2 mars 2021

Temps de lecture : 3 min

Comment le livestreaming fait de la musique de chambre !

Spectacles, concerts, festivals interdits : un marché vivant à l'agonie, (presque) compensé par les initiatives d'expériences musicales virtuelles. Une étude du Midem montre à quel point les diffuseurs de livestreaming se sont mobilisés pour faire face à la crise sanitaire.

CLIQUER SUR PLAY POUR ECOUTER LA VERSION AUDIO :

Spectacles, concerts, festivals interdits : un marché vivant à l’agonie, (presque) compensé par les initiatives d’expériences musicales virtuelles. Une étude du Midem montre à quel point les diffuseurs de livestreaming se sont mobilisés pour faire face à la crise sanitaire.

Salles de concerts fermées, festivals annulés, rassemblements interdits… 2021 ressemble hélas beaucoup à 2020. Pour les artistes, les musiciens, les producteurs et les organisateurs d’événements musicaux, la crise sanitaire a eu un impact terrible. Les pertes de chiffre d’affaires de la filière musicale en France devraient atteindre 4,5 milliards d’euros en 2020, selon une étude du cabinet d’audit EY commandée par l’association Tous pour la Musique. Les spectacles de musiques actuelles et de variétés ont vu, à eux seuls, leurs revenus dégringoler de 83%, soit un manque à gagner de 2,3 milliards d’euros. Les concerts de musique classique et de création n’ont pas non plus été épargnés avec plus de 4300 annulations en un an. Le directeur du festival des Vieilles Charrues, Jérôme Tréhorel, craint « une hécatombe pour 2021. » De nombreux organisateurs d’événements ne pourront pas supporter une nouvelle année blanche. L’industrie musicale a toutefois prouvé ces derniers mois son incroyable capacité à se remettre en question et à trouver de nouveaux modèles pour assurer sa survie.

La capacité de rebond de l’industrie de la musique

Une étude publiée la semaine dernière par le Midem, le salon international de la musique de Cannes, montre à quel point ce secteur est parvenu à « explorer les nouvelles frontières de la musique live ». Concerts diffusés en direct sur la Toile, « expériences musicales virtuelles »… Les initiatives ont été nombreuses.

David Guetta, naturellement

Les quatre performances organisées par David Guetta à Miami, New York, Paris et Dubaï au profit d’association caritatives ont été visionnées plus de 25 millions de fois sur YouTube. Le concert de l’avatar du rappeur Travis Scott sur Fortnite, le jeu vidéo le plus joué de l’histoire, a rassemblé 27 millions de joueurs et 45 millions de spectateurs sur les plateformes Twitch et YouTube. « Les fans de musiques ont répondu favorablement à ce nouveau type d’événement », reconnaît Solene Lory, la directrice de YouTube France qui gère les relations avec les labels et les articles. Sur Twitch, le nombre de diffuseurs qui ont créé de la musique a pratiquement triplé entre le second trimestre 2020 et la même période de l’année précédente. Une étude préparée par Bandsintown, un site qui permet à ses utilisateurs de recevoir des notifications sur les groupes et les artistes jouant près de leurs domiciles, montre que moins de 30% des personnes interrogées avaient assisté à un concert en ligne avant l’arrivée de la pandémie mais à l’automne dernier, 73% des répondants affirmaient voir une performance au moins une fois par mois.

Stagelt, Festicket, Fantracks, Spotify, Dice….

« Il a fallu dix ans pour passer du CD au streaming et seulement dix mois pour passer au modèle livestream », se réjouit Fabrice Sergent, l’associé-gérant de Bandsintown. Sa plateforme propose aujourd’hui un abonnement mensuel à 9,99$ qui permet de voir plus de 25 concerts live par mois. L’offre ne cesse de s’étoffer de semaine en semaine. Chaque jour, des dizaines d’artistes poussent la chansonnette sur le web. Driift a déjà vendu plus de 400.000 tickets à des prix compris entre 12 et 25 dollars pour les quinze concerts qu’il a organisé depuis le mois de juin dernier. Les sites de ce type se multiplient comme StageIt, Festicket et Fantracks. Dice a diffusé, à ce jour, plus de 5000 live streams et les internautes ont dû payer en moyenne plus de 13 dollars pour pouvoir les regarder. Afin de permettre aux amateurs de son de ne pas louper une performance de leurs artistes préférés, Spotify a créé « En Tournée », un agenda de tous les concerts virtuels proposés sur sa plateforme.

En attendant de se jeter sur les conserts en live…

« Le Livestreaming n’est pas une source de revenus importante pour l’instant mais il est à coup sûr un moyen d’accroître votre audience et de renforcer la relation avec vos fans », explique dans l’étude du Midem, Stéphane Wehrlé, le directeur général de Believe Live. « Nous devons profiter de la période actuelle pour jeter les bases d’un spectacle vivant renouvelé et renforcé pour demain », renchérit Malika Segineau, la directrice de Prodiss, le syndicat national du spectacle musical et de variété. Même si des millions de fans n’attendent que la fin de la pandémie pour retourner voir des concerts, cette crise sanitaire aura permis l’essor du Livestreaming, un phénomène qui va survivre à la disparition du Covid-19. A toute chose, malheur est bon…

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia