13 avril 2020

Temps de lecture : 3 min

Covid-19 ou les smartphones parlent aux smartphones

Oubliez la géolocalisation… Le Bluetooth de nos smartphones permet de limiter la propagation du Covid-19 sans porter atteinte à notre vie privée... Enfin, comme depuis les prémices de la pandémie, chacun s'active pour résoudre l'insoluble.

Oubliez la géolocalisation… Le Bluetooth de nos smartphones permet de limiter la propagation du Covid-19 sans porter atteinte à notre vie privée… Enfin, comme depuis les prémices de la pandémie, chacun s’active pour résoudre l’insoluble.

C’est une véritable quadrature du cercle qui soulève des débats enflammés. Comment l’Etat peut-il permettre aux Français de sortir de chez eux sans provoquer une nouvelle hausse brutale du nombre de personnes atteintes du coronavirus ? La fin du confinement est souhaitée par tout le monde. Les particuliers ne supportent plus d’être bloqués à leur domicile et les entreprises ont besoin de relancer leurs activités pour ne pas mettre la clé sous la porte. Le gouvernement étudie actuellement plusieurs scénarios pour nous permettre de retrouver notre liberté de mouvement. La plupart des spécialistes estiment toutefois qu’il serait nécessaire de recourir au traçage des citoyens pour enrayer la pandémie  Des pays ont déjà pris cette initiative.

 Singapour montre la voie mais est-ce la bonne solution ?

Singapour a ainsi voté une loi qui permet de traquer les personnes qui ont contracté le Covid-19. Signaux de smartphone, paiements effectués par carte de crédit, images prises par des caméras de vidéosurveillance, algorithmes d’intelligence artificielle… Tous les moyens sont bons pour suivre 24 heures sur 24 les trajets des citoyens infectés. Et tant pis pour les libertés individuelles et le respect de la vie privée… Face aux critiques qui se sont multipliées contre son modèle, la Cité-Etat a développé une application qui suit le principe du « contact tracing » (suivi des contacts). Pour utiliser TraceTogether, il suffit d’activer le Bluetooth de son smartphone. Le programme stocke alors pendant vingt et un jours les données des personnes avec lesquelles le porteur du téléphone portable a été à moins de deux mètres, pendant au moins trente minutes. Si l’un de ces individus se révèle être atteint du Covid-19 et que l’application a repéré un risque de contamination, l’utilisateur du smartphone est contacté pour passer un test. Et s’il est affecté, les personnes qui ont été à moins de deux mètres de lui pendant au moins une demi-heure sont, à leur tour, contactées pour être dépistées. Plus de 1 million de particuliers utilisent déjà cette app. Conçue par l’agence pour la technologie et le ministère singapourien de la santé, TraceTogether met son logiciel à la disposition gratuite des pays et des développeurs qui souhaitent l’utiliser ou le modifier. L’Allemagne serait intéressée par cet outil qui garantit la protection des données des particuliers et qui n’utilise pas la géolocalisation.

Le MIT n’est pas en reste

D’autres applications de ce genre existent. Le Laboratoire Lincoln au MIT a, lui aussi, développé une app qui utilise le Bluetooth mais ses experts estiment qu’il faudrait qu’au moins 60% de la population l’utilise pour qu’elle freine l’épidémie actuelle. En France, CoronApp affirme également avoir « l’ambition de freiner la prolifération du coronavirus » mais sa technologie est basée sur le GPS de notre portable (https://www.coronapp.eu). La société affirme respecter la vie privée de ses utilisateurs car leurs données de géolocalisation ne sont conservées que pendant la période d’incubation du virus, soit quatorze jours, mais de nombreuses personnes ont aujourd’hui du mal à croire aux promesses des entreprises high tech.

Et si le confinement était inévitable…

Le Comité européen de la protection des données (CEPD) estime que le règlement général sur la protection des données (RGPD) permet aux autorités sanitaires d’utiliser les données personnelles des internautes dans le contexte d’une épidémie (https://edpb.europa.eu/sites/edpb/files/files/file1/edpb_statement_2020_processingpersonaldataandcovid-19_en.pdf). Mais les citoyens restent très sensibles dès qu’il s’agit de protéger leur vie privée. L’utilisation de la fonction Bluetooth de nos smartphones représente donc une alternative très intéressante au GPS.

On tourne en rond?

Reste que la Chine démarre peut-être une deuxième vague de Coronavirus provoquée par l’arrivée de Chinois de retour au pays, tandis que Singapour annonce que son appli n’est pas tout à fait aussi efficace que prévu. Et tandis qu’Emmanuel Macron annonce un début de confinement pour la mi-mai, d’autres estiment que les seniors devraient rester barricadés dans les Epadh jus’au mois de décembre. Le débat tourne en rond, comme nous?

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