12 septembre 2013

Temps de lecture : 2 min

Comment régler ses comptes avec une marque sur les réseaux sociaux ?

Faire payer aux marques son mécontentement de consommateur déçu, outré, dépité ? Les réseaux sociaux servent des couverts d’expression sur un plateau. Le quotidien « The Guardian » fait le point sur des moyens inhabituels de complaintes digitales.

En Californie, le gouverneur Jerry Brown aimerait interdire le “ Revenge Porn ”, ces ébats filmés en toute intimité puis diffusés sur la Toile par un ancien compagnon ou compagne aigri à l’insu total de l’ancien partenaire. Banalisée chez l’Oncle Sam mais aussi chez nous en France, cette revanche digitale reflète le pouvoir des réseaux sociaux comme outil de nuisance. A Los Angeles, un restaurant en a usé pour vilipender les clients qui n’ont pas pris le temps d’annuler une réservation. Cette arme de représailles, comment le consommateur peut-il s’en servir contre les marques ? Dans le Guardian, Arma Mahdawi répond dans une tribune dont INfluencia se fait le relais.

Si le Web est devenu le théâtre d’expression des frustrations populaires, l’initiative prise par Hasan Syed contre British Airways amène le pouvoir du networking anti-social dans une autre dimension. Dégoûtée par le dédain et le mépris avec lesquels la compagnie aérienne a traité le bagage perdu de son père, cette homme ulcéré a dépensé 800 euros pour promouvoir sur le Web son tweet revanchard « ne voyagez pas avec @BritishAirways. Leur service clientèle est infâme ». Vu par plusieurs dizaines de milliers de personnes, le post a été médiatisé et a traversé le globe avec une impressionnante viralité.

L’art de la complainte et de la réprimande a largement évolué au gré des évolutions technologiques. Dans l’ère pré digitale, il fallait s’asseoir et prendre le temps d’écrire une missive savamment argumentée pour exprimer son mécontentement auprès d’une marque. Il n’est plus nécessaire aujourd’hui de dépenser le prix d’un timbre, mais dans ces temps modernes, le reproche 2.0 arbore différents costumes.

Bashtag

L’année dernière Starbucks s’est attiré les foudres de l’opinion après avoir réussi à s’acquitter de l’impôt sur les sociétés au Royaume-Uni. Pour tenter de redorer son image auprès du grand public, le géant mondial du café a invité chaque internaute à afficher via Twitter ses vœux, diffusés ensuite sur un écran géant devant le Musée d’Histoire naturelle de Londres. Il fallait pour ça utiliser le hashtag #spreadthecheer. Résultat, certains visiteurs du Musée en ont profité pour se lâcher contre la marque. Un exemple ? “ Hey #Starbucks, PAYE TES PUTAINS D’IMPOTS #spreadthecheer “.

Starbucks n’est pas la première victime de ce qu’on appelle maintenant le “ Bashtagging ”. McDonald’s a lui aussi eu la superbe idée de laisser les consommateurs livrer leurs impressions sur leur expérience avec la marque via le hashtag #McDStories. En retour, on a pu lire ce genre de tweet : “ Une fois je suis rentré dans un McDonald’s, j’ai pu sentir du diabète de Type 2 dans l’air. J’ai vomi. »

Game Google

Google n’est pas qu’un moteur de recherche, c’est aussi un moteur de réputation. Que ça plaise ou non, pour beaucoup de monde, nous sommes ce que Google dit de nous ! Pendant quelques années, l’ancien candidat à la présidence des Etats-Unis, Rick Santorum, a pu constater qu’il était « un mélange de matière fécale et de lubrifiant, comme un résidu du sexe anal. » Ces mots constituaient le résultat d’une campagne orchestrée par l’éditorialiste Dan Savage. Après que Santorum a comparé l’homosexualité à la bestialité dans une interview polémique, Savage a joué avec l’algorithme de Google pour que le premier résultat qui s’affiche le concernant soit cette définition, de loin la plus salace.

Le nom de réseau de son Wifi

Si vous habitez dans un quartier rempli de prétentieux, vous avez peut-être remarqué la nouvelle tendance à renommer les réseaux Wifi. Une personne dans mon building a agressivement renommé son réseau « TAMUSIQUECRAINT ». Fini les classiques « LINKSYS53z », place désormais aux « Sacrémentsexymonwifi ». Mais quand le message codé permet de faire passer un message à ses voisins, alors là c’est le pompon…

Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA

Rubrique réalisée en partenariat avec ETO

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