« Des Dickpics pour la bonne cause », ou comment mettre en garde contre le cancer des testicules avec malice

Le cancer des testicules est le cancer le plus fréquent chez les 15-35 ans, selon une enquête de Fondation Arc. Pourtant les jeunes adultes n’ont pas le réflexe d’aller consulter. Seulement 26% des hommes se font examiner et de nombreuses maladies et infections sont diagnostiquées trop tard. En revanche, étonnamment – ou pas –, les jeunes hommes semblent beaucoup moins timides pour partager leur intimité dans d’autres circonstances, puisque 50 % des femmes ont déjà reçu un dickpic non consenti par message, selon un sondage publié en 2020 par The Journal of Sex Research.

Forte de cette dualité, l’association CerHom, première à se consacrer à la santé masculine en France et partenaire de l’épatant Movember, a décidé de lancer une campagne de prévention et de sensibilisation en cette semaine de prévention contre le cancer pour inciter les hommes à consulter plus régulièrement. Comment ? En capitalisant sur le seul moment où les hommes montrent bien volontiers leurs attributs : devant l’objectif de leur téléphone. Une opération qui surprend, sans jamais minimiser l’agression que peuvent constituer ces clichés, sur les apps de rencontre notamment, où de nombreux hommes les envoient de manière intempestive en guise de parade nuptiale.

L’activation consiste à hacker les utilisateurs masculins qui envoient des dickpics intempestives sur les apps de rencontres, grâce à la création de faux profils qui leur répondront automatiquement une réponse type : « Merci Thomas pour ta photo. En regardant attentivement, il semblerait qu’une de tes bourses soit enflée. Cela pourrait être le symptôme d’une infection ou d’un cancer. Pense à consulter un médecin et pour plus d’info rdv sur https://dickpic-diagnostic.com/ ». Il est incité à envoyer plutôt sa dickpic par whatsapp au 06 98 81 73 51 pour une consultation anonyme et gratuite ou à se renseigner sur le site dickpic-diagnostic.com. Ou comment joindre l’utile au désagréable.

La campagne n’oublie pas d’encourager les internautes masculins  à stopper l’envoi de dickpics sans le consentement des personnes à qui elles sont adressées. En effet selon l’Article 222-32 du Code pénal : « L’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ».