué » mais « il en est sorti beaucoup de choses », a assuré M. Deloire, par ailleurs secrétaire général de l’ONG Reporters sans frontières.
En février-mars 2024 est programmé un « Tour de France des assemblées citoyennes » autour des EGI et « il est prévu des émissions de télévision sur le sujet qui permettront d’atteindre un public plus large », a-t-il ajouté.
De plus, « la société civile, les médias, s’en sont saisis et organisent beaucoup d’événements, c’est assez effervescent », a souligné M. Deloire, qui accueille volontiers ces contributions.
Ainsi la semaine dernière, des « Etats généraux de la presse indépendante » ont été lancés, réunissant des médias marqués à gauche. Le 11 novembre, la journaliste de CNews Christine Kelly avait animé des « Etats généraux du journalisme », marqués à droite voire à l’extrême droite.
Remontée, la députée RN Caroline Parmentier a elle mis en cause « l’impartialité et l’indépendance » du pilotage des EGI, et accusé notamment Christophe Deloire d’avoir pour « bête noire » Vincent Bolloré, dont la famille contrôle le géant des médias Vivendi.
Et M. Deloire de rétorquer: « toutes les lignes éditoriales sont légitimes » mais « il y a une question qui se pose, c’est celle de l’indépendance éditoriale », qui est « une demande très forte des Français ».