10 avril 2018

Temps de lecture : 4 min

Création publicitaire : « L’audace revient doucement, mais elle revient »

79 prix, 59 mentions et 62 nominations, Alexander Kalchev (DDB°Paris), DC de l’année, Emmanuel Courteau, DA, Jean-François Bouchet, Concepteur-Rédacteur et Intermarché, annonceur de l’année : le 49ème Prix du Club des Directeurs Artistiques a récompensé les meilleures campagnes. Trois tendances selon Marie-Catherine Dupuy, Secrétaire Générale : l’illustration se porte très bien, tout comme la typographie et la rédaction.

79 prix, 59 mentions et 62 nominations, Alexander Kalchev (DDB°Paris), DC de l’année, Emmanuel Courteau, DA, Jean-François Bouchet, Concepteur-Rédacteur et Intermarché, annonceur de l’année : le 49ème Prix du Club des Directeurs Artistiques a récompensé les meilleures campagnes. Trois tendances selon Marie-Catherine Dupuy, Secrétaire Générale  : l’illustration se porte très bien, tout comme la typographie et la rédaction.

INfluencia : quelles sont les nouveautés 2018 ?

Marie-Catherine Dupuy : le Club a, cette année, inauguré quatre nouvelles catégories : Innovation, Animation avec une section pour les écoles d’animation, Génériques de Films et Génériques de séries (en habillage). Les catégories Image, Événementiel et Design ont été retravaillées, et la catégorie Rédaction a été renforcée. Le Prix Étudiants, organisé depuis 2002 en partenariat avec JCDecaux, réintègre la compétition des professionnels. Ce concours annuel devenu référent auprès des écoles, est très important car il tisse des liens entre les jeunes générations et les professionnels en activité. D’ailleurs, les bonnes écoles le savent. Il est de notre responsabilité de veiller à ce que les différentes filières de formation soient mises en relation avec les professionnels en tenant compte de l’évolution de nos métiers et des réalités économiques.

Nous avons également souhaité apporter de la modernité dans la soirée pour que ceux qui l’ont manquée le regrettent ! La Seine Musicale, est en elle-même un lieu emblématique. Et puis nous avons inauguré les virgules musicales qui rythment tout le palmarès et donneront lieu à une future PlayList du Club proposée sur Spotify, à l’initiative de Guillaume Samot, du studio Chez Jean. Enfin, nous célébrons cette année le retour des boules tricolores, le grand come-back du Rouge, Blanc, Bleu, à la demande des membres précisons-le !

IN : quelles grandes tendances créatives se dessinent ?

M-C.D. : le palmarès qui compte cette année 79 prix, 59 mentions et 62 nominations a fait émerger quelques grandes tendances : l’illustration se porte très bien. Plus que jamais la typographie qui porte en elle la genèse des marques et des identités aussi. On note le retour de la rédaction, très pauvre l’an dernier puisque nous n’avions attribué aucun prix. On voit aussi le rôle du craft toujours aussi grandissant. Ces grandes tendances mettent en lumière l’importance du partenariat essentiel entre un directeur artistique, et un savoir-faire, celui d’une maison de production, d’un graphiste, d’un typographe, etc …

À l’heure où tout va de plus en plus vite, les fondamentaux sont essentiels et valident l’importance d’une exécution parfaite au service de l’idée. Comme le disait Victor Hugo : « La forme c’est le fond qui remonte à la surface ». Le palmarès révèle une fois encore l’excellence des filières artistiques françaises confrontées aux nouveaux enjeux de création de contenus. Les jurés ont été fidèles au credo du Club qui est de rester concentré sur le produit créatif.

IN : vous aviez constaté un manque d’audace l’année dernière, est-ce toujours le cas ?

M-C.D. : l’audace revient doucement mais elle revient. A titre d’exemple, Intermarché qui propose un format très long à des heures de pleine écoute, ne s’abrite pas derrière des effets spéciaux et nous sert une musique surannée.

IN : certains secteurs sont-ils meilleurs que d’autres ?

M-C.D. : la distribution s’affirme comme l’un des secteurs les plus créatifs. Monoprix avait ouvert la voie il y a quelques années. Intermarché, qui a obtenu 8 prix, 2 mentions et 3 nominations et qui est Annonceur de l’Année, a montré sa capacité à faire vivre une belle idée de marque bien exécutée sur tous les formats. Castorama, Leroy Merlin et Monoprix sont également bien récompensés. On retrouve la restauration rapide avec McDonald’s et Burger King, Le divertissement avec Hasbro et Ubisoft, l’automobile avec Volkswagen et Renault et les médias avec France Télévisions, OUI FM, France Culture, Libération, Canal + et l’Equipe. Et bien sûr, les grandes causes sont très représentées comme chaque année au Club avec notamment Médecins du Monde. Merci à ces annonceurs audacieux qui n’hésitent pas à acheter de la bonne création ! Et je soulignerais aussi que le clip montre encore cette année qu’il est devenu un laboratoire de jeunes talents qui y font leurs armes.

IN : vous évoquez la créativité de la distribution. Pourquoi avoir nommé Intermarché annonceur de l’année ?

M-C.D. : nous avons voulu récompenser la capacité de cet annonceur à prendre des risques, en appréhendant notamment de nouveaux formats. Le succès rencontré par ses campagnes démontre qu’une réflexion juste sur la marque, un saut créatif pertinent et une exigence dans l’exécution, associés à une touche d’audace, permettent de renouveler le discours de la marque auprès de tous les publics et à travers tous les canaux

IN : quels médias ont le mieux performé ?

M-C.D. : la télévision reste un très bon média. La création est confrontée à l’arrivée de nouveaux formats en nombre important. La question qui se pose est que mettre dedans ? Il est indispensable d’y mettre une création de qualité, intelligible, intelligente, craftée. Et n’oublions pas que jusqu’à présent la majeure partie des images que l’on retrouve en digital, est une adaptation de la TV.

En ce qui concerne le digital il faut noter que les campagnes sont de plus en plus inventives et bien craftées, comme Greenpeace, Ubisoft ou Hennessy et cela se retrouve dans la nouvelle catégorie  » Innovation  » avec des campagnes comme celles de Castorama,  » Le papier plein d’histoires « , de Diesel,  » The Edge  » ou de la SNCF,  » Poubelle « .

IN : quels ont été les coups de coeur du jury ?

M-C.D. : les coups de coeur du jury, ce sont les prix décernés. Et j’y ajouterai les travaux du Concours Étudiants d’un très bon niveau et qui démontrent la qualité de l’enseignement, l’engagement des professeurs et la mobilisation de ces jeunes qui sont les talents de demain.

Par ici un aperçu du palmarès !

Pour consulter l’intégralité du palmarès, cliquez sur la photo ci-dessous !

L’image d’illustration placée en en-tête de l’article provient de la campagne “ Sous les étiquettes ” primée au concours étudiant du Club des DA 2016 et réalisée par Nicolas Pellerin et  Pierre d’Alteroche

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