Depuis toujours, trente mille ans, cent mille ans, sans doute plus, l’être humain observe la nature pour comprendre le monde dans lequel il vit. Ce qu’il ne comprend pas, ce qu’il ne peut pas dominer, voire simplement maîtriser, il l’appelle divinité. Je l’appellerai mythe, histoire extraordinaire, narration originelle qui donne du sens à la vie.
L’être humain fait partie du cycle de la nature. Et il s’en souvient encore.
La première des interrogations vient à l’homme en observant les saisons. Le printemps bien-sûr, tout renaît comme par miracle mais aussi l’hiver. Il fait froid, tout s’endort et pousse à l’engourdissement. On attend la suite…
Chaque saison est une surprise, un passage, un saut vers l’inconnu.
Chaque saison est une surprise, une nouvelle histoire extraordinaire. Le petit humain qui ne comprend pas bien ce qui se passe se dit alors qu’il doit communier avec cette Nature incompréhensible qui produit, chaque année, les mêmes effets, élabore les mêmes passages. Il développe pour la Nature des rites d’accompagnement. Comme pour conjurer le sort, comme pour se prémunir contre l’inconnu.
Les rites sont tous des rites de passage.
Les ethnologues et les mythologues nous apprennent que les rites humains, ce que nous avons l’habitude de faire à des moments précis de l’année, de notre vie sont toujours des rites de passage.
L’être humain un besoin vital de marquer ces moments où il se passe quelque chose d’important pour lui et son environnement.
On apprend ainsi que ce qui intéresse le plus -et peut-être uniquement- l’être humain, c’est le passage, la nouveauté, la surprise, l’attente de la bonne nouvelle. L’espoir que demain soit mieux qu’hier et que cela vaut le coup d’y consacrer un peu de solennité, de créer des rites et de les suivre. Le passage du jeune homme ou de la jeune fille à l’âge adulte (la communion, le mariage…) le premier de tous, le passage de la vie à la mort, le plus définitif, et les rites réguliers comme le passage des saisons, des années religieuses ou civiles.
Le nouveau rite du sms.
Une nouvelle année est un nouveau départ. Un peu comme celui du tour de France, d’un nouveau job dans un métier, d’un nouvel amour dans la vie, avec ses résolutions de maigrir, de faire du sport, d’aimer encore plus ceux qui nous sont chers, de lire de bons livres, de mettre ses pensées profondes par écrit…
Cela tombe bien ! Le pouce sait désormais écrire et il est disponible et…les 140 caractères vite atteints…La pensée sera lapidaire, et par conséquent plus efficace. Car les rites de passage ne font jamais dans la dentelle. Il faut que cela se voit, s’entende, se sache, se comprenne immédiatement .Comme un sourire radieux sur un joli visage ou le bruit cristallin d’une coupe de champagne à minuit pile. Un milliard de fois.
Georges Lewi, Mythologue, spécialiste des marques.
Blog : www.mythologicorp.com