1001 Français ont donné leur avis dans une enquête réalisée par TNS Sofres pour le nouveau magazine Happinez et désigné le Dalaï-lama comme la personnalité qui leur inspire le plus « le bonheur et l’harmonie personnelle » (30% des citations). A la fois autorité religieuse et politique en tant que chef du gouvernement tibétain en exil, le haut chef spirituel du Tibet bénéficie d’une aura importante auprès des interviewés. Parmi une liste qui comptait dix personnalités au profil très différent (politique, religieux, artistique, people), cinq hommes et cinq femmes choisis par le titre. Nelson Mandela, ancien président de la République d’Afrique du Sud, et Simone Veil, dont la popularité ne se dément pas, complètent ce « Top 3 » (17 et 12%). Les plus jeunes ont plutôt choisi Mandela (27% chez les moins de 35 ans) tandis que les plus âgés ont davantage soutenu Simone Veil (19% auprès des 65 ans et plus).
Au-delà de ce résultat, cette simple question éclaire déjà sur le rapport des Français à leur vie. Dans un monde global que l’on considère souvent comme standardisé et déshumanisé et altruiste, « l’humanisme que ces personnalités représentent à eux trois est une manière de voir l’existence dont la puissance d’inspiration transcende toutes les catégories de la population », souligne l’étude. Ainsi, que l’on regarde le classement par sexe, âge, catégorie socio-professionnelle ou par région, le trio de tête demeure le même. L’animateur Frédéric Lopez, créateur de l’émission Rendez-vous en terre inconnue, se hisse à la 4e place (10%). $
Une « intruse » se glisse ensuite dans ce tableau très « politique » : la charismatique Kate Middleton, Duchesse de Cambridge et épouse du Prince William, qui occupe la 5e marche du podium (9%). Derrière, Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix pour son opposition à la dictature militaire de son pays (8%) et Michael Lonsdale, éminent acteur français de théâtre et de cinéma, César en 2011 du meilleur second rôle masculin pour Des hommes et des dieux (3%) représentent encore une autre idée de l’engagement collectif.
Cultiver son propre bonheur
« Cela est bien dit, répondit Candide à Pangloss, mais il faut cultiver notre jardin. » Puisqu’il est impossible de rendre le monde meilleur, la célèbre constatation du héros de Voltaire promeut une philosophie de l’affirmation de soi et de la construction du bonheur individuel. Ainsi, pour cultiver leur propre harmonie personnelle, 93% des Français interrogés choisissent de « s’occuper de leur entourage ». La crise s’éternisant, tout un chacun semble décidé à s’ouvrir. Peut-être pas à « l’autre » en général mais aux proches en particulier. Prisant la solidarité, la fraternité, l’entraide et la convivialité, l’individu se recentre délibérément sur son cercle proche. En agissant au sein de ses communautés, on retrouve l’optimisme individuel, la confiance en soi.
Ensuite, au même niveau, on « se cultive » (on lit des livres, on va aux expositions, au cinéma, au théâtre…) et on « cuisine » (80% et 79% de « Oui, au moins de temps en temps ») ! Culture et cuisine passent d’ailleurs aux toutes premières places chez les femmes interrogées, avec 92% et 85% de « Oui, au moins de temps en temps » (contre 66% et 74% chez les interviewés masculins). En outre, sur la cuisine, on note un écart de 10 points entre les réponses des Franciliens (71%) et celles des participants en province (81%).
Alors, que dire quand ces pratiques se combinent ? Selon les interviewés, on ne fait donc grandir son propre bonheur qu’en le partageant. Parce qu’après tout, faire la cuisine avec ses enfants, n’est-ce pas un moyen de leur transmettre des valeurs familiales et un héritage ? Et n’est-ce pas non plus un moment de bonheur ? Quoiqu’il en soit, au sein de leur recherche de simplicité et d’authenticité, le fait maison est manifestement la grande tendance du moment, sur laquelle l’étude revient plusieurs fois.
Raphaël Legrand
Retrouvez ci dessous l’intégralité de l’étude :
Les Français, le bonheur et l’harmonie personnelle publié par TNS_Sofres