Découvrez une société chinoise innovante et surprenante au travers d’une compilation des meilleurs sujets publiés dans la rubrique #Fredinchina en partenariat avec BFM Business. Car au delà des clichés et des autres vérités, cette nation surprend et continue de fasciner la terre entière. De quoi nous inspirer tout en gardant notre esprit français évidemment !
Youku invente le tagging pendant le visionnage d’une vidéo !
Youku c’est le Youtube chinois, et c’est la marque dont on a le plus parlé cette semaine. Car elle annonce une révolution de taille en introduisant un « petit plus » dans le commerce en ligne. Elle démontre aussi que si les Américains ont encore un peu d’avance du côté des technologies, les Chinois les devancent dans les usages. En effet grâce au partenariat avec Alibaba, Youku propose une nouvelle fonction permettant de tout acheter pendant la vidéo : du t-shirt de la fille, à son pantalon ou sa chemise en passant par la table et le verre qu’elle utilise… La technologie est assez simple : du tagging pendant la lecture du film qui permet de tout acquérir tout de suite en un clic. Avec ce système, le consommateur peut désigner l’article qui l’intéresse, le mettre dans son panier, y revenir plus tard ou l’acheter immédiatement. Youku ayant aussi créé un système en lien avec T-Mall (B2C) ou Taobao (C2C), l’idée est de raccourcir au minimum la distance entre l’achat et le nombre de clics.
Mais ce nouveau mode amorce une réflexion dans le e-commerce chinois où ces grandes plates-formes sont challengées par le social e-commerce, une nouvelle forme d’achat en ligne dont on avait déjà parlé avec Meilishuo qui mixe Huaban et Taobao (c’est à dire l’équivalent de Pinterest et Amazon). La révolution c’est qu’au lieu d’aller dans un lieu pour acheter -ce qui est un peu un vieux truc pour les millenials chinois- on adopte un comportement social de sharing classique au milieu duquel s’immisce l’acte d’achat. La pratique encore sans nom, pourrait s’intituler « entertainment commerce » puisqu’on ne consomme plus simplement du divertissement, mais aussi des produits qui servent à l’élaborer. Cible visée : les millenials ou les O-14 ans. Populations en devenir et au cœur de tous les services de recherche digitale en Chine. A voir ici.
Weibo le cheval de Troie de Wechat
Difficile cette semaine de distinguer une marque plutôt qu’une autre. Il y en a eu plusieurs qui ont fait l’actualité. Pourtant notre choix s’est porté sur deux en particulier qui se sont affrontées : Weibo et WeChat. Weibo est une plateforme virale comme Twitter, grâce à laquelle on peut « retweeter » si besoin. Tandis que WeChat, une application sociale mobile est un système fermé qui ne permet pas de relais. Donc aujourd’hui, en principe les influenceurs démarrent leur communication digitale sur Weibo qui est très viral afin de créer du trafic sur WeChat, où toutes les marques investissent en priorité.
Résultat : en instrumentalisant Weibo ils créeent de la viralité sur WeChat. Mais c’était sans compter les dirigeants de Weibo qui ont annoncé vouloir désormais bloquer les marques et les influenceurs qui procéderaient de la sorte. Pourquoi ? Tout simplement parce que quelque temps auparavant, WeChat a agi de la même façon en bloquant l’application de taxi qu’avait lancé le groupe Alibaba-Sina Weibo. Voir ici.
Le juste salaire !
Friday est le nom d’une application chinoise dont Yu Jiawen, son Ceo, est un jeune des post « ninetie’s » comme on les appelle ici. Cette application, en principe dédiée aux horaires des cours et aux partages des emplois du temps communs des étudiants, est devenue bien plus qu’un outil utilitaire. En effet, en virant très vite à l’application sociale ouverte à des commentaires et à des forums de discussion, elle a remporté un succès énorme auprès des jeunes. Se hissant du même coup au rang de média social n°1 pour draguer. Au point qu’Alibaba, davantage intéressé par cette cible que par les trentenaires, a investi 10 millions de dollars dans ce Tinder qui s’ignorait. Car c’est pour lui le moyen d’être en prise directe avec ces jeunes chez lesquels tout va vite, et de ne pas passer à côté de ce qui les anime.
Mais ce n’est pas pour cette raison que Friday décroche le titre de Tweet de la semaine. Mais plutôt à cause de cette vidéo Youku (presque 16 millions de vues) où Yu Jiwaen, telle une star, s’exprime à propos du nouveau mode de rémunération de ses employés. Un système très complexe complètement incroyable et incompréhensible pour nous. Tout repose sur l’ultra méritocratie : l’employé qui n’a pas de salaire fixe, réclame chaque mois ce qu’il pense devoir gagner en fonction de sa tâche réalisée. S’il est estimé qu’il le mérite, alors il l’obtient et peut même demander plus. En revanche, si sa requête est jugée trop élevée par rapport à sa prestation alors il est licencié. Voir ici.
Youku, le YouTube chinois, se fait allumer par un gamin
La marque a fait un énorme bad buzz… à la hauteur de la Chine. En effet, tout juste après avoir été ovationnée quelques jours auparavant, Youku s’est, à juste titre, fait lapider sur les réseaux sociaux cette semaine. L’histoire est celle de Nico, un jeu garçon qui a envoyé dans l’espace une caméra équipée d’un ballon à l’hélium. Après avoir réalisé son film avec les images récupérées où l’on voit notamment la progression de la Terre vers l’espace, il l’a posté sur Youku. Passionnant. Mais comme il n’est pas un influenceur, sa vidéo n’a pas enregistré beaucoup de vues. Pourtant un producteur de Youku, chargé du lancement de l’association Youku Momo (le Tinder chinois), l’a repéré. Alors il a contacté Nico pour savoir s’il pouvait utiliser son film dans le cadre de la promotion de Youku Momo. Au milieu du process, le producteur est devenu injoignable, et quelques jours plus tard un film promotionnel sort bien avec les images de Nico, mais en les attribuant à un autre garçon que lui, choisi et reshooté par Youku.
Le jeune réalisateur injustement écarté ne s’est pas démonté : il a écrit un long article sur Weibo et a eu la bonne surprise d’être soutenu par toute la Chine. L’impact de cette réaction a été gigantesque, car jugée légitime et nécessaire au point que Youku a perdu dans la foulée, 4,65% en valeur (170 millions de dollars) au NASDAQ. Youku a bien sûr écrit une lettre d’excuse mais ça n’a pas suffi à Nico qui va aller en justice. Cette grossière manipulation dénoncée est hyper intéressante, car elle révèle l’éveil de la propriété sur les idées qui n’existait pas jusqu’à présent en Chine. En effet, ici tout le monde se copie et c’est normal. Mais vraisemblablement plus pour la nouvelle génération qui n’est plus tout à fait d’accord pour se faire piquer ses idées. En tous les cas, c’est bien l’annonce d’un début des changements de mentalités par rapport à la propriété intellectuelle. A voir ici.
Data : Alipay a tout compris !
La grande bataille pour le mobile payment entre les trois géants Alibaba, Baidu et Tencent, via respectivement Alipay, Baidupay et Tencent Pay, n’est un secret pour personne. Mais cette fois-ci c’est au tour d’Alipay de sortir de sa manche un coup génial à l’occasion de son dixième anniversaire. Il a en effet proposé une interface digitale et pédagogique jouant la transparence. Non seulement en délivrant à ses clients tout un tas de données mais aussi en leur permettant de visualiser leurs 10 dernières années de relevés bancaires.
Et en plus d’être intéressante, elle est ludique car elle reconstitue la personnalité de chaque utilisateur. Elle ne va pas jusqu’à son horoscope mais presque. Très simple elle comprend 5 grands critères : le rapport aux dépenses d’argent, au crédit, aux rentrées d’argent, aux amis (et plus précisément au nombre de transferts faits via Alipay à destination des cercles plus ou moins proches), à la prudence et à la vigilance évaluées à travers le nombre d’auto consultations de son compte Alipay. Des critères grâce auxquels chacun pouvait établir son portrait d’Alipayeur. Les Chinois se sont vite pris au jeu et n’ont pas hésité à poster leur profil tout en s’en amusant ou en faisant des blagues à son propos. Les plus accros ont été les jeunes très friands de ce mode paiement. En effet, 33% des utilisateurs d’Alipay sont des post 90’s et 43% des post 80’s, soit déjà 190 millions de personnes. De quoi donner du souci aux banques traditionnelles qui pourraient bien être de moins en moins attractives auprès de cette cible. A voir ici.
Méfiez vous du 1 %
C’est l’histoire qui a plu à toute la Chine. Annie, une jeune illustratrice de mangas, a raconté sous forme de dessins, trois moments importants de sa vie ayant un rapport avec le frustrant 1%. Le premier concerne son enfance alors qu’elle rêvait d’être illustratrice et que ses parents lui disaient que ce n’était pas la peine d’y penser car seulement 1% des gens réussissaient. Mais elle a réussi !
Le deuxième traite du moment où elle décide de monter une entreprise de manga en Chine. Tous ses amis lui ont dit que le manga était japonais et que ce n’était pas la peine d’y songer car seulement 1% des boîtes qui commercialisaient du manga y arrivaient en Chine. Mais elle a réussi ! Le troisième aborde le moment où elle veut créer une application mobile et une plateforme réunissant un maximum d’illustrateurs en Chine pour qu’ils puissent promouvoir leur travail. Et à nouveau même scepticisme de la part des investisseurs qui lui avaient soutenu qu’il n’y avait que 1% de chance que cela marche. Et elle a réussi ! Forte de son audace qui a porté ses fruits, elle encourage donc les Chinois à oser et à croire en leurs rêves. Une ode qui été retweetée en frontline 450 000 fois. Et là aussi elle a réussi ! A voir ici.
Allez faire un tour dans la rubrique #Fredinchina !