L’édito de Philippe Bailly,
« Ce mercredi 11 janvier, TF1 a annoncé un accord – semble-t-il – sans précédent par lequel la diffusion de la Coupe du Monde de rugby 2023 sera partagée en France entre trois diffuseurs en clair (TF1, France Télévisions et M6).
Dans les prévisions qu’il vient de mettre à jour au niveau Mondial, le groupe Dentsu évalue à 75 millions d’euros les dépenses de publicité que les marques réaliseront pour l’occasion. Et il prévoit que les J.O. de Paris 2024 permettront à la France de connaître – de très loin – la croissance la plus forte au cours de l’exercice : +6%, contre +3,1% pour la moyenne des pays d’Europe de l’Ouest.
Ces deux observations résument l’interdépendance croissante que vivent sport et média (le premier se nourrit, pour une large part des droits de diffusion achetés par les seconds ; le second empoche les recettes de publicité découlant des recettes générées par les compétitions).
Tout ne va pourtant pas dans le meilleur des mondes, et l’accord tripartite passé entre les trois leaders de la TNT en est un signal.
Sur le niveau atteint par les droits de diffusion, d’abord. Du point de vue de ces derniers, la situation du rugby se trouve dans une position intermédiaire. Sans comparaison avec celle de nombreuses disciplines Olympiques qui peinent à s’assurer un minimum d’exposition et sont prêtes, pour cela, à prendre en charge les couts de production ; mais à mille lieux des records atteints par le football.
Que trois piliers de l’audiovisuel français doivent unir leurs efforts pour assurer la transmission la compétition phare d’un sport ancré dans l’ADN national, dans laquelle l’équipe tricolore est en plein renouveau, et dont l’impact sera maximisé par le déroulement sur le sol national, pousse à s’interroger sur les limites du « toujours plus » sur le niveau des droits. Et sur les conséquences qui en découleraient pour les différentes épreuves dans le cas où les diffuseurs jetteraient l’éponge.
La question s’impose d’autant plus que la charge (coûts de production mais surtout montants à verser aux organisateurs) sont exclusivement pris en charge par les groupes audiovisuels, alors que les recettes de publicité générée par l’événement vont à l’ensemble des médias et que les supports digitaux, notamment, en captent probablement une part substantielle.
Lorsque le championnat du monde de Formule 1 avait tenté d’organiser la vente de droits de diffusion exclusifs en radio, l’initiative avait sollicité un tollé, au nom du droit à l’information.
Au vu de l’évolution du contexte concurrentiel, le sujet mérite probablement d’être réexaminé. Quitte à ce que la commercialisation de ces droits soit confié au diffuser TV, de façon à ce qu’ils viennent en en déduction de ce qu’il a payé pour s’assurer la présence de la compétition sur ses antennes et pas comme un nouvel élément d’augmentation de l’enveloppe globale. »
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La consolidation du marché des OS TV n’a jamais semblé si lointaine
Le CES qui s’est achevé à Las Vegas le 8 janvier a été marqué par une salve d’annonces sur le front de la TV connectée qui laisse peu de place au doute : malgré les efforts des grands constructeurs d’un côté et des géants du streaming de l’autre pour fédérer autour de leurs différentes plateformes de télévision connectée (CTV), la fragmentation ne cesse de s’accélérer. Le dynamisme de l’environnement CTV, caractérisé à la fois par le glissement des usages de la TV linéaire vers le streaming, et par l’importance prise par la Smart TV sur les autres terminaux, aiguise les appétits pour le contrôle du système d’exploitation. (consulter)
SVoD : la « découvrabilité » des programmes reste un enjeu
Un service qui n’est pas consommé est un service qui sera abandonné. Cette sorte d’adage est vieille comme la télévision payante, et sans doute même au-delà. Plus récemment, elle a donné lieu à l’invention du néologisme « découvrabilité », condition ultime de succès dans le parcours du streamer : comment s’assurer que ce dernier trouvera bien son chemin vers le programme qu’il a repéré parmi les milliers disponibles, qu’il a eu à ce moment envie de regarder, et qu’il a à l’esprit au moment de se mettre devant son écran. Alors que le pouvoir de prescription de la presse TV s’émousse, les plateformes de SVoD, la qualité de référencement des titres phares des plateformes de SVoD, sur internet ou dans les moteurs de recherche des distributeurs est encore très inégale. (consulter)
Italie : l’AVoD principal bénéficiaire des reculs de la TV et de la SVoD
D’après les données de l’Observatoire des télécommunications pour le 3e trimestre 2022 publiées le 29 décembre par le régulateur italien, l’Agcom, le nombre des SVoDistes transalpins s’élevait à 15,3 millions en septembre 2022, en repli de 2% sur un an. Sur la même période, le nombre total d’heures de visionnage est revenu de 46,5 millions à 39,4 millions, en chute de 15%. Les chaînes des groupes audiovisuels historiques ne bénéficient pas de ce recul, pas plus que leurs plateformes de rattrapage. Les pure players de l’AVoD sont, au final, les principaux gagnants. (consulter)
La difficile régulation de la publicité politique sur les réseaux sociaux
Alors qu’un règlement relatif à la transparence et au ciblage de la publicité à caractère politique proposé par la Commission européenne le 25 novembre 2021 est en cours d’adoption par le Parlement européen, Twitter a annoncé le 3 janvier dernier réinstaurer la publicité basée sur une cause et la publicité politique. La publicité à caractère politique, définie par le règlement comme « l’élaboration, le placement, la promotion, la publication ou la diffusion, par tout moyen, d’un message : par ou pour un acteur politique ou pour son compte, sauf s’il s’agit d’un message à caractère purement privé ou commercial, ou susceptible d’influencer le résultat d’une élection ou d’un référendum, un processus législatif ou réglementaire ou un comportement de vote », est interdite par Twitter depuis 2019 sur le réseau social à la suite d’une publicité politique de Donald Trump relayant une fausse information durant l’élection présidentielle de 2020. Ce changement de paradigme intervient alors que les élections présidentielles américaines de 2024 approchent à grands pas. Néanmoins, la publicité politique est une belle source de financement pour le réseau social en difficultés financières. En 2022, les dépenses en publicités numériques politiques ont dépassé les 3 milliards de dollars outre-Atlantique, de quoi renflouer les caisses du réseau social. La réglementation des publicités politiques sur Twitter s’alignera sur « celle de la télévision et d’autres médias », se pose ainsi la question des garanties que proposera cette publicité en ligne et sa compatibilité avec la nouvelle législation européenne mais aussi la législation française, stricte sur la question. (consulter)
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