Il fallait bien que cela arrive : dans la famille des détecteurs, je demande le capteur de pet ! L’innovation d’un étudiant newyorkais n’a pas réussi son pari sur Kickstarter mais mérite quand même qu’on en parle.
La culture entrepreneuriale nord-américaine glorifie l’échec. Celui qui ne tente pas ne réussit rien. Dans la Silicon Valley, les capital-risqueurs acceptent de perdre neuf fois pour gagner la dixième : plus grand est le risque, plus grosse est la récompense. Etudiant au sein du programme Interactive Telecommunications de l’université de New York, Rodrigo Narciso se remettra donc de son bide retentissant sur Kickstarter. Il espérait récolter 180 000, il a terminé sa campagne de financement avec moins de 4000 euros. Son détecteur de flatulence n’a pas séduit, malgré l’appétence des Etats-Unis pour les détecteurs intégrés. Nos bides doivent-ils, eux, s’en féliciter ? Pour répondre, revenons sur cette innovation qui malgré son raté participatif pourrait donner des idées à d’autres.
Reconnu d’utilité publique ?
Après tout, l’avènement des objets connectés permettent déjà à des capteurs de mesurer, entre autres, notre rythme cardiaque, la vitesse de nos pas, nos cycles de sommeil, nos humeurs, nos mensonges. Pourquoi donc ne pas connaître la fréquence de nos pets. L’utilité de cette information très intime ? Anticiper des journées gazeuses et s’éviter des moments de solitudes lors de rendez-vous professionnels ou amoureux, dans les transports et lieux publics.
Avec son détecteur portable CH4, qui peut s’accrocher à la ceinture ou se glisser dans la poche, Rodrigo Narcisco n’avait qu’une seule ambition : nous aider à réduire nos flatulences. Un être humain pète quand même 13 fois par jour en moyenne, la marge d’abaissement existe donc et laisse de la place à ce type d’innovation sur le marché. « Il est difficile de savoir ce qui provoque exactement les flatulences parce que chacun digère la nourriture différemment. En étant capable de les mesurer et de faire la corrélation avec les aliments mangés, il est possible de prémunir les gaz », décrivait le créateur de l’appareil sur Kickstarter.
Concrètement, CH4 fonctionne simplement : un capteur détecte le gaz intestinal et envoie les données par Bluetooth à votre smartphone, qui lui-même emmagasine les informations concernant votre nourriture. L’un dans l’autre, vous pouvez savoir ce qui vous fait péter et ajuster votre alimentation. Sur le papier l’idée n’est pas seulement amusante, elle possède un bienfait qui à défaut d’être crucial pour la santé, apporte un réel plus dans la prévention de maux chroniques. Le problème c’est que Rodrigo Narcisco demandait 115 euros par appareil, un prix bien trop élevé. Et si l’avenir du CH4 était plutôt dans l’agriculture près du cul des vaches ?
Si vous avez toujours rêvé d’avoir un bipeur…