Les groupes audiovisuels (France Télévisions, M6 et TF1), les principales organisations de gestion collective (ADAMI, SACD, SACEM et SCAM) et les syndicats de producteurs (AnimFrance, SPI et USPA) étaient réunis mercredi 13 novembre, dans les locaux de TF1, pour officialiser la création de l’associationLaFA, la Filière audiovisuelle. Plutôt que d’œuvrer chacun de leurs côtés, ils ont choisi d’unir leurs forces pour défendre ensemble leur secteur, « pilier de notre démocratie et de notre culture », notamment face notamment à la concurrence des plateformes américaines.
« Les enjeux auxquels nous faisons face sont suffisamment tectoniques pour que l’ensemble des parties prenantes de notre secteur s’unissent dans une logique de filière pour défendre des intérêts collectifs et la valeur de notre secteur. Nous vivons dans un véritable écosystème interdépendant et symbiotique et avons donc un intérêt supérieur à parler d’une même voix pour la pérennité de notre secteur, la sécurisation d’une création et d’une information audiovisuelles françaises de qualité et pour le développement et le rayonnement de l’exception culturelle », déclare Rodolphe Belmer, Président directeur général du Groupe TF1 et Président de la Filière audiovisuelle. Delphine Ernotte Cunci, Présidente directrice générale de France Télévisions poursuit : « En entrant pour la première fois de notre histoire dans une logique de Filière, nous défendons un secteur stratégique qui joue un rôle essentiel pour la souveraineté française. Notre secteur fait face a des enjeux existentiels : révolution de l’IA, défense de notre modèle français de la création du droit d’auteur. Sur tous ces sujets nous devons parler ensemble d’une même voix ».
Cette initiative d’union avait été évoquée publiquement par Rodolphe Belmer, le PDG de TF1, lors du Festival de la fiction de La Rochelle, en septembre dernier. Ce dernier assurera ainsi pendant deux ans la présidence de cette nouvelle association loi 1901, entouré de trois vice-présidents représentant chacun un collège, Delphine Ernotte Cunci, Présidente Directrice Générale de France Télévisions, Nora Melhli, Présidente du collège audiovisuel du SPI et de Pascal Rogard, Directeur Général de la SACD.
LaFA qui compte dix membres fondateurs pourra accueillir de nouveaux membres dont les candidatures seront examinées lors d’un prochain conseil d’administration. « Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. À condition qu’elles partagent une vision constructive de l’écosystème de la création française« , indique Rodolphe Belmer, le président de l’association. Si le groupe Canal+ est absent aujourd’hui, la chaîne franco-allemande Arte et le SPECT (Syndicat des producteurs et créateurs indépendants) devraient rejoindre prochainement l’association.
Les grands sujets inscrits sur la feuille de route de LaFA : la défense du financement de l’audiovisuel public indispensable au maintien de son indépendance et à l’accomplissement de ses missions d’intérêt général (financement de la création audiovisuelle et de l’information des Français…), le développement des acteurs privés de la TNT en clair, la préservation l’autonomie budgétaire et les missions du CNC, la défense du régime d’indemnisation des intermittents du spectacle, la préservation des dispositifs de crédit d’impôt de l’audiovisuel, du cinéma et de la musique, la promotion d’une intelligence artificielle générative éthique, responsable et respectueuse des droits de propriété intellectuelle et enfin le soutien d’un cadre de régulation des plateformes numériques en Europe.
La volonté, est au-delà de « matérialiser le poids économique du secteur et sa contribution à l’emploi et à la création de richesse (par) des chiffres incontestables » (plus de 300 000 salariés), et de défendre « une approche sociétale », a indiqué Delphine Ernotte en conclusion.
Dans un secteur bousculé par des transformations structurelles, LaFA a également pour objectif de produire des éléments de compréhension du secteur audiovisuel français, de ses enjeux économiques et culturels. Dans cette perspective, elle publiera une première étude sur le poids économique de l’audiovisuel français et de premières préconisations au printemps 2025.