Il y a quelques mois, l’existence de sites hébergés dans la ville de Veles en Macédoine et propagateurs de fausses informations en faveur de Donald Trump – bien plus partagées sur les réseaux sociaux que ceux des médias traditionnels- avait été révélée par le site américain BuzzFeed.
Nul ne sait vraiment l’effet qu’ils ont pu avoir sur l’arrivée de Trump au pouvoir et qu’ils pourraient provoquer de nouveau lors d’autres élections, par exemple en France pour les présidentielles. Mais à l’heure où celles-ci se rapprochent à grands pas, certains médias français ont décidé de réagir. Le Monde, Le Parisien, La Provence, Ouest France, Radio France, France Télévisions, Euronews, France 24, ainsi que l’AFP et l’agence de presse Storyful, ont en effet annoncé il y a deux jours, la création, avec l’aide du réseau First Draft News, d’une plate-forme d’échanges privés, baptisée Check, pour lutter contre les fausses informations et les canulars et viser à prévenir des manipulations de l’opinion avant fin avril.
L’idée est louable. Deux autres partenaires se sont joints à cette initiative: Google et Facebook. Ceux que le ceo de Dow Jones, Will Lewis accusait pourtant récemment dans une interview à The Drum, de « tuer les informations »… Les rois des Gafa, très attaqués cet hiver et peu enclins à lever le bout du doigt face à la diffusion de fausses informations ont en effet changé de discours et commencé à réagir, notamment en fermant les portes de leur régie publicitaire aux sites malhonnêtes, ou en analysant le taux de partage d’un article après sa lecture pour détecter d’éventuels spams ou clickbaits. Les mesures sont bienvenues, mais encore insuffisantes, puisque les fausses informations ne seront pas supprimées, simplement montrées du doigt.