Avant de commercialiser ses protections intimes, The Flex Company a écouté les demandes de ses clientes potentielles en lançant une plateforme d’échange sur la Toile.
Ce sont les femmes qui en parlent le mieux… Pendant des décennies, les consommatrices n’ont pas vraiment eux de choix en période de règles. Les tampons et les serviettes hygiéniques étaient les seules protections intimes qu’elles pouvaient trouver dans le commerce. Néfastes pour l’environnement et souvent bourrés de pesticides, ces produits pouvaient déséquilibrer la flore vaginale et provoquer de vives douleurs chez les personnes qui les utilisaient. Lauren Schulte Wang a ainsi souffert pendant quinze longues années de mycose vaginale sans qu’elle n’ait jamais vraiment osé en parler à qui que ce soit. « Je ne réalisais pas que mes douleurs étaient liées à l’utilisation de mes tampons, raconte cette entrepreneuse. Depuis des générations, nous acceptons que nos menstruations soient inconfortables et embarrassantes. Il était temps de changer ce statu quo ».
Pour créer un produit plus adapté à ses besoins et à ceux de ses éventuelles clientes, cette américaine a commencé par demander à ses amies quelles étaient les protections intimes qu’elles achetaient et si elles en étaient satisfaites. Lors de ces dîners hebdomadaires, la jeune femme a vite réalisé que les femmes n’étaient pas bien dans leur corps une semaine par mois. Pour compléter son étude de marché, la jeune entrepreneuse a lancé sur la Toile une plateforme d’échanges sur laquelle les femmes peuvent partager leurs vécus et leurs attentes. Uterati (c’est son nom) compte aujourd’hui plus de 7000 membres . Fort de cette expérience, Lauren Schulte Wang a décidé de commercialiser des coupes menstruelles confortables et simples à utiliser. Faciles à insérer et à enlever car très flexibles, les produits de The Flex Company connaissent un succès grandissant aux Etats-Unis. Des vidéos sur le site de l’entreprise expliquent comment les utiliser. Certaines montrent même les visages de femmes qui testent pour la première fois les coupes aux toilettes
Une invention qui remonte aux années 30
Cette société américaine n’est pas la seule à commercialiser des produits alternatifs aux tampons. Les coupes menstruelles ne datent pas d’hier puisqu’elles ont été inventées dans les années 30. L’utilisation de nouveaux matériaux et leur meilleure ergonomie leur ont toutefois permis de connaître une seconde naissance. Près d’une femme sur dix utiliserait aujourd’hui des coupes, si l’on en croît les conclusions d’une enquête réalisée par l’institut OpinionWay auprès de 1 065 consommatrices pour le compte de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Plus écologiques car lavables à l’eau et bon marché avec un coût unitaire compris entre dix et trente euros, elles sont également souvent meilleures pour la santé que les autres références disponibles dans les grandes surfaces. Des analyses effectuées par 60 millions de consommateurs n’ont ainsi trouvé aucun bisphénol, ni phtalate et autre hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP) sur les quatre « cups » testées par ses chercheurs. Beaucoup de femmes hésitent toutefois aujourd’hui encore à utiliser ces produits qui peuvent paraître « invasifs ». L’initiative de The Flex Company de demander leurs opinions à ses potentielles clientes vise à faire tomber ces barrières psychologiques.