Entreprendre au féminin : ce que révèle Madame Figaro sur les femmes qui osent
À l’occasion de la 9e édition des Prix Business with Attitude, Madame Figaro dévoile une étude menée avec She’s Mercedes et Kantar sur le parcours de femmes entrepreneures. Si les résultats témoignent d’un sentiment global d’épanouissement, ils mettent aussi en lumière les limites et conditions nécessaires à la réussite entrepreneuriale.
De plus en plus de femmes choisissent aujourd’hui l’entrepreneuriat comme levier d’émancipation professionnelle et personnelle. Qu’il s’agisse de réinventer une carrière, de reprendre la main sur son temps ou de porter un projet aligné avec ses valeurs, cette dynamique séduit une génération en quête de sens et d’autonomie.
Mais derrière les discours enthousiastes et les récits de réussite, se dessine une réalité plus contrastée : toutes les femmes ne disposent pas des mêmes ressources pour entreprendre, ni du même accès aux réseaux, au financement ou à la reconnaissance. Dans ce contexte, comprendre les motivations, les obstacles et les formes d’accompagnement devient essentiel.
C’est dans cette optique que Madame Figaro, en partenariat avec She’s Mercedes et Kantar, publie une étude inédite sur les femmes entrepreneures en France. À travers cette enquête et la 9e édition de ses Prix Business with Attitude, qui se tiendra le 10 avril prochain à Paris, la rédaction entend dresser un état des lieux nuancé de ce que signifie “entreprendre au féminin” en 2025. Une centaine de femmes ayant déjà entrepris ont été interrogés pour réaliser cette étude afin de mieux comprendre leurs motivations, leurs freins et leur quotidien professionnel.
Un levier d’autonomie et de réinvention après 45 ans
Parmi les enseignements principaux, 77 % des femmes interrogées déclarent être « heureuses » d’avoir lancé leur entreprise. La majorité évoque un besoin d’autonomie, le désir de porter un projet personnel ou encore l’ambition d’améliorer leur situation financière. Pour 42 % d’entre elles, l’entrepreneuriat a permis un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, considéré comme essentiel à leur santé mentale.
Le profil des répondantes met en lumière une dynamique de réinvention professionnelle, notamment après 45 ans. 76 % en sont à leur première aventure entrepreneuriale, avec une préférence marquée pour l’autofinancement (27 %) et un rapport parfois distant aux levées de fonds (seules 15 % les envisagent comme levier prioritaire de croissance).
Tout n’est pas rose
Mais si les témoignages d’accomplissement sont nombreux, les difficultés le sont tout autant : 68 % évoquent avoir rencontré des échecs qui les ont contraintes à s’adapter, tandis que deux tiers des femmes disent ressentir de la solitude. Le niveau d’énergie est jugé « moyen ou faible » pour 72 % des répondantes. L’accompagnement semble jouer un rôle central : les plus jeunes se tournent vers les institutions publiques (comme Bpifrance ou l’Ademe), quand les femmes plus âgées sollicitent davantage les banques ou les fonds privés.
Morgane MIEL, rédactrice en chef de Madame Figaro, explique que son média a « a construit, depuis près de 10 ans, une communauté de femmes entrepreneures qui ne cesse de s’étoffer et est extrêmement solidaire. Il est très important de toujours mieux comprendre leurs préoccupations pour mieux les accompagner dans cette aventure, et encourager celles qui souhaitent sauter le pas. Cette étude s’inscrit parfaitement dans le développement de l’écosystème business de Madame Figaro, dont les Prix Business with Attitude sont les piliers. Nous sommes heureuses de nous ouvrir à d’autres programmes et communautés dont nous partageons les valeurs, comme She’s Mercedes avec qui nous avons mené ce baromètre ».
Une réussite conditionnée à l’accès aux ressources
Si cette étude met en lumière des parcours inspirants, elle soulève aussi, en creux, les inégalités d’accès à l’entrepreneuriat. La majorité des répondantes sont âgées de 35 à 64 ans, emploient au moins une personne, et un quart d’entre elles vivent en région parisienne. Ce profil ne reflète qu’une partie de la diversité des femmes susceptibles de vouloir entreprendre.
Selon l’INSEE, seules 4 % des femmes actives en France sont cheffes d’entreprise, contre 9 % des hommes. Et parmi celles qui tentent l’aventure, beaucoup rencontrent des obstacles financiers, administratifs ou liés au manque de réseaux. L’idée d’une émancipation par l’entrepreneuriat, si elle est réelle pour certaines, reste donc fortement conditionnée par le capital économique, social et culturel des intéressées.
À l’heure où l’entrepreneuriat est souvent présenté comme une voie d’émancipation ou de réinvention, notamment pour les femmes, se pose la question de son accessibilité réelle à toutes. Encourager cette dynamique suppose aussi de créer les conditions concrètes de son ouverture : soutien financier, accompagnement sur la durée, reconnaissance du travail invisible, et valorisation de toutes les formes d’entreprises, au-delà des success stories les plus visibles.